Mutante - Tome 1

Chapitre 19-2 : Poil de Carotte

– Vous savez quelque chose de plus ? m'exclamai-je.

– Non, répondit-il en secouant la tête. Désolé, mais je ne suis qu'un Lumen Warrior. Ce genre d'informations sont très confidentielles. Mais si les Lumen Master ont voulu étouffer l'affaire, c'est qu'il doit y avoir quelque chose là-dessous.

Un doute me parcourut. Lui non plus ne croyait pas totalement les Lumen Master ? Il devait me faire confiance pour me dire tout ça, puisqu'il était à leur service.

– Vous leur faites confiance ? demandai-je de but en blanc.

– Amy, bien sûr. Mais ils nous cachent des choses, comme tous les dirigeants de ce monde. Et il vaut parfois mieux ne pas savoir. Mais, en quoi cela à avoir avec tes yeux ?

Il avait détourné le sujet. C'était assez suspect, mais je passais sous silence et continuais mon récit.

– On pense que des scientifiques ont fait des expériences sur des gens – dont moi – là-bas. Et quand ma mère m'a retrouvé, j'avais deux nouvelles marques. Un triskel sur ma nuque, dis-je en la désignant. Et deux cicatrices dans mon dos, entre mes omoplates.

– Et tu penses que tes yeux ont avoir avec tout ça ? demanda-t-il, réfléchissant.

– Oui. Quand mes yeux ont fait... ça, j'avais l'impression que les cicatrices dans mon dos s'agitaient.

Miller me regardait, stupéfait. Il ne disait rien. Une longue minute passa, mais il finit par déclarer :

– Je ne sais pas ce qu'ils t'ont fait là-bas, mais le meilleur moyen de savoir, c'est de retrouver tes souvenirs, non ?

– J'ai déjà essayé. De nombreuses fois. Mais je n'y arrivais pas. Dès que je voyais l'ombre de quelque chose, elle s'enfuyait de nouveau.

– Bon, je vois. Mais le seul moyen de voir si c'est vraiment le fluide comme les Mutants, c'est de le faire réapparaître. Tu es d'accord ?

Je hochai la tête. Waouh, en une soirée j'avais parlé de tout mes problèmes à des gens que je connaissais à peine ! Bravo, Amy, quelle gourde tu fais. 

Mais au final, c'était peut-être mieux comme ça, non ? J'avais une piste en ce qui concernait les Scriatés et Miller allait m'aider à comprendre le phénomène de mes yeux. 

J'espérais sincèrement avoir fait le bon choix.

– Tu sais, je ne t'ai pas tout dit à propos de ton père. Nous n'étions pas simplement un professeur et un élève. Pour moi, c'était plus... un ami. Avant qu'il ne parte pour sa fameuse mission, il m'a confié quelque chose. Il m'a dit que si je te voyais un jour et que tu étais allée à Hélios, il fallait que je te le remette. C'est d'ailleurs pour ça que je suis devenu professeur ici. C'est pour pouvoir te voir et tenir la promesse que je lui ai faite. Il m'a dit que s'il ne revenait pas, je devais te le donne.

Mon cœur battait à présent la chamade. Bien plus que tout-à-l'heure. Mon père m'avait donc laissé autre chose ? J'attendais que Miller poursuive, mais il fouilla dans son sac et en ressortit une boite en bois, ornée de beaux dessins. 

Il me la donna et je l'ouvris précautionneusement en respirant calmement, malgré l'accélération de mon pouls. Je l'ouvris et découvris dedans une... lampe ? 

Elle était accompagnée d'un petit bout de papier, encore parfaitement plié mais bien jauni par le temps, ainsi qu'arraché d'une page. A mon grand étonnement, il était assez bien conservé.

– Il m'a aussi dit que cela allait avec quelque chose, que tu saurai quoi et que tu l'aurai en ta possession.

Je pris le bout de papier dans ma main et regardai ce qu'il se trouvait à l'intérieur. Je déglutis difficilement, mais finis par ouvrir ce bout de papier. Il n'y avait rien. Absolument rien écrit dessus.