36ème chapitre: Une part de vérité

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Et puis, elle se lança.

-Ana-Maria a toujours été discrète, elle se fondait dans le décor, ne prenait que très rarement la parole, du moins, en présence de personne autre que ses amis. Elle était toujours avec Jonathan, James et Charlie, je ne l'ai jamais vu avec des filles, je crois qu'elle n'était pas capable de les supporter. Je ne dirais pas que j'étais très agréable avec elle, je parlais dans son dos, répandait des rumeurs blessantes et quand j'allais la voir, je me moquais ouvertement d'elle avec mes amies. Elle ne répliquais jamais, elle se murait dans le silence c'est pourquoi elle était la cible idéale pour moi. Quand elle était encore considéré comme une nouvelle, sans aucunes connaissances de l'école, c'était encore pire. Mais dès que Charlie, James et Jonathan ont commencés à la défendre, à répliquer à sa place, elle a semblé commencer à vivre pour de vrai, elle n'était plus la fille naïve d'au début, alors, je l'ai lâché pendant quelques semaines. Puis, j'ai entendu dire qu'elle avait des vues sur Jonathan, des rumeurs ont commencés à circuler dans toute l'école, et, pour une fois, je n'en étais pas l'auteure. C'était pendant les semaines où tu étais en échange étudiant avec Éva, vous avez quitté l'école pour six semaines, alors vous n'avez probablement pas eu vent de tout ce que s'était passé. Bref, tu sais que James est son cousin, non?

Sans attendre ma réponse, elle enchaîna, les yeux voilés par les souvenirs.

- Il l'accompagnait toujours à l'école le matin, puis, un jour, je venais tout juste d'arriver quand c'est arrivé. De loin, je les voyais qui se chicanaient, ils étaient à la limite de se crier dessus, au début, j'ai trouvé ça comique, on aurait dit une chicane de couple. Il neigeait, le sol était gelé et glissant, Ana-Maria a crié une dernière chose à James puis elle c'est enfuie en courant. Elle n'avait pas vu le camion qui passait sur la route à se moment là. Il a essayé de freiner, mais à dérapé à cause du gel. Toujours est-il qu'il a percuté Ana-Maria. Je me souviens encore de son cri quand elle a compris ce qui l'attendait, qu'elle ne verrait plus jamais la lune, qu'elle n'aurait jamais d'enfant. James a courut vers elle, mais il était trop tard, son corps a glissé sur le sol et est arrivé près de lui. Comme pour lui dire que c'était sa faute, c'est à cause de leur chicane qu'elle s'est enfuie. Sans ça, elle serait encore en vie aujourd'hui. Il s'est effondré près d'elle, il y avait du sang partout, sur son manteau vert, dans ses cheveux corbeaux, le camion s'est finalement arrêté sur le côté près d'eux, mais James n'a même pas réagit. Je ne sais pas exactement quand j'ai arrêté de croire qu'elle était encore en vie, probablement quand James a crié. Je me souviens très bien des intonations de douleur et de désespoir dans sa voix. Je ne souhaite à personne de vivre ça, de l'endroit où j'étais, je voyais l'angle étrange que formait la jambe gauche d'Ana-Maria. Je crois que j'ai vomi à ce moment là, je ne me souviens pas vraiment de ce qui s'est passé par la suite. Par contre, je vois encore dans mes cauchemars le visage couvert de larmes de James devant le cadavre de sa cousine.

Marianne se tut, épuisée, pendant son récit, des larmes ont coulés sur ses joues sans qu'elle ne s'en rende compte. Ses yeux exprimaient toute la douleur qu'un adolescente avait pu ressentir quand elle avait vu la mort de près pour la première fois. Pour ma part, un malaise me compressait le ventre, me donnant envie de rendre mon déjeuner. J'étais ami avec James depuis des mois, mais jamais au grand jamais je n'aurai pu imaginer qu'il cachait un secret si déchirant. Je me souviens encore de mon retour du voyage étudiant, je savais bien qu'il s'était passé quelque chose, mais je ne m'étais jamais vraiment intéressé à savoir quoi. Je sais qu'Éva et Charlie en avaient discutés auparavant, mais ils ne m'en avaient jamais reparlés.

J'eu une pensée pour Ana-Maria, maintenant, je ne l'enviais plus, je n'étais plus jalouse. Elle était morte dans la douleur et dans la peur, une vague de compassion me traversa le corps, elle était morte comme lui. Seule. Peu importe qu'elle soit sortit avec lui ou non.

Mariane pris une inspiration tremblante en passant une main sur son visage blême.

- Il y a une chose que je ne comprends pas. Il y a quelques jours, j'ai vu Ana-Maria sur un lit d'hôpital en allant voir Charlie. Elle était vivante, elle respirait, j'en suis certaine.

- Quoi... mais c'est impossible, je suis sûre qu'elle est morte, j'ai l'ai vu dans une marre de sang ! Elle ne respirait plus, les ambulanciers l'ont confirmés !

Livide, la sueur plaquait les cheveux de Marianne faisant ressortir ses yeux voilées. Comprenant que même si ça la vérité est toujours mieux que le mensonge, ça ne peut s'appliquer dans la situation de Mariane. Elle a été hantée pendant des années par la vision du cadavre d'une camarade de classe et je lui balance au visage qu'elle est encore en vie. Pour cette fois, le mensonge lui évitera sûrement une crise de panique, je découvrirais la vérité cache derrière cette accident, j'en fais le serment.


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