Chapitre 14 *Corrigé*

65 3 0
                                    

     Tout va trop vite, beaucoup trop vite. Depuis quand ma vie était-elle si mouvementée ? Il s'était passé trop de choses en peu de temps.

   J'avais officiellement rompu avec Brooklyn, baragouinée Martine jusqu'aux larmes. J'avais perdue connaissance, était prise en charge , dormi une journée, revu Charles, fait une crise de panique, et j'avais perdu connaissance une nouvelle fois.

    Je savais avoir perdu le contrôle sur ma vie, mais le stade atteint... Ce n'était juste pas possible. Peut-être rêvais-je encore, peut-être était-ce un de ces horribles cauchemars que je faisais ? Non, je savais pertinemment que non.

    Il était inutile de se voiler la face. il me faudrait ouvrir les yeux, affronter​ la réalité. Un jour prochain certainement, mais je n'avais pas envie de les ouvrir maintenant.

« Aminata... Maman, c'était la voix de maman.

- Ça va aller, Alicia et Enzo m'ont dit ce qu'il savait. Je jure que ce médecin de malheur le payera. On ira au tribunal si il le faut, on ne le laissera pas s'en sortir ainsi. Pourquoi es-tu restée silencieuse ? Tu as tout pris sur toi, qu'est-ce ça t'a apporté, si ce n'est de la douleur ? Tu aurais pu m'en parler, tu aurais dû le faire. Tu te sens mal et nous aussi. On a tous essayé de voir ce qui se passait, pourquoi tu maigrissait à vu d'oeil, mais tu as toujours esquivé la question. Je l'entendis soupirer. Et même après qu'on est parlé ensemble rien ne s'est arrangé. Qu'est-ce que je dois faire, je te comprends pas, je ne sais plus quoi faire. Comment puis-je t'aider, si tu ne me laisse pas t'approcher, que tu nous laisse même pas la chance de le faire...

  Elle m'adressait la parole dans notre langue maternelle, mon cœur se compressait de peine, de culpabilité, et de regrets. Maman ne parlait dans notre langue maternelle que lorsque qu'elle était désemparée, presque désespérée.  Et c'était par ma faute...

   Je ne le faisais pas volontairement, je ne savais pas, comment ne pas sombrer dans ma propre folie. J'en étais certaine, j'étais sur le point de devenir folle. J'avais l'esprit bien trop accaparé par des problèmes. Ma vie était un véritable maelström.

- Elle ne s'est pas réveillée ?

- Pas pour l'instant, quand est-ce qu'elle se réveillera ?

- Ça ne devrait pas tarder, elle a dormi toute l'après-midi, elle fait souvent des insomnies ?Ma génitrice soupira lourdement.

- Elle ne l'a jamais dit explicitement mais nous l'avons tous vu. On a essayer d'en parler avec elle mais elle refuse toujours, sauf une fois et encore elle a évité la question. Qu'est-ce que je dois faire pour enfin te comprendre Aminata ? Je suis trop décalée pour cela ?

- Vous n'êtes responsable de rien, si j'ai bien compris, elle a vécu les attentats du 13 septembre, ces attentats l'ont certainement marqué pour différentes raisons : elle a vu des gens mourir devant elle, les survivants qu'elle a rencontré l'ont pris pour responsable des morts. À l'hôpital, où elle a été pris en charge ont l'a chassé. Au commissariat, ils l'ont relâché sans aucune excuse, même si ils avaient compris, qu'elle était innocente. Rajoutez à cela la pression médiatique qu'elle vit. Contrairement aux survivants elle n'a pas été suivi, ses blessures ont failli s'infecter. Il faut qu'elle se réveille pour que l'on puisse l'opérer. Mais si elle ne se réveille pas nous ne pourrons rien faire, parce qu'on doit savoir quels sont les séquelles de cette tragédie. De douloureux souvenir ravivés. Des larmes ravalés. Cela faisait tellement longtemps que je vivais ainsi. Mais c'était toujours aussi douloureux.

- Tout est si compliqué, bien trop compliqué. »

Tu ne sais pas à quel point tu as raison maman.

Dernière Chance [Brooklyn Beckham]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant