Chapitre 8

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Les rayons de soleil s’infiltrant dans la pièce me font ouvrir les yeux. Je grogne en m’étirant, j’ai oublié de tirer les rideaux si bien que je peux apercevoir la ville ensoleillée depuis mon lit. Il est assez tôt environ huit heures du matin. La villa semble silencieuse, je suppose que mon père et Alec sont déjà au travail et que les autres dorment encore. J’attrape un gilet pour me couvrir, et j’attache mes cheveux puis je sors de ma chambre. En passant devant celle de mon frère je m’arrête, je suis censé lui parler à propos de Paige et puis cela fait plusieurs jours que je n’ai pas vraiment eu de vraie discussion avec lui. Il passe son temps dans sa chambre comme pour éviter tout contact avec le monde extérieur. C’est peut-être le bon moment pour aborder le sujet, personne ne nous écoutera et puis j’ai du temps devant moi. Décidée je pousse la porte, c’est avec surprise que je découvre que Nathan ne dort pas du tout. Il est assis devant son ordinateur, un cahier posé à sa droite avec un stylo reposant sur des pages remplies de mots. Je me demande bien ce que c’est, à quoi pense réellement mon frère ? Il est si mystérieux que parfois même moi sa sœur je n’arrive pas à le déchiffrer.

-Nathan ? Je l’appelle en m’asseyant sur son lit.

La chaise pivote et le visage fatigué de mon frère me fait face. Ses cheveux sont ébouriffés dans tous les sens, ses yeux sont gonflés à cause du manque de sommeil et je remarque sur sa joue la trace des spirales de son carnet. Il a sûrement dû s’endormir quelques heures dessus. Je tapote la place à côté de moi et il se lève tel un automate. Enfin assis je me tourne vers lui pour le regarder droit dans les yeux.

-Est-ce que tu vas bien ? Je demande, et ne me dis pas oui pour me rassurer Nathan. Je sais comment tu fonctionnes. Je suis ta sœur tout de même, je te connais. Là en particulier je m’inquiète… Je suis au courant pour ce qui s’est passé avec Paige.

Il se laisse tomber sur le dos dans son lit en soupirant. Je remarque qu’il est en caleçon et qu’il a juste enfilé un T-shirt noir pour couvrir son torse. Mes yeux parcourent la pièce du regard, c’est un véritable foutoir. Il y a des vêtements par terre, des canettes de boissons gazeuses, des boules de papier chiffonnées… D’habitude la chambre de Nathan n’est pas aussi sale, certes c’est un garçon en pleine adolescence alors elle n’est pas complètement propre tous les jours mais là c’est pire que tout. Je me sens vraiment mal, comment ai-je pu ignorer sa souffrance ? Dès le début j’aurais dû venir le voir et le protéger, mais j’ai préféré penser qu’il n’en avait peut-être pas envie.

-Est-ce que c’est Paige qui t’a demandée de venir me voir ?

Je me mords la lèvre, est-ce que c’est réellement le cas ? Non, c’est plutôt moi qui me suit proposée pour arranger les choses après avoir entendu la vérité. Je ne veux pas que Nathan pense que je me mêle de ses affaires où que je prenne parti entre l’un d’entre eux mais maintenant que je suis ici autant dire ce qui doit être dit.

-Pas vraiment, c’est moi qui ai proposé de venir te voir. Enfin je ne suis pas là non plus que pour cette histoire, je voulais aussi prendre de tes nouvelles. Tu ne sors plus du tout et ça m’inquiète. Saches aussi que je ne veux pas te faire changer d’avis par rapport à ta relation avec Paige, je veux juste si tu acceptes en parler avec toi. Tu sais ce n’est pas forcément toujours bon de tout garder pour soi.

-Qu’est-ce que tu veux que je te dise Livia ? Il passe ses mains sur son visage. Je suis carrément perdu, mon esprit est en total bordel et je déteste ça. Je ne sais pas quoi faire, parce que quand je me dis que je peux réussir à lui pardonner, la douleur que j’ai ressentie en lisant le message revient.

-Certes, mais ce n’est pas elle qui l’a écrit, elle ne le pensait même pas... Dis-je doucement.

Je comprends mon frère, ça me rappelle mon histoire personnelle avec Cody. Mais au contraire de ce que j’ai vécu où les messages et les mots que j’ai reçu et entendu étaient vrais, ceux de Paige ne sont que mensonges. Des mensonges fabriqués par quelqu’un qui cherchait son malheur, alors si Nathan arrive à se rendre compte de ça et à passer au-dessus, il se sentira certainement mieux.

L'Eté où nous nous sommes retrouvés Où les histoires vivent. Découvrez maintenant