Chapitre 17 : " J'ai cru que t'avais dit un truc "

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EVIE

13/12/2012

Accoudée au pont, comme toujours, je mets ma tête sur mes mains et regarde le reflet ondoyant de Paris sur la Seine. Le vent soulève mes cheveux, il commence à vraiment faire froid. Ken me fait tourner et je me retrouve face à lui. Un sourire prend place sur mes lèvres quand il m'attire à lui pour me prendre dans ses bras. J'enfouis la tête dans son cou et ça le fait sursauter.

-T'es gelée, Suga.
- Je sais, j'en profite parce que toi non.

Je passe les mains sous son T-shirt et les mets dans son dos. Ça fait du bien d'avoir un chauffage portable.

-Ahh Suga enlève tes mains là, tu me refroidis !
- Mais oui mais moi ça me réchauffe, t'es ma bouillotte!
-Si on rentre je vais te réchauffer t'inquiète pas...
-Sale pervers.
-Faut savoir! Tu veux que je te réchauffe ou pas?
-Pour l'instant j'aimerai que tu te taises.
-Alors fais-moi taire.
-T'aimerai bien hein?
-T'es chiante.

Avant qu'il ait pu faire le moindre geste je prends sa tête entre mes mains et je l'embrasse fougueusement

-J'ai trop envie de toi Suga... susurre-t-il dans mon oreille.

Je sens ma peau s'enflammer au contact de ses lèvres dans mon cou.

- Ken, on va rentrer, dis-je, la voix rauque en le poussant.
-Pourquoi? Ça te gêne que je te prenne sur un pont?
-Ta gueule et marche, petit con.

Je passe devant lui et il me touche les fesses. Je me retourne et lui en met une.

-Hey mais t'es ouf ou quoi?
-C'est toi là tu me tripotes les fesses ça va pas ou quoi !
-Depuis quand c'est un crime de tripoter sa meuf?
-Déjà 1) j'suis ta meuf, mais pas ta propriété et 2) pas en public Ken enfin !
- Mais y'a personne, il est presque deux heures du matin ! On aurait pu baiser sur le pont personne nous aurait vu.
-T'es vraiment un obsédé.
-Désolé j'aurai pas dû faire ça...

Il met les mains dans les poches de son jean. On marche l'un à côté de l'autre. Quand il sent que mon énervement est retombé, il m'attire à lui, plante un baiser sur ma joue et me glisse :

-T'es belle aussi quand tu t'énerves.

Je ne réponds pas, sinon je vais m'énerver à nouveau.

- Ken? Dis-je après quelques minutes de silence.
-Ouais?
-J'ai envie de le dire à Framal pour nous, je me sens trop mal de lui cacher ça à lui.
-Parce qu'on est tous les deux proches de lui?
-Ouais. Et tant que ça reste que lui, ça va.

Il prend ma main et entremêle ses doigts aux miens. Puis il change d'avis et me prend par la taille.

-Bon décide-toi là! Plaisantai-je.

Il lève les yeux au ciel en souriant.

- Je t'aime Suga.
-Quoi?

Je me tourne vers lui. Il me regarde bizarrement.

-Bah quoi?

Est-ce que j'entends des voix et je deviens folle?

-Nan rien, j'ai cru que t'avais dit un truc.
-Que j'avais dit quoi?
-Rien.

Il explose de rire.

- Tu deviens folle ma pauvre.
-Roooh ferme-la.

On arrive à l'appart, la porte est ouverte.

-Faut pas t'étonner après si tu trouves plus tes affaires, tu fermes même pas la porte de chez toi.
-T'facon j'ai rien à voler ce que j'ai de plus cher c'est pas des objets.
- La clé était sur ta porte.

Je sursaute.

-Framal, mais qu'est-ce que tu fais là?
- Je t'attendais pour dire un truc, mais en j'ai oublié quoi.

On s'échange un regard discret avec Ken. On lui dit maintenant ou pas?

- En fait, nous aussi on voulait te dire un truc.
- Si vous me dites que Suga est enceinte, attendez j'suis pas prêt, plaisante-t-il.
- Je suis pas enceinte. En fait on est ensemble depuis le début, enfin après la soirée quoi. Si tu le répètes à quelqu'un, on te déglingue.
-Vas-y détendez-vous les potos, je le répéterai pas! Waouh ma meilleure pote et mon reuf ensemble quoi.

Il checke Ken et me serre contre lui.

-Allez, à plus les reufs!!

Il part. Ken fait la gueule.

-T'es jaloux Ken?
-Nan.
-T'es jaloux Ken?
-Nan.
-T'es jaloux Ken?
- Mais tu me saoules Suga putain.
-T'es jaloux Ken?
-Oui t'es contente?

Grave. Mais ça me gonflerai un peu qu'il m'empêche de me comporter normalement avec les gars.

-Est-ce que c'est avec lui que je traîne h24? Non, c'est avec toi. T'as pas à t'en faire, t'es con un peu.
- Tu réagirai comment si je serrais une autre meuf contre moi?
- Sachant que les seules meufs que tu sers contre toi sont : moi et ta sœur, rien ; En plus, c'est pas pareil, toi t'as tiré tout Paris et t'as une putain de réputation de tombeur. Framal est ton reuf, je ferais jamais ça.
- Tu te rends pas compte que ma réputation comme tu dis je l'ai niquée en étant avec toi? Je ne parle même plus de meufs avec les gars, même quand t'es pas là.
-Ravie de le savoir, ironisai-je.
- Tu t'en fous?
-"Chasse le naturel, il revient au galop".
-T'es sérieuse?
-C'est pas de moi, c'est de Blaise Pascal.

Il se fait, cherchant quoi répondre.

-Peut-être bien que tu es folle finalement.
-Pourquoi "finalement"?
-Peut-être que tout à l'heure sur le pont tu ne l'étais pas, mais que maintenant tu l'es.

Je ne réponds pas. J'ai trop peur d'avoir compris, et des conséquences que ça pourrait avoir.

DésastreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant