J'ai évité Éva le plus possible pendant la journée, ce qui n'a pas été difficile, puisque qu'elle m'a tout simplement ignoré et qu'elle a passé le reste de la journée en compagnie de Jérémy. Ouach. C'est dur, je ne mentirais pas, savoir que ma meilleure amie savait que j'avais besoin d'aide mais qu'elle préférait quand même passer du temps avec des gars comme Jérémy, en plus en oubliant Charlie, je trouve ça ignoble. Une colère bouillante me tordit l'estomac pendant le reste des cours, même de retour chez moi, je lui en voulais, beaucoup.
***
Mardi
Gabriel ne m'avait toujours pas adressé un regard, cela devenait vraiment agaçant. Je ne parlais pas uniquement de la manie de ma moitié de faire comme si je n'étais jamais née, non, je parlais du désastre qu'était devenu mon existence, ma vie. Il était mort pendant un tsunami avec plusieurs élèves de mon groupe, des gens que je connaissais, plusieurs étaient toujours à l'hôpital, tel Mariane. Charlie était dans le coma, William en réhabilitation. J'ai découvert qu'il ne m'avait peut-être jamais aimé, qu'il en aimait une autre, Ana-Maria. Mon jumeau m'en voulait énormément, Will refusait de répondre à mes questions, Charlie avait des chances de ne pas s'en sortir et par dessus le marché, Éva fricotait avec un crétin alors qu'elle aimait Charlie plus qu'en simple ami. Charlie qui pourrait mourir. Voilà de quoi était constitué ma vie, ces derniers temps, fabuleux (ironique), non? Tellement tout était compliqué, je ne savais même pas si j'oubliais quelque chose !
Mais, heureusement pour ma santé mentale, nous étions mardi, donc ce soir, j'aurais des réponses à mes interrogations. J'espérais ainsi régler la plupart de mes problèmes, peut-être pas tous, mais quand même.
***
La journée semblait interminable, nous n'étions qu'à la deuxième période sur quatre et je n'en pouvais déjà plus, mes journées sans Éva étaient pitoyables. Je n'avais aucun ami avec qui parler, autre que James et je n'y tenais pas particulièrement après notre dernière rencontre. Je n'en gardais pas un excellent souvenir, un goût amer me montait à la gorge à chaque fois que j'y pensais. J'imagine que ma réaction est appropriée.
-Eh bien, regardez qui voilà, la voix nasillarde de Jérémy retendit derrière moi à la fin du cours.
J'accélérais dans les couloirs, pas question que je discute avec cette horreur de la nature, mais il ne semblait pas du même avis que moi, malheureusement, je l'entendais courir derrière moi, probablement suivi par ses amis, un loup se promène toujours en meute. Un groupe d'élèves lents passa devant moi me coupant le chemin juste assez longtemps pour que les loups me rejoignent. J'étais la proie sans défense, n'ayant aucune envie de perdre mon temps avec des imbéciles comme eux, je me retournais vivement et crachais,
-Quoi?
-Holà tigresse, qu'est ce qui te prends? Tu devrais être heureuse d'être vu en ma présence.
-Heureuse? Tu as du te tromper de mot, honteuse serait plus approprié.
Oups, j'avais peut-être mis la meute en colère, mais au fond, je m'en fichais, comme je le disais plus tôt, ça n'étais que des imbéciles. Des imbéciles qui sont six fois plus nombreux que toi... Je fis taire ma conscience, consciente de mon imprudence.
Il grimaça, déformant en même temps son visage déjà difforme que certaines disaient joli. Un espèce de grognement sortit de sa bouche, me confirmant son aspect animal. Sans lui laisser le temps de réagir, je repris,
-Quoi, tu te pensais si bon? Bon sang Jérémy, reviens sur terre ! T'es pas un dieu !
Je tournais les talons, consciente que des représailles dû à mon impertinence ne seraient tarder. Jérémy et ses loups ne sont pas connus pour leur sagesse, ( ni pour leur intelligence ).Toutefois, j'eu la paix pour le reste de la journée, pas sur que ça soit positif, les loups attendent toujours que leur proie soit sans défense avant d'attaquer. Après la cloche annonçant la fin de la journée, je me dirigeais près des autobus et du parking, à l'attente de James et en même temps, de réponses.
***
15 minutes plus tard,
Toujours aucune trace du garçon au yeux de nuit, c'était plutôt étrange qu'il soit en retard, ça ne lui ressemblait pas. Peut-être avait-il le trac? Si c'est le cas, il n'est pas seul, je serai incapable d'avaler quelque chose même si ma vie en dépendait.
J'attendais près de son auto, la même avec laquelle il m'avait amener chez lui quand j'ai découvert que le passé contenu dans ma mémoire n'était pas exact, ou du moins, incomplet. Si j'avais uniquement vu que cadre où James, Ana-Maria et lui étaient, seulement leur visages, séparés, je ne me serais peut-être pas autant questionner, ce qui m'a clairement déranger, c'est le regard complice que lui et elle échangeaient. Il ne m'avait jamais regarder avec un tel regard. Jamais. Et ce qui faisait le plus mal à admettre, une évidence, c'est que j'avais toujours été relégué en seconde place.
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Au coeur du tsunami
Dla nastolatkówTout mon univers s'écroule, je crie, je hurle, je pleure, je regrette, mais surtout, je suis seule. Je vois la vague qui approche, la vague qui va m'emporter moi et mon univers. Je m'appelle Clarissa, j'avais tout pour être heureuse, j'avais un copa...