Toi&Moi... [En Pause]

21.

Je fumais une cigarette et regardais le ciel tout en attendant Maïronn. Au bout de dix minutes, une voix me sortit de mes pensées.

- On est bien là hein ? Demanda Maïronn.

Il était magnifique, ses cheveux étaient en bataille comme-ci il venait de se réveiller, il était vêtu d'un jogging et d'un t-shirt qui moulait son buste.

- C'est vrai qu'on est bien, mais, c'est mieux quand on est deux. Dis-je le sourire aux lèvres.

Il me sourit à son tour en guise de réponse, puis il vint s'asseoir à côté de moi. Il y eut au moins cinq minutes de silence avant qu'il ne prenne la parole et me dise :

- écoute, je sais que tu as la sensation d'avoir été trahis et que tu n'as aucune raison de croire ce que je vais te dire, mais, il faut que tu me croies sur parole Roxane. Je ne plaisanterais pas sur un sujet aussi sensible.

- Je t'écouterais attentivement Maïronn et je jugerais par moi-même si je dois stopper mon amitié avec ton frère ou pas.

- Très bien, alors je me lance, mais sache que je n'en ai jamais parlé à personne.

- Au moins, chacun connaîtra un secret que l'autre garde en lui.

Il me sourit et détourna son regard du mien, il se mit à fixer l'arbre qui trônait en face de nous et il se lança.

- On est arrivé ici il y a deux ans et demis, nous avions dû déménager, car aucun lycée ne voulait de moi à l'endroit où l'on vivait avant. Mon frère m'en voulait énormément. Mais, à ma grande surprise, il s'est mieux adapté que moi à ce nouvel endroit. On ne le voyait presque plus, il n'était jamais à la maison. J'ai fait ma vie de mon côté sans me préoccuper de mon petit frère, je suis devenu le « bad-boy » que tu connais aujourd'hui. Quant à Mickaël, il faisait également sa vie de son côté, sauf, que plus le temps passait, plus il changeait son comportement avec nous, surtout avec ma mère d'ailleurs. Il avait trop peur de moi déjà à cette époque.

Il avait un sourire, qui s'était dessiné au coin de son visage à l'annonce de la peur de son frère. Son sourire s'effaça soudainement et il reprit :

- Un jour, il est rentré complétement déchiré à la maison. Ma mère lui a passé le savon de sa vie ce soir-là, mais, ça ne lui a pas plus. Il s'est alors jeté sur ma mère et a voulu la frapper. J'ai juste eu le temps de m'interposer, je lui ai hurlé qu'il était devenu une merde et qu'il n'avait plus rien à foutre chez nous. Il m'a défié pendant l'espace de deux minutes. Je me rappellerais toujours de ce moment où il m'a regardé droit dans les yeux et qu'il m'a dit « Tu es sûr de toi Maïronn ? Je serais toi, je ne rigolerais pas avec ça. », et à ce moment-là, j'ai fait la plus grosse erreur de ma vie et je lui ai répondu ces mots : « Temps que tu resteras ce vieux mec drogué capable de frapper sa propre mère, alors, qu'elle t'as tout donné depuis le départ de papa, oui, Mickaël. Je suis sûr de moi. » .Il m'a alors regardé avec un immense sourire, il a récupéré ses affaires et il est parti. Ma mère m'en a voulu, je me suis disputé plus d'une fois avec elle à son sujet. Je n'avais plus de nouvelle de lui, même pas un appel, pas un message, rien. Et, un beau jour, j'étais tout seul chez-moi quand j'ai entendu la porte claqué. Luna était partie chez une copine à elle et ma mère travaillait tard ce jour-là, je suis donc descendu voir et je suis tombé nez à nez avec mon frère et ses deux potes éthan et Nathan. Mon frère m'a regardé et il s'est mis à rire. Il était encore sous l'emprise de la drogue et là, il m'a dit : « Aujourd'hui, j'ai fait la pire connerie de ma vie. J'étais avec mes potes, dans la rue, on marchait tranquillement et quand j'ai aperçut cette fille, elle était MAGNIFIQUE Maïronn, même toi, tu aurais kiffé ! » à ce moment-là, il s'est arrêté de parler, sûrement pour réfléchir à ce qu'il allait annoncer Je ne sais pas pourquoi, mais, j'ai jeté un regard à ses potes qui eux, étaient dans un état normal, ils avaient peur. Je me suis alors énervé sur mon frère, en lui demandant ce qu'il avait fait. Et là, il m'a regardé et il m'a dit : « Bah, j'ai voulu coucher avec elle ! Mais elle n'a pas voulu cette garce. J'ai essayé de la forcer mais, un enfoiré s'en est mêlé. Il a essayé de me frapper, j'ai sorti mon flingue et j'ai tiré une première balle dans sa jambe, puis une seconde dans son épaule gauche, et la troisième fût fatale, j'ai tiré dans son torse. »

Maïronn ne parlait plus, mes yeux étaient écarquillés, j'étais figée sur place. Je ne savais pas quoi dire et je crois que j'avais peur, autant qu'éthan et Nathan avaient eu peur ce jour-là. Mon ami était un ancien drogué, psychopathe, et, en plus de ça, il voulait sortir avec ma meilleure amie. Je n'arrivais pas à y croire.

Il tourna son regard vers moi et me dit :

- Crois-moi, j'ai eu la même réaction que toi. J'ai dit à mon frère d'aller se coucher et qu'on reparlerait de tout ça plus tard. Lorsqu'il fut monté, j'ai regardé éthan et Nathan et je leur ai quand même demander si c'était une blague. Nathan s'est assis dans un coin du canapé et n'a plus bouger, il ne parlait même pas. Quant à éthan, il tremblait de partout, il a quand même réussis à articuler « Non, Maïronn, ce n'est pas une blague ». J'étais rempli de rage, j'avais peur et je m'en voulais d'avoir laissé mon frère devenir ce qu'il était aujourd'hui. Lorsque les garçons étaient un minimum calmé, j'ai appris qu'ils faisaient tous les trois partit d'un gang de la ville voisine, et, que c'était comme ça qu'il s'était procuré l'arme.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ensuite ? Demandais-je

- Les flics n'ont pas mis longtemps à retrouver mon frère, à cause du portrait-robot qu'avait fait la nana. Ils l'ont emmené et l'ont fait passer en jugement. Puis, il s'est fait enfermer. Il est sortit cette année, juste avant la rentrée scolaire.

Je ne savais pas quoi dire à Maïronn. Je ne savais pas si cette histoire était vraie ou si il l'avait inventé de toutes pièces. Il brisa ce silence qui s'était installé.

- Tu comprends pourquoi je me suis inquiété, lorsque tu m'as dit que tu commençais à être avec eux H24 ? Même si c'est l'image qu'il donne, je ne sais pas si mon frère a réellement changé Roxane et je ne veux pas que tu sois en danger.

- Je peux comprendre Maïronn, je peux comprendre que tu te sois inquiété. Mais, ton frère s'est excusé et m'a aidé à plusieurs reprises lorsque tu n'étais pas là. Donc, je ne sais pas trop quoi dire, ni quoi faire d'ailleurs.

- Fait attention à toi. Ça serait dommage que je tue mon propre frère.

- Maïronn ? Pourquoi ce soir, tu essayes de me faire croire que je suis importante pour toi, alors que tu es rentré avec Esthel qui est allongé dans ton lit et qu'elle dort à point fermé en croyant que tu es à côté d'elle ?

- C'est une longue histoire Roxane, je te la raconterais peut-être un jour, mais, là, c'est trop tôt, ça serait te mettre en danger pour rien.

Je ne répondis rien. Il posa alors sa main sur ma cuisse et vint s'asseoir en face de moi.

- Est ce que je t'ai manqué quand je suis parti ? Demanda-t-il.

- Je ne vais pas te mentir, oui, tu m'as manqué Maïronn.

- C'est bon à savoir déjà.

- Et moi, je t'ai manqué ?

-Oui, tu m'as manqué Roxane. Et tu m'as encore plus manqué quand tu t'es mis à me faire la tête.

Il passa ses bras autour de mon corps, je le laissai faire et je passai les miens autour de ses hanches, puis je lui murmurai :

- Tu me diras toute la vérité un jour ?

- Il n'y a qu'une condition à ça.

Je sentais à sa voix qu'il souriait, je pris quand même le risque de lui répondre :

- Laquelle ?

- Que tu deviennes ma petite amie.