Rappelez-moi, pourquoi ai-je dis une chose pareille ? Nous voilà maintenant, Jenna et moi assise sur la banquette arrière de la voiture d’Ashton. Cette dernière file à toute allure sur la grande voie où se pressent d’innombrables véhicules. Je pose ma tête contre la vitre en essayant d’ignorer les coups d’œil furtif que me lance mon amie, je sais qu’elle n’est absolument pas enchantée de se retrouver avec deux débiles pareils. Tout est ma faute, si seulement mon égo n’avait pas encore frappé nous aurions peut-être eu une chance de passer la soirée toute les deux devant Netflix en oubliant ce festival maudit et ses amis avec leurs empêchements. Mais non, c’est plus fort que moi quand quelqu’un ose me défier je ne réponds plus de rien et je rentre automatiquement dans le jeu, encore plus quand c’est Cody, allez savoir pourquoi… J’observe les différents modèles de voitures, en m’imaginant la vie des autres. Sûrement des familles qui rentrent d’une longue journée au parc ou au centre commercial. Des couples prenant des vacances, des retraités allant rendre visiter à leurs proches ou bien des fous du travail épuisés de leurs dernières journées au bureau, quoi qu’il en soit ils ont peut-être tous une meilleure chance que moi, coincé par ma faute entre deux apollons totalement stupides avec qui tout peut dégénérer et ma pauvre nouvelle amie qui n’a su se défendre.
Je ne sais pas où se situe précisément le lieu du festival mais il semble plutôt éloigné de la ville puisque nous roulons depuis au moins deux bonnes heures. Je ne connais pas non plus le coin mais ça me semble normal qu’une fête aussi grosse avec des tas de personnes soit en retrait, histoire d’embêter le moins de monde possible et de ne pas avoir la visite surprise des agents de sécurité. Pour combler le silence pesant régnant dans l’auto depuis le départ Cody assis à l’avant sur le siège passager tend la main pour allumer l’auto radio. Immédiatement nous tombons sur ce qui semble être la station jeune du coin puisque tous les nouveaux tubes sont diffusés et en particulier à ce moment-là du rap bien nul. Je lève les yeux au ciel en tentant de me boucher les oreilles mais mon regard croise celui d’Ashton dans le rétroviseur. En tant que gros dragueur lourd voulant embêter et impressionner il monte le son. Je remarque les points de Jenna se serrer et il ne se passe même pas une minute avant qu’elle ne se mette à hurler ;
-Ashton Allen ! Baisse-moi cette horreur immédiatement.
Le concerné se met à rire en serrant le volant avant de bifurquer à droite.
-Jenna chérie ne soit pas si agressive et apprends à apprécier les bonnes choses.
-Ce n’est pas ce que je qualifierais de bonne chose. Répond-t-elle du tac au tac.
D’une voix très posée mais je pourrais deviner le petit sourire coquin qui se dessine sur ses lèvres Ashton répond ;
-Et qu’est-ce que tu qualifierais de bonne chose ?
S’attendant sûrement à ce que Jenna lui réponde quelque chose de salace pour qu’il sache qu’il ait un plan concernant cette nuit Ashton reste bouche bée en entendant ce que mon amie lui réplique.
-Ma main dans ta gueule.
Je me mords la lèvre pour éviter d’exploser de rire, je ne sais pas de quoi Ashton est capable mais s’il a le même tempérament impulsif que Cody, rigoler risquerait de nous couter cher. Comme se faire abandonner sur le bord de l’autoroute. En parlant de Wood on ne l’a pas entendu une seule fois mais il ne prend pas la défense de son pote et j’ai appris à comprendre que lorsque qu’il se tait c’est qu’il partage l’avis des autres. C’est rare mais ça arrive.
-Ce n’est qu’un exemple Ashton, j’ai beaucoup d’autres possibilités si tu désires en savoir plus.
Jenna en rajoute et je comprends très clairement dans son ton qu’elle décharge toute sa colère et sa mauvaise humeur qu’elle ressens envers moi, sur ce cher Ashton. Au risque de paraitre égoïste et méchante, ça m’arrange un peu. Je compte faire mes excuses à Jenna mais si elle est calmée avant ça ne peut être que meilleur. Mon amie se rassoie confortablement dans son siège en recoiffant ses cheveux bruns et Ashton ne décroche plus un mot pendant tout le reste du voyage. Seul la musique comble l’absence de nos voix. Peu de temps après nous arrivons finalement dans une incroyable plaine ou des dizaines et des dizaines de campements sont installés, je distingue même une scène au loin. C’est rempli de monde, mais il y a surtout des jeunes. Nous longeons les installations avant de trouver une place, Ashton gare la voiture et nous sortons tous les quatre du véhicule. Epuisée par cette longue route, je me retire un peu à l’écart pour marcher et dégourdir mes jambes. J’entends les discussions des personnes aux alentour sur différents sujets mais je n’y porte pas vraiment attention. Je me demande surtout comment va ma mère, cela fait plusieurs jours que je ne lui ai pas donné de nouvelles. J’espère qu’elle ne s’ennuie pas trop sans nous. Au début, lorsqu’elle a obtenu notre garde elle ne vivait que sur notre bonheur si bien qu’elle oubliait très souvent le sien. Elle préférait se reposer sur nous et nous omettions le sujet des hommes. Pour son travail aussi ça a été compliqué, elle a eu beaucoup de mal à s’y remettre mais son job de serveuse dans un café non loin de notre maison lui a fait faire de nouvelles rencontres. Peut-être que ce n’est pas ce dont elle aspirait mais je suis sûre que si l’envie de changer de voie professionnelle lui prendrait elle réussirait ses rêves sans obstacles. Néanmoins c’est la première fois depuis un an qu’elle nous laisse seuls Nathan et moi avec Papa, et elle doit se faire un peu de soucis sur sa façon de nous élever, de comment nous vivons les retrouvailles. Ou alors je me trompe totalement et elle est soulagée d’avoir un peu d’espace personnel, quoi qu’il en soit je l’appellerais dès que je rentrerais afin d’avoir une discussion avec ma mère.
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L'Eté où nous nous sommes retrouvés
Roman pour AdolescentsUn an plus tard, tout a changé. Livia vit avec sa mère et son frère dans l'état de Washington. Son père est resté seul en Caroline du Sud. Ils ne le voient que rarement, enfin surtout Nathan car Livia elle, a encore du mal avec ce qu'il a fait. Lors...