...je pressant que la journée sera horrible.
Je claque la portière et prends une grande inspiration.
Des dizaines d'élèves son assis sur l'escalier de marbre et parlent, et rient. Comme nous autrefois. Éva me jette un regard remplit de défi, elle ne se laissera pas abattre, contrairement à moi. Elle me prends la main.
-Ensembles.-Ensembles.
On se dirige ensemble vers la porte principale, pour aller aux casiers. Quand on monte l'escalier menant à la porte. Toutes les conversations se taisent et on nous fixe. J'essaie de regarder droit devant moi pour donner bonne impression, mais je n'y arrive pas, je me mets rapidement à regarder mes chaussures.
Habituellement, j'étais moi aussi assise comme eux. Avec lui, Charlie, William, Éva et Gabriel. Parfois, James venait, mais il ne parlait jamais, il se contentait de fixer le vide. Sauf une fois, c'était moi qu'il fixait. Quand il a vu que je le voyait, il a aussitôt baisser ses yeux noirs et mystérieux. Ça lui a pris une semaine avant de revenir avec nous. Bref.
Mais aujourd'hui, Gabriel se repose, William est à l'hôpital, Charlie dans le coma et Jonathan... les larmes me montent aux yeux.
J'accélère le pas. Je franchis d'un pas raide et sec le cadre de porte. La folie normal de l'école le matin me prends de court. J'avais oublié ce que c'était. La normalité.***
Je commence à faire la combinaison de ma case. Mon amie est accotée sur le côté et attends.
-C'est quoi le premier cours? Demandais-je d'une voix rauque.
-Français, tu vas voir, ça ne sera pas si pire, malgré ses efforts, je vois bien qu'elle essaye de se convaincre elle même.
Je ne réponds rien.
Au bout d'un moment de silence, elle dit:
-Tu devrais aller voir William ce soir, ça te ferai du bien.
Je lui jette un regard surpris, je ne m'attendais pas à ça.
-Peut-être...
En fait, je voudrais vraiment y aller. Mais je ne crois pas que je pourrais. Habituellement, seulement la famille est autorisé. Je voudrais aussi aller voir Charlie. Savoir s'il a des chances de se réveiller. Et peut-être aussi Mariane.
Je prends mon matériel de français.
Peux à peux, les couloirs se vident après la première cloche. Je suis le mouvement tout en tâchant de me faire distraite.
Je sens les regards pesants des élèves dans mon dos. Leurs yeux suivants tout ceux qui on eux le malheur d'allez en Sumatra. On n'est pas seulement observer par les autres car on vient tous de vivre un drame. Non. Ils nous regardent parce qu'ils ignorent qui est encore vivants, et qui ne reviendra jamais.
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Au coeur du tsunami
Fiksi RemajaTout mon univers s'écroule, je crie, je hurle, je pleure, je regrette, mais surtout, je suis seule. Je vois la vague qui approche, la vague qui va m'emporter moi et mon univers. Je m'appelle Clarissa, j'avais tout pour être heureuse, j'avais un copa...