Chapitre 16 :

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Lorsque Kaleb rentra enfin , j'étais accoudé à la fenêtre, regardant innocemment dehors, complètement perdu dans mes pensées. Le téléphone était soigneusement remis à sa place , la cigarette éteinte dans le cendrier et la chasse d'eau des toilettes tirée. Je ne lui prêtai que peu d'attention, beaucoup trop occupé à établir une stratégie pour commencer à déménager mes affaires sans qu'il ne s'en rende compte. Je sursautai lorsque, Kaleb qui était juste derrière moi, agrippa mes hanches en posant ses lèvres sur ma tempe. Je me retins de frissonner de dégoût et le laissai faire, les yeux fermés, résigné.

- Je t'ai pris ce qu'il faut.

À son annonce, j'ouvris un peu les yeux pour poser mon regard sur les quelques passants dans la rue. Ils devraient rentrer chez eux ou aller s'amuser en boite au vue de l'heure tardive... Je hochais alors faiblement de la tête. Je me sentis tout à coup... Triste. Étais-je son jouet ? Certainement. Mais plus pour longtemps. Alors qu'il s'éloignait de moi, détachant peu à peu ses mains de moi, je hochai rapidement de la tête. Quand il me lâcha enfin complètement, je lui fis un demi-sourire avant de me diriger vers l'entrée pour récupérer les sacs contenant les produit. Kaleb de son côté, ignorant tout, récupéra son téléphone discrètement, qu'il ne se souvenait pas avoir oublié. Quand le sac fut récupéré, je montai d'un pas assez pressé les escaliers, mais je m'arrêtai à la moitié complètement essoufflé.

Je ne savais pas ce qu'il m'arrivait mais j'avais du mal à respirer depuis quelques temps... J'espérais juste que ce n'était pas un effet secondaire dû au mauvais soin de mes côtes. Tant bien que mal je finis enfin par atteindre l'étage et je me dirigeai vers la salle de bain. Je me regardai quelques secondes avant de détourner les yeux pour les plonger dans le sac plastique. Et j'en sortis des compresses, du désinfectant, des antidouleurs... toutes une panoplie digne des plus grands secouristes. Après avoir tout sortis, je me mordis la lèvre avant d'enlever précautionneusement mon haut. Je grimaçai un peu mais au final je l'enlevai assez facilement. Je regardai mon torse où des bandages entouraient mes pectoraux, dans un entremêlement assez serré. Je le défis alors doucement, mais en arrivant à la dernière couche, je gémis bruyamment avant de me mordre les lèvres en fermant les yeux.

Ma plaie dans mon dos, suintante, s'était accrochée à la bande et cela était donc impossible de l'enlever sans m'arracher les croûtes qui s'étaient, tant bien que mal, formées. Je soupirai et me fixai dans le miroir une nouvelle fois. Je devais l'enlever... Et la changer mais comment faire ? Je tirai une nouvelle fois dessus et une douleur plus grande que la précédente me brûla les omoplates... OK mauvaise idée. J'aurais... certainement besoin de Kaleb et- NON ! Je devais me débrouiller tout seul ! J'étais un grand garçon non ? Je réfléchi quelques minutes avant de penser que mouiller la bande la ferait certainement s'enlever tout en douceur. Je m'assis alors sur le rebord de la baignoire et allumai l'eau. Je passai délicatement l'eau tiède dans mon dos et attendis quelques secondes totalement détendu.

La bande finit par glisser de mon dos pour atterrir au fond de la baignoire... Ouf tout allait bien. Je coupai enfin l'eau et me séchai sommairement le dos, ayant trop mal avec la serviette rugueuse qui frottait sur mes plaies pour insister. La maison est calme et pourtant je pourrais presque entendre mon âme se fissurer un peu plus. Je cligne lentement des yeux et me relève pour ensuite me mettre dos au miroir. Je regarde un cours instant l'état de mon dos, il s'est légèrement amélioré depuis la dernière fois. Mais je trouve seulement un peu plus mon image dégoûtante. Je ferme alors les yeux, je n'ai plus assez de larmes pour les laisser couler. Alors mon orage intérieur se contenta de faire rage seulement... de l'intérieur. Je refis rapidement mes bandages, grimaçant lorsque je les serrais trop. Une fois le tout fini, je laissais mon regard vagabonder sur mes côtes.

Elles ne me font plus vraiment mal, même sans médicaments. Mais je ressens encore une gêne lorsque je respire. Je finis par hausser les épaules, j'irai voir un médecin lorsque je serai avec ma mère... Loin d'ici ou alors juste avant de partir. Je sortis de la salle de bain. Et plus je parcours la maison, plus je me forçais à oublier notre vie commune avec mon amant car lui ne se dérangeait pas pour le faire quand il était dans les bras de cette femme. Alors j'oubliais nos bains câlins dans la salle de bain. Oubliais mes premiers "je t'aime" dans le couloir. Oubliais notre première fois dans la chambre... J'oublie, j'oublie et j'espère ne jamais m'en rappeler. J'entends de loin la porte d'entrée claquer. Kaleb est parti. Je reste immobile juste devant la chambre, le silence est pesant. Tant mieux qu'il soit parti, parti rejoindre sa dinde, ou bien aller draguer je ne sais où. Je ferme les yeux quelques secondes avant de me décider à aller dormir. Que Kaleb fasse sa vie, moi je vais enfin vivre la mienne désormais.

Quelques heures seulement après, je fus réveillé par des mouvements dans le lit, j'ouvrais les yeux et regardais Kaleb se tourner pour s'endormir. Je restais là, immobile quelques secondes jusqu'à que je veuille en être sûr, il avait rejoins cette femme ? Il sentirait certainement le parfum ou le sexe si c'était le cas. Doucement, je me collais à son dos, mon nez contre sa peau halée et chaude. Il y avait son odeur, un puissant arôme de vanille mais une chose me gênait, il y avait effectivement quelques touches de parfum trop doux pour être celui d'un autre homme ou le sien. Il était allé la voir, alors que moi j'étais à la maison comme un idiot. Je me pinçais les lèvres alors que j'avais envie de le griffer, le lacérer profondément, déchiqueter son dos pour qu'il ne sente plus « elle », cela m'était insupportable. Comme par hasard, il se retourna et me regardait d'un air agacé

- Alex, arrête de me coller tu sais très bien que je déteste ça !

Tu déteste ça juste parce que c'est moi ou tu lui dis ça aussi à elle ? Je soupirais doucement avant de m'éloigner en murmurant un petit « désolé ».J'avais presque envie d'enfiler un pantalon sur le champ et de partir, mais je savais très bien que je ne le pouvais pas. À l'inverse, alors que Kaleb me tournait le dos de nouveau, je posais ma main sur son épaule pour le secouer légèrement alors que peu à peu l'idée du siècle germait dans mon cerveau au sujet de mon déménagement et donc des futurs cartons à faire.

- Putain ! Quoi encore? murmura-t-il un brin énervé sans même se retourner cette fois

- Je... Je voudrais faire un nettoyage de printemps dans nos affaires... j'entasse trop de choses inutile et...Il me coupa tout à coup et me demanda d'une voix forte et suspicieuse.

- Pour quoi faire ?

Je restai quelques instants silencieux avant de dire

- Euh... je... c'était juste pour aider à la maison, dis-je d'une petite voix

- Et ça t'est venu d'un coup, à quatre heure du matin ?

-... Oui

Au bout d'un temps infiniment long, il soupirait :

- Ok, si cela te fait plaisir... Pourquoi pas. Mais ne touche pas à mes affaires, je les trierai moi-même.

Sur ces paroles, je me tournais aussi et peu de temps après je m'endormais assez soulagé d'avoir trouvé un moyen.

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Je viens de réaliser que j'avais oublié de publier un weekend un chapitre alors....tadammm

Tainted Love {BOYXBOY}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant