Chapitre 4 - Découvrir le passé

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     En attendant leur arrivée, je me fis une repas pour le déjeuner. Parce que ce n'était pas tout, mais l'heure tournait ! Je m'étais installée dans la salle à manger, sur ma grande table à moi seule. Mes parents n'étaient pas rentrés depuis hier. J'avais l'habitude. Les deux livres étaient précieusement posés à proximité de mon siège, sur l'étagère. J'avais toujours un œil dessus. D'où pouvaient-ils bien provenir ? Apetenaient-ils vraiment aux ancêtres qui eussent habité sous ce toit ? Comment n'avais-je pas pu voir ce tout petit livre ? Mes parents en avaient-ils connaissances ?
   Toutes ces questions qui bouillonnaient à petit feu dans ma tête, à m'en donner la nausée. Je ne savais plus comment m'ordonner. J'étais un peu perdue, mais contente d'avoir commencé à avancer dans notre quête. Cela se précisait...
   À peine terminai-je mon assiette, que trois coups furent donnés à la porte d'entrée. Enfin, les voilà !
   Je me levai en trombe et accourai pour leur ouvrir. Je clichai la porte et tous deux la bousculèrent, me manquant de ne pas tomber à la renverse.

   –   Fanny ! Alors, qu'as-tu trouvé ?
   Flavie... Irrécupérable, celle là. Je refermai la porte d'un geste brusque, presque en la claquant, tellement j'étais tendue. Puis, en réponse rapide à Flavie, je lui grimaçai d'un air moqueur, signe de ma fausse exaspération. Auguste lui, semblait un peu plus calme, bien que je voyais ses gestes maladroits et gauches.
   Lorsque les gens sont pressés, excités, vexés ou encore énervés, ils prennent des décisions complètement débiles et sont très nerveux dans leurs gestes. Je le savais, par expérience. Et je le voyais. Et dans ce cas là, qui plus était. Donc pour leur faire reprendre le contrôle d'eux-même, je criai d'une voix aiguë, résonnant dans les oreilles :

   –   Calmez-vous !

   Ils s'arrêtèrent d'un coup. Puis, je continuai, d'un ton plus calme et relaxant :

   –   On inspire, on expire... Et on se calme... D'accord ? On va faire ça dans le plus grand des calmes, sinon, je ne dis rien.

   Ils hochèrent la tête d'un geste plus lent qui montrait qu'ils avaient saisi ma requête. Je les convis à s'installer autour de la vieille table de la salle à manger. Puis, j'allai glaner trois verre d'eau avant de revenir vers eux. Tout était silencieux, mais pas pour encore longtemps...
   Je m'assis en bout de table, entre mes deux amis. Auguste à ma gauche ; Flavie à ma droite. Ils me dévisageaient d'un air dubitatif et intéressé. Pour faire taire leur impatience, je me lançai après un souffle calme, bien qu'au fond je sois aussi tendue qu'un élastique.

   –   Vous savez, ce matin j'ai débuté mes recherches... Vous aussi j'imagine ?

   –   C'est exact, me confirma Auguste d'un signe de tête. Mais je n'ai rien trouvé sur internet, ni dans les livres du libraire du coin de ma rue...

   –   Idem pour moi : que dalle ! renchéri Flavie d'un ton grognon en croisant les bras, comme un enfant qui boudait.

   –   Moi, j'ai réussi à trouver quelques petites choses intéressantes... murmurai-je.

   –   Montre ! firent mes deux amis d'une même voix mélodieuse.

   En quelques secondes, j'eus le temps de me lever, d'aller attraper les deux livres soigneseument posés sur l'étagère - où ils roupillaient depuis des lustres, il y a quelques heures... -, et de me rassoir en posant doucement les deux anciens objets. En prenant garde à ne pas les abîmer, bien sûr. Ils me contemplèrent alors, indécis.

   –   Quoi ? C'est tout ? C'est pas avec ça qu'on va avancer, tu le sais Fanny ! railla mon amie, d'un ton perdu.

   –   Je suis certaine du contraire. Et toi Auguste, tu en penses quoi ?

Domini temporis [ sous contrat d'édition ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant