Chapitre 9 : "J'ai pas fait ça ?!"

999 39 0
                                    

ÉVIE

20/11/2012

Plus jamais ça. C'est ce que je me répète depuis qu'une horrible gueule de bois m'a réveillée. Je prends une aspirine en me disant que vu mon état, j'allais devoir sécher la matinée. Je passe la matinée sur mon canapé à regretter chaque verre que j'ai bu. Je ne me souviens de rien en plus, c'est très frustrant. Lucile m'appelle vers treize heures.

Moi : Salut.

Lucile: Woah t'as une gueule de bois de malade, j'ai raison?

M: Ouais.

L: En même temps vu tout ce que tu as bu... Tu te souviens de choses quand même ?

M: Rien.

L: Du tout?

M: Trou noir.

Elle explose de rire.

L: Je vais te rafraîchir la mémoire avant que quelqu'un d'autre le fasse alors.

M: J'ai fait des conneries ?

L: Ça va j'ai vu pire.

M: Au secours.

L: T'as jeté un verre sur Framal parce qu'il t'a touché les fesses.

M: Ouais, bon, j'aurai fait pareil en étant sobre.

L: T'aurai roulé une pelle à Ken aussi ?

M: J'ai pas fait ça ?!

L: Si. T'as pas fait semblant en plus meuf.

M: Putain mais c'est pas possible... J'en ai fait d'autres des conneries ?

L: Nan ça c'était le pire.

M: Mais putain je me souviens de rien c'est affreux !! Je me sens trop mal, mais qu'est-ce qui m'a pris de l'embrasser ?!

L: L'alcool Suga, l'alcool.

M: Quelle merde. J'avais pris quelques verres pour être plus à l'aise et puis finalement j'ai fait n'importe quoi.

L: Arrête de t'en vouloir c'est rien. T'étais bourrée c'est pas ta faute. Et puis il t'a pas repoussée non plus hein.

M: J'aurai préféré ne rien savoir.

L: Et tout le monde en aurait parlé et tu aurai pas compris ? C'est pour ça que je t'ai appelée, pour te rappeler ce que t'as fait avant que les gars viennent se foutre de ta gueule, pour que tu puisses préparer tes ripostes.

M: Putain sérieusement je vais aller m'enterrer je crois là, j'ai trop honte.

L: Mais c'est juste un bisou, c'est rien t'inquiète.

M: Ouais... Merci Lu de m'avoir mise au courant de mes conneries.

L: Mais de rien.

Putain la honte. Ça craint. Ça les fait sûrement marrer, mais pas moi. J'attrape mes patins, je m'habille vite fait et je file à la patinoire. Y'a pas 36 solutions pour penser à autre chose.

Après trente minutes de patinage, ça va mieux. Jusqu'à ce que je voie Ken qui m'a rejoint sur la glace.

Est-ce que la glace peut fondre et l'eau me noyer s'il vous plaît ?

-Salut, me dit-il.
-Salut.
J'ose même pas le regarder en face.
-Lucile m'a appelée ce matin. Je suis désolée pour hier soir.
- T'inquiète pas répond-il. C'est pas la peine de t'en vouloir pour ça.

J'ai envie de disparaître mais la glace n'a pas l'air décidée à fondre. Je fixe le sol. La vérité, c'est que si je l'avais embrassé, j'aurai bien aimé m'en souvenir. Amis, amis... Tu crois tromper qui Evie ? Bon, tant pis.

Je relève la tête vers lui. Je prends sa main et l'attire à moi, puis je l'embrasse de nouveau. Le contact de sa main sur mon visage me brûle. Pourquoi il a toujours les mains chaudes même à la patinoire ? J'interromps le fil de mes pensées et m'écarte de lui, gênée.

Amis, amis... Tu crois tromper qui Evie ?

- C'était pour quoi ça ? me demande-t-il en souriant.
-Celui-là, au moins, je m'en souviens.

Il me fait un clin d'oeil et prends mes mains.

-T'as plus besoin de me tenir maintenant que tu te casses plus la gueule sur la glace, tu sais.
- C'est pas parce que t'es gênée parce que t'as kiffé m'embrasser que tu dois fuir mon contact tu sais.
- Et si tu fermais un peu ta gueule, Nekfeu ?

Il explose de rire et je finis par le rejoindre.

DésastreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant