Le Nord se Souvient [Histoire Interactive] [GoT]

VII. Iron-Born

Tristan

Dans la cours, les soldats courraient en tous sens, les paysans regardaient avec un air inquiet à travers leur porte entrouverte. Depuis une heure déjà le fort était en alerte. Une patrouille était rentrée au triple galop trois heures trop tôt avec des nouvelles peu agréables :

- Des fer-nés ! Avait crié l'un des hommes. Ils ont accosté à Motte-la-Forêt avec toute une flotte !

La nouvelle avait fait le tour du fort en quelques minutes à peine. Mestre Saemon était entré dans la chambre de Tristan sans attendre l'accord du jeune seigneur, le visage pâle. Il avait alors partagé la nouvelle. D'après les informations rapportées par une troupe renvoyée dès lors pour en savoir plus, une trentaine de navires des îles de fer avait accosté et plusieurs centaines d'hommes étaient entrées dans le fort des Glover. La famille n'ayant gardé qu'une centaine d'hommes sur place, ils n'avaient que peu résisté, rapidement submergés par le nombre.

- Yara Greyjoy, monseigneur, dit Fenrir qui descendait les escaliers aux côtés de Tristan. Elle est à la tête de cette armée et ils retiennent les Glover dans leur château. Nous estimons pas moins de cinq cents hommes sur place et aucun des Glover toujours apte à se battre.

- Nous avons soixante-dix hommes, dit Tristan en réfléchissant à toute vitesse. Qu'en est-il du reste du Nord ?

- L'île aux ours ne pourra bouger sans que leur flotte ne soit coulée par les fer-nés, leurs navires sont de véritables monstres. Winterfell ne compte plus qu'une poignée d'homme qui ont probablement pour beaucoup abandonné les tours de gardes en faveur des tavernes.

- Et Moat-Cailin ?

- Nous avons reçu un corbeau de leur part juste avant d'apprendre l'attaque sur Motte-la-Forêt, une seconde armée de fer-nés les attaque. Il est fort probable que leur fort soit déjà tombé aux mains de l'ennemi.

Tristan poussa un juron de rage. Moat-Cailin était bien au Sud de Winterfell. Mais ce fort était aussi un point de passage sur la route royale.

- Qu'en est-il de Theon, le fils Greyjoy ? Il ne devait pas aider Robb Stark ?

- À croire que ce type arrêté par votre sœur avait raison quand il disait que les fer-nés n'hésiteraient pas. Aucune nouvelle de ce Theon. Mais nous pensons qu'il pourrait chercher à prendre un autre fort du Nord.

- Combien reste-t-il d'hommes aux Bolton ?

- Quatre cents, cinq cents peut-être, difficile à dire.

- Très bien... Très bien... Fenrir, dîtes à Duncan et à Mestre Saemon de me rejoindre dans la cours. Faites partie vingt hommes pour Bowtown afin de ramener ceux qui veulent venir ici. Qu'ils rapportent le plus de provisions possible, nous devons être prêts à tout. Que les cinquante hommes restant se préparent à défendre le fort.

- Bien monseigneur, dit-il avec un brin d'excitation dans la voix.

- Que ma sœur me rejoigne aussi, précisa Tristan.

Fenrir hocha la tête avec un petit sourire. Pour un guerrier expérimenté tel que lui, cette attaque surprise des fer-nés était une occasion en or de se remettre en activité. En toute logique, dans les moments à venir, les fer-nés allaient ou alors assiéger leur fort, ou alors leur ordonner la reddition, voir même allaient-ils les attaquer. Mais cela leur causerait des pertes trop importantes pour le peu de valeur qu'avait la Pointe du Dragon. Tristan se sentait l'âme d'un chef, d'un dirigeant. Et malgré l'enjeu que représentaient ses choix, malgré la peur qui lui tordait l'estomac, il devait bien admettre qu'il ressentait une forte excitation à l'idée de, pour la première fois, diriger en état de crise.
En descendant il croisa Erena, qui était restée à la Pointe du Dragon en tant qu'épouse de son seigneur.