Chapitre 10 - Origines

75 11 17
                                    

• • •

La semaine avait défilée à la vitesse d'un éclair. Auguste, Flavie et moi n'attendions qu'une seule chose : le weekend ! Mais aucunement pour les mêmes raisons que les autres élèves...
Nous étions excités comme des puces ! Je ne dormais quasiment plus, tellement mon esprit turbinait. Mes questions bouillonnaient également, et j'étais exténuée arrivée au vendredi soir. C'était limite si je ne dormais pas sur ma table !
Mais en dernière heure, j'étais plus éveillée que jamais. Notre dernier heure de cours était histoire, donc avec Monsieur Levasseur. Il nous avait dit d'attendre la fin de semaine. Le voilà, ce moment. Il va enfin pouvoir nous expliquer la situation, nous dire ce qu'il se passait, nous montrer comment fonctionne l'objet...
Je l'avais de nouveau caché, d'ailleurs. Bien au chaud, dans sa petite boîte à bijoux, sous mon parquet. Il n'avait plus bougé depuis.

Le cours d'histoire se passa normalement. Comme si nous avions français, ou mathématiques. Mais nous tous étions vaseux. L'esprit dans les vapes, complètement exténués par la semaine passée.
À la fin de l'heure, ne n'avions pas bougé de nos places, nos affaires toujours sorties. Nous étions aussi raides et immobiles que des statues de marbre. Mais une voix coupa ce silence pesant, d'un ton sérieux, mais enjoué :

- Eh oh, les trois compères là ! Ne restez pas figés ainsi, on pourrait vous confondre avec des mannequins !

Il n'avait pas tord.
Je me décidai à mouveter. Je rangeai mes affaires, et les deux autres firent de même. Puis, tout en rangeant, je me souvins d'une chose, qui m'étais paru louche.
Oui, sous son pull sombre...
Encore cette lueur verte...
Je n'hésitai pas une seconde de plus et lâcha d'une voix calme, alors que je bouillonai à l'intérieur.

- C'est quoi qui brille, sous votre pull, monsieur, si je puis me permettre ?

- Ah... Toi aussi, tu l'as vu, soupira-t-il d'une voix légèrement amusée.

Moi aussi ?
Ah... Je croyais avoir compris.
C'était à cause de cette petite lumière verte, que les élèves le dévisageaient ainsi : ils l'avaient vus.
Tout était plus clair, d'un coup.

- Pourquoi prendre le risque de la porter sur votre lieu de travail ? lâcha alors Flavie, un sourcil levé. Parce que, j'imagine, que c'est une espèce de pierre magique, ou je ne sais quoi d'autre encore...

- Je dois admettre que vous déduisez le tout d'une précision exemplaire, Miss Lounier, souligna alors le professeur. En effet, c'est une gemme "magique" comme tu le dis si bien.

Il y eut un temps. Nous avions un peu l'habitude, maintenant, de ce genre d'aveux. Mais l'effet de choc était encore présent.
Il décrocha alors le crochet qui retenait la chaîne, faite d'une fine corde tressée sombre, de son cou, et déposa le collier sur notre table. Ébahis, nous la contemplâmes. Comme si un enfant admirait un feu d'artifice, une nuit d'été. Nos yeux brillaient devant la beauté de ces minuscules rayons verdoyants. Je me sentais bien, d'un coup. Pleine d'espoir.

- Elle se nomme le Solios, reprit-il d'un ton étonnement fier.

- À quoi sert-elle ? demanda Auguste, sans quitter le magnifique pendentif du regard.

- À plusieurs choses, comme me maintenir en vie. Mais dans notre cas, elle nous servira à voyager.

- Comment ça ? m'interposai-je alors. Comment pourrait-elle nous faire voyager ?

- Je crois que vous devez déjà avoir la réponse à votre question, Miss Richard.

Sérieusement ?
...
Relfechis Fanny, enfin !
...
Mais bien sûr ! Quelle idiote j'étais !

Domini temporis [ sous contrat d'édition ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant