Chapitre 14

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Point de vue de Cody.

Quand les lumières se rallument j’observe le visage de Livia, ses yeux sont encore fermés comme si elle savourait notre baiser une ultime fois et un léger sourire flotte sur son visage comme si elle était heureuse. J’aurais vraiment aimé pouvoir l’observer comme ça pendant encore longtemps seulement ses yeux ne tardent pas à s’ouvrir et à se poser sur moi. Et malheureusement ce n’est pas le genre de regard que j’aime recevoir. Personne n’aimerait le connaitre d’ailleurs mais pourtant bon nombre l’ont déjà rencontré. Elle se recule doucement, la bouche entrouverte. Je lis l’incompréhension et la douleur au fond de ses prunelles, elle est choquée tout en étant déçue que ce soit moi.

-Je n’ai pas pu faire ça… Souffle-t-elle.

J’aurais aimé la rassurer et la prendre dans mes bras pour lui dire que ce n’est pas grave et qu’après tout c’est moi qui l’ait embrassé en premier mais avant que je puisse en placer une Ashton s’immisce entre nous en me tapant légèrement sur l’épaule.

-Je ne te croyais pas mais tu l’as vraiment fait ! Chapeau mec, je te la laisse.

Merde, merde et merde ! Tout ce que je voulais éviter est en train d’arriver ! Ashton repart en nous lançant un clin d’œil tandis que Livia devient blanche petit à petit. Des larmes coulent sur ses joues et elle me pousse en criant. Jamais je n’ai vu son visage aussi déchiré, son maquillage est en train de tomber en lambeau mais elle s’en fiche. Et moi au lieu de lui expliquer je reste planté à la regarder partir en furie au milieu de la foule. Mes pieds ne veulent plus avancer et j’ai l’impression que tout s’est passé si vite que je ne réalise pas encore que je sois en train de la perdre. En train de la laisser partir à cause de mes conneries. Parce que je sais que tout ce que je suis capable de faire avec elle c’est de déconner. Je n’ai jamais su lui apporter tout l’amour qu’elle désire, et tout ce dont elle a besoin. Ouais c’est ça, je suis un raté. Un putain de connard égocentrique qui ne pense qu’à sa petite personne et qui fait du mal à la seule fille que je sois capable d’aimer. Cette vérité est si dure à entendre et à réaliser que sans m’en rendre compte je me mets à courir pour la rattraper. Je ne suis peut-être pas un prince charmant mais je suis convaincue que je peux changer. En la voyant s’éloigner de moi de la sorte, le cœur brisé j’ai moi aussi ressentit quelque chose d’atroce. Toutes les fois où nous nous sommes disputés que ce soit l’an passé ou bien cette année je le sentais aussi mais j’ai préféré l’ignorer pour me concentrer à cultiver le salopard qui grandissait en moi.

Je pousse les gens qui me barrent le chemin, le souffle me manque mais je continue d’avancer. Je ne peux pas me résoudre à lui faire du mal encore une fois ou bien à risquer de la voir au bras d’un autre garçon. La musique vibre dans la pièce et il fait une chaleur étouffante si bien que je suis à deux doigt d’hurler de victoire quand je sors enfin de la salle pour m’avancer dans le jardin. Si je la connais un minimum et si je réfléchis correctement elle ne peut pas être restée à l’intérieur. Quand elle se sent mal Livia à toujours besoins de s’isoler pour faire le point sur ses idées correctement. Elle est forcément dans les parages. Je marche en regardant un peu tout autour de moi mais difficile de distinguer un quelconque visage derrière tous ces masques et l’obscurité ne m’aide pas non plus. L’air est frai et je m’aventure entre les arbres où il n’y a presque personne hormis des couples voulant se bécoter tranquillement. J’allais rebrousser le chemin en pensant m’être trompé quand des pleurs me parviennent depuis derrière un grand chêne tout au fond du terrain. Le cœur battant je pose ma main sur le tronc et me penche pour la trouver recroquevillée sur elle-même, la tête dans ses bras et pleurant à chaudes larmes. Sa robe rose pâle qui lui va si bien est pleine de terre et un peu déchirée en bas mais elle n’y porte pas attention. Son corps tremble sous ses sanglots et ses cheveux tombent dans son dos en une cascade parfaitement lisse.

L'Eté où nous nous sommes retrouvés Où les histoires vivent. Découvrez maintenant