Chapitre 10 :" tu vaux mieux que nous tous réunis "

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ÉVIE

21/11/2012

Après la patinoire, on est allés voir les autres. Mes mains sont enfoncées dans mon pull Abercrombie fétiche et la capuche cache une partie de mon visage.

-Arrête de te cacher Évie, me dit Ken
-Tais-toi, je me cache pas plus que d'habitude.

Je soupire tandis qu'il ouvre la porte. On entre et ils se mettent tous à siffler.

-Fermez-la j'étais bourrée.

Ils rigolent tous.

-Jure t'y as cru ? Demande Sneaz
-De quoi?
-Que t'as galoche Ken hier soir?
-C'est quoi cette histoire, je l'ai fait ou je l'ai pas fait?

Je comprends plus rien.

-Ils ont parié si tu y croirais ou pas mais tu l'as pas fait, m'informe Framal.
-C'est une blague? Vous avez ENCORE parié sur moi? D'abord la robe ensuite Ken?

Personne ne répond. Super.

-Vous croyez que c'est marrant de faire croire des conneries à quelqu'un qui ne se souvient de rien?!
- On pensait pas que tu allais le prendre comme ça.
-Ah ouais? Vous aviez parié sur ma réaction aussi? Vous avez parié sur quoi d'autre encore? Quand on s'est embrassé à la patinoire, c'était un pari? Être pote avec moi c'était un pari? Inviter les premières meufs qui viennent vous demandez une photo c'était un pari? Là je vais m'en aller et vous allez parier sur le temps que je vais mettre à vous reparlez? C'EST ÇA HEIN?!
-Évie... dit Ken.
-TA GUEULE TOI !!

Ma colère prend des proportions énormes, je sors de l'appart avant d'en prendre un pour taper sur un autre. Le froid à l'extérieur fait retomber ma colère qui s'évacue sous forme de larmes. Je rentre chez moi, je suis tellement déçue putain...

Quinze minutes après, on toque à ma porte.

-NAN!!!

J'entends que la porte s'ouvre quand même. Super. C'est sûrement Ken ou Lucile. Ce sont eux qui m'ont le plus déçu. J'allume une cigarette.

-J'ai dit non, ça veut dire que je veux voir personne.

Je sursaute en reconnaissant Framal, c'est la dernière personne que je m'attendais à voir ici.

-J'imagine que tu fumes toujours pas? Dit-il.

Je ne réponds pas.

-Vous vous êtes embrassés à la patinoire ?
-T'es venu pour me balancer un "je te l'avais bien dit" en pleine face c'est ça?
-Non. Je sais pas par où commencer.
-Bah je peux pas t'aider.

Il soupire. Après quelques minutes de silence, il dit :
- J'suis désolé. De t'avoir traité de pute, de michto, de meuf à problèmes, et de ce que j'ai dit sur tes parents. En vrai je t'aime bien, c'est juste que j'ai du mal avec les filles qui tournent autour de Ken d'habitude.
- Tu te cherches des excuses.
-Non j'étais venu m'excuser.
- Tu peux partir maintenant que c'est fait.
- Je sais que t'es vexée mais on pensait pas du tout que t'allais le prendre comme ça. On pensait que t'allais rire, dire un truc genre "vous êtes trop cons sérieux !!". On l'avait pas envisagé comme toi.

Je soupire et exhale la fumée en même temps.

-Du coup je sais toujours pas ce que j'ai fait ou pas hier soir. Je t'ai jeté un verre apparemment Lucile m'a dit ?
-Désolé pour ça aussi alors. C'était pour rire hein, j'avais pas l'intention de faire des trucs avec toi, les gars m'auraient tué. Bref, c'est quoi cette histoire à la patinoire ?
-T'es une vraie commère ma parole. Y'a rien, on s'est juste embrassés c'est tout.
-Tu me fais trop rire à faire genre y'a rien je meurs.

Il explose de rire et je finis par rire avec lui avec son rire de pingouin là.

-Ça va mieux?
J'acquiesce en souriant et lui tends le paquet de clopes que je venais d'acheter.
- Tu devrais pas fumer.
- Tu te prends pour mon père là?
-Nan mais j't'aime bien et tu vaux mieux que nous tous réunis, c'est pour ça que je dis ça. Allez va voir Ken maintenant, je pense qu'il est dans un endroit où tu puisses le trouver.

La patinoire. Il sait que je vais là-bas quand ça va pas.

-Merci petit con.
-De rien la rouquine.

DésastreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant