Partie 2 - 31

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20/10/2019
Mélissa.

Quand je me réveille le lendemain matin, Idriss est complètement vautré sur moi, on dirait une moule accrochée à son rocher. Sa tête est posée sous mon cou, ses bras serrent étroitement ma taille et l'une de ses jambes est passée par-dessus les miennes. Le problème, c'est que je ne peux pas me lever, je décide donc de le réveiller. Je lui fais des papouilles dans les cheveux parce que je suis vachement gentille comme fille.

-Wesh la moule réveille-toi là! M'impatientai-je.

Faut pas abuser non plus. Il grogne, râle après moi.

-Quoiii?
- T'es vautré sur moi, je peux pas me lever! T'avais peur que je m'envole ou c'est comment ?

Il lève les yeux au ciel sans bouger, puis il arbore un air moqueur.

-C'est confortable une Mélissa Ambre Elvire Samaras. Je vais te garder, je crois.

Il repose la tête sur ma poitrine.

- Ça va je te gêne pas?
- Non non, je suis bien comme ça.

Je soupire, mais quel gosse celui-là! Je passe la main dans ses cheveux longs, ça le fait gémir on dirait un chat qui miaule.

-Comment elle s'appelle ta meuf?

Il me regarde bizarrement, puis me dit :

- Tu veux vraiment qu'on parle de ça maintenant ?
-Bah ouais pourquoi pas?
-J'ai pas envie moi.
-C'est parce que ça te fait rappeler que tu la "trompes"?
- Non j'ai juste pas envie d'en parler maintenant c'est tout. Et puis c'est bizarre d'en parler avec toi, est-ce que je te demande comment il s'appelle ton gars?
- Il s'appelle Thomas, inventai-je. Et c'est pas mon gars, pas encore.

Je mens trop bien putain. J'aurai dû lui dire que j'avais inventé que j'étais amoureuse d'un autre pour qu'il me lâche, mais quand j'ai appris qu'il était amoureux d'une autre fille je me suis dit que j'allais garder mon crush imaginaire. Je sens qu'il se contracte.

-On devrait arrêter de se voir, c'est un peu bizarre ce qu'on fait, on couche ensemble alors qu'on aime tous les deux quelqu'un d'autre.
-Et alors?
-Mais quel connard!

J'explose de rire.

- Tu connais l'expression "une dernière pour la route"?

Je le frappe.

-C'est moi la dernière pour la route? La dernière autre meuf que tu te tapes avant de rester fidèle à la même?

Il sourit effrontément avant de répondre.

-T'aurais pu choisir une autre que moi, sachant que je suis la sœur de Ken. Je lui dirai rien mais s'il l'apprend il va te tuer.
-T'inquiète.
-Bon aller laisse-moi me lever maintenant.

Il enfouit sa tête dans mon cou, puis embrasse ma joue et me libère. Je passe une dernière fois ma main sur son visage et je saisis mon téléphone qui est en train de sonner. Je montre à Framal que c'est Ken et il fait mine de zipper sa bouche.

-Allô?
- Tu saurais pas où est Fram?

Je décide de mêler la vérité avec un peu de mensonge.

- Si, il est là. Il est passé me voir parce que j'étais mal à cause de mon grand frère indigne qui me prend la tête pour rien.

Remettre la faute sur lui et faire en sorte qu'il ne pose pas trop de questions : quel talent! Je ne suis pas avocate pour rien.

-Désolé Mélissou, mais tu sais que je fais ça parce que je veux pas qu'un chien pose ses sales pattes sur toi.

S'il savait.

-C'est ridicule cette idée du grand frère qui protège sa petite sœur, on n'est plus des enfants Ken. Je suis grande maintenant, j'ai 24 ans tu sais.

Il soupire.

-Même, t'es toujours ma petite sœur je te signale.

Je lève les yeux au ciel, même s'il ne peut pas me voir.

-Ouais. Je t'aime mongole.
-Moi aussi. Tu me passe Fram?
-T'as qu'à l'appeler.

Je raccroche.

- T'es un vrai petit diable en fait, je suis grave content de n'avoir qu'un frère et pas une petite sœur comme toi putain!
-J'espère que si t'avais eu une sœur, Ken aurait couché avec.
- Il aurait pas osé avec Mek et moi.
- Tu as bien osé toi.
-C'est pas pareil.
-Pourquoi?
-Parce que je t'... Non, c'est pas pareil c'est tout.
-Ouais c'est ça. Bon va faire à bouffer là, j'ai faim.
- Oui, Madame.

Il se lève, dépose un baiser sur mes lèvres et sort de ma chambre.

DésastreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant