23ème chapitre: Ma peine

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Prenez le temps d'écouter les paroles.

Me sauve de l'enfer qu'à causé ma moitié.

***

J'ignore depuis comment de temps je marche, peut-être 10 minutes, ou encore 1 heure. Mais ce que je sais, c'est que Gabriel m'a trahi de la pire des manières, et que je suis perdue. Complètement perdu, autant dans mon esprit que dans les rues, pourquoi se ressemblent-t-elles toutes? Je tremble toujours, mais je ne sais pas si c'est du au froid, à la rage ou à la tristesse. Peut-être aux trois.
Les maisons se ressemblent toutes, j'ignore comment retrouver mon chemin. Pas pour retourner chez moi, non, je n'en ai aucune envie, mais seulement savoir où je suis, je déteste l'ignorer. Les nuages recouvrent le ciel, puis, la pluie se met à tomber. Le déluge s'abat sur ma tête. Et sur mon coeur.

***

Maintenant, je grelotte et c'est à cause du froid. Mes dents claquent tellement fort que je les entends résonner dans mon crâne. Mes vêtements me collent au corps tout comme mes cheveux qui me cachent presque la vue.
La confusion étreint mon cœur brisé. Ce qui me dérange plus que mon frère m'est trahi, c'est que ce qu'il a dit soit vrai.
-Ai-je vraiment été aussi concentré sur moi que j'en ai négligé mes proches?
-Mon frère m'en veut-il à ce point?
Et ce qui m'inquiète le plus.
-Est-ce que ce qu'il a dit sur lui est vrai?

Je tremble tellement que je marche croche. Le froid de l'eau me traverse le corps tels des couteaux aux lames acérés. Aussi acérés que les paroles de mon frère.
Soudain, une auto bleue s'arrête sur l'accotement de la route devant moi. Quelqu'un en sors et ce met à marcher dans ma direction. De sa silhouette, je dirai un homme dans la vingtaine, ou moins. Je n'aperçoit pas son visage. Il s'écrit, me faisant sursauter.
-Bon sang Clarissa! Qu'est ce que tu fais ici par un temps pareil?! Tu veux attraper une pneumonie ou quoi?
Je ne vous toujours pas son visage. Mais ça voix m'est familière, engourdit par le froid, je ne fais pas le lien tout de suite.
-J...Ja...James? Bégayant à cause de froid, je me reprends à plusieurs reprise avant de prononcer son prénom au complet.
Me prenant dans ses bras, il répondit:
-Viens, je t'amène.

***
Maintenant assis dans l'automobile, il met le chauffage au maximum avant de repartir. Il me prête une couverture de coton qui était sur le siège arrière. Trop fatigué pour répondre quoi que se soit, je m'accote au dossier du siège et ferme les yeux. Il ne dit rien, se contentant de conduire je ne sais où. Probablement chez moi. Chez moi! J'ouvre précipitamment les paupières et bredouille.
-On...on va o...où?
Il se hésita avant de répondre.
-Voudrais-tu que je t'amène un peu chez moi?
Prête à tout pour ne pas revoir Gabriel tout de suite, j'acquiesce violemment.
-Ok... dit-il dans un soupir.
Ses cheveux noirs attaché en queue de cheval de balançait doucement, ses yeux noirs était toujours aussi impénétrable qu'avant. Son chandail bleu pâle était presque noir après la pluie.
Après un moment gênant de silence,
-Veux-tu bien me dire pourquoi tu étais dehors par une température pareille, et si loin de chez toi?!
Il paraît énervé, très énervé. Comme si j'avais fait quelque chose de stupide, c'est peut-être le cas.
Voyant que je ne répondais pas par manque d'imagination pour trouver une excuse valable, il soupira.
-Heu... je me pr...promenais.
Il haussa le sourcil, pas convaincu du tout.
- Tu te promenais? Sérieusement Clarissa? Il pleut des cordes et tu prenais une petite balade tranquille. Tu crois que je vais gober ça?! Nouveau soupir de découragement, d'une voix plus douce, il continua. Je sais que tu trouves ça dur qu'il soit partit, je me crispais violemment sous le coup des paroles, mais ça n'est pas une raison pour faire des choses imprudentes. Tu sais...
-S'il te plaît, n'en rajoute pas... ma voix se brisa pendant que les larmes que j'avais retenu toutes la journée coulaient par dizaines sur mes joues glacées.
-Hey... ne pleure pas.
Il s'arrêta sur le bord de la petite rue près de chez lui et me pris dans ses bras pendant que je sanglotais de façon saccadé. J'enfouis mon visage sur son torse pour étouffer le bruit de ma peine.
Ma peine pour William qui a oublié.
Ma peine pour mon frère que j'ai ignoré.
Ma peine pour ses paroles blessantes.
Ma peine pour moi aussi, car je suis incapable de faire mon deuil.
Ma peine, car j'ai l'impression de faire tout de travers.
Et, ma peine, car je suis en train de pleurer dans des bras qui ne sont pas les siens.

Au coeur du tsunamiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant