Chapitre 12

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L'arrivée de Maeva m'avait réconfortée, dans le sens où je me sentais moins seule. Forcément, sans Driss, j'avais été à part à rester révoltée contre Daïd. Quelque chose n'était vraiment pas clair, chez cette chef. Et je commençais à croire qu'elle n'était pas tellement dans la recherche du bien pour notre planète.

J'observais plus attentivement les extranormaux que je croisai un peu partout. Très peu d'entre eux paraissaient inquiets par l'attaque contre la Terre.

Le midi, je décidai d'aller, seule, au petit parc du haut. J'avais l'étrange sensation que c'était la dernière fois que je m'y promenais. Si j'avais dû garder en bon souvenir un endroit dans la Zone, c'était bien celui-ci. Tant de choses s'y étaient passées, bonnes ou mauvaises, et ce serait plein de souvenirs à garder.

Effectivement, j'avais eu raison d'y retourner. Mon intuition avait été la bonne.

Alors que l'on allait en direction de l'Épreuve, une alarme retentit dans toute la Zone. La sonnerie stridente nous empêchait de nous déplacer sans se boucher les oreilles. Deux minutes après, ce fut dans le silence complet que l'on entendit la Chef parler.

-Attaque imminente. Pas vers nous, directement sur la Terre. Ils attaquent à trois endroits différents : aux États-Unis, en Chine, et en Europe, exactement dans le sud de l'Allemagne et le Nord de la France. Je répète : attaque imminente. Montez le plus vite dans les navettes au 3ème étage. Puis, attendez un sergent, le Commandant ou moi-même pour vous accompagner.

Tout le monde se précipita vers le troisième étage, dans des cris qui ressemblaient plus à ceux faits dans une montagne russe que ceux après avoir compris que des milliers de gens étaient en danger.

Au troisième étage, une quarantaine de navettes avaient été installées. En en voyant une vide, j'eus une idée, et criai à mes amies qui se dirigeaient dans une autre navette commandée par un sergent :

-Montez dans celle-là ! J'ai un plan !

Alexia se retourna, surprise :

-Non, on ne va pas partir sans sergent ! Ne fais pas n'importe quoi !

-Elle a raison, ajouta Louise, c'est insensé !

D'accord, j'allais devoir me débrouiller toute seule. Je me précipitai dans la navette vide et actionnai la fermeture des portes.

Soudain, un cri m'arrêta :

-Non, attends !

Maeva entra, essoufflée.

-Je pars avec toi.

Nous nous sourîmes d'un air entendu.

A la table de commande, j'eus vite fait de voir que ce n'était pas difficile de donner un trajet à la navette : il suffisait d'y entrer le nom à un endroit prévu, comme pour un GPS. Après avoir tapé « Terre », on me demanda le pays (« France »), et la ville. Je m'empressai d'écrire « Paris ». Je ne connaissais pas l'adresse, alors je mis juste « Boîte des oiseaux ». La navette décolla, en tout cas nous le supposions, car elle était toujours sans fenêtre.

En plein milieu du trajet, alors qu'aucune de nous deux osait parler, Maeva brisa le silence :

-C'est qui Driss ?

Son nom me fit un électrochoc. Je rougis d'abord, puis me ressaisis, prenant une voix blasée :

-Tu n'en as pas encore entendu parler ? Il est connu sous le nom de traître par la Chef, de fou par les extranormaux, ou encore de voleur par les employés.

-Mais tu l'aimes.

Encore une fois, je rougis. Elle était allée jusqu'où, dans mes pensées ?!

Section ExtranormaleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant