Chapitre 20

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« Chuuuuut, calme-toi, ça va aller. Ça va aller Aminata »

J'aimerais tellement que cela soit vrai, que je n'aurai​s plus aussi mal au cœur, et que j'oserais​ enfin te regarder en face Brooklyn.

Je ne voulais plus voir la déception sur ton visage. Tu ne peux pas savoir à quel point ça m'a atteint, surtout en sachant que j'ai provoqué cela.

J'espérais​ ne plus avoir autant besoin de toi, que je deviendrais insensible à ta présence. J'avais beau paraître dédaigneuse, ta présence brisait tout. Elle me rendait bien plus sensible, et bien trop souvent j'avais ravalé mes larmes, à cause de simples gestes, de paroles, que toi tu trouverais normal, mais qui était juste blessantes.

C'était tellement blessant, je te voulais près de moi, mais j'aimerais en même temps prendre mes distances. J'avais l'impression que toi et moi ça ne marcherait​ pas sur le long terme, il y avait trop de choses qui nous sépare, trop de grandes différences.

Oui je devais définitivement mettre un terme à notre relation, ça serait douleureux, mais on s'en remettra. Il le fallait pour nous deux, pour qu'on puisse regarder vers l'avenir sans problème, parce que tant qu'on aurait​ pas franchis ce cap, on restera comme un toxico accro à une drogue.

Prenant une grande inspiration, je déclarais malgré mes sanglots :

« On devrait rompre Brooklyn. On a une relation toxique. Bien trop toxique. On nous blesse énormément, mais on revient l'un vers l'autre, alors qu'on ne gagnes rien si ce n'est de la douleur, parce que l'on recommence toujours. On devrait arrêter, ça nous empêchera de souffrir tous les deux.

Je relèvai les yeux, et croisais les yeux de Brooklyn, ils brillaient. Peut-être à cause de la lumière qui se reflétait dans ses yeux, ou peut-être à cause de la déception que j'y devinais.

Cela faisait bien longtemps que cette lueur était​ dans ton regard. À quand remontait le temps où tu n'étais pas déçu par moi ?

C'était tellement blessant, est-ce que ton regard changerait, si je t'avouais que grâce au soutien que tu avais su me montrer, j'ai osé envoyer mon dossier à Oxford. Tu avais tout fait pour m'en persuader l'an dernier, et j'avais eut leur réponse, une réponse positive. Ça me faisait tellement plaisir, mais est-ce qu'il m'avait pris en connaissant la relation que j'avais avec toi, ou à cause de mes notes ? Quelques part je savais que c'était à cause de notre relation. Je n'en doutais pas, je n'étais pas entré au mérite à Oxford, même si j'avais travaillé comme une mule.

- Tu veux rompre sans parler ? Juste dire c'est fini sans même chercher à comprendre pourquoi et comment on peut tenter d'améliorer cela ? Aminata un couple ça marche à deux. Alors avant de vouloir rompre, explique moi pourquoi.

Ton ton était dur mais ta voix avait tremblé quand tu as demandé des explications. J'avais bien trop de raisons pour rompre.

- Qu'est-ce que je pourrais t'expliquer Brooklyn ? Que j'ai eut l'impression que tu ne t'ai jamais réellement intéressée à moi, que sans cesse j'étais blessée par ta passivité ?

Lui reprochai-je d'emblée. Mais je savais pertinemment que j'étais tout aussi fautive, j'avais préféré​e me taire au lieu de dire clairement clairement ce que je ressentais :

- J'aurais dû te dire quand tu disais des trucs blessants, j'étais tout aussi passive que toi. Et quand pour la première fois je t'ai dit franchement ce que je pensais, tu n'as même pas cherché à comprendre. Elle t'a embobiné sans que tu le réalise. Je te le disais mais je passais pour la méchante. Pourtant j'avais essayé de changer avec toi, d'être moins impulsive. Mais j'ai l'impression que ça n'a rien changé. Et que tu t'en fiches totalement.

J'étais quelqu'un d'impulsif même si je savais parfaitement être réfléchit, mon côté spontanée était plus fort. Avec toi, j'ai appris à être beaucoup plus calme et réservée. Peut-être parce que j'avais l'impression que grâce à cela je pourrais me tenir à tes côtés sans être gênée, et sans risquer d'être considérée comme une barbare.

Cela pouvait paraître étrange, mais c'est la réalité, la France est sensée être un pays ouvert et démocratique. Mais j'avais l'impression que malgré tout nos efforts on ne considérait jamais comme une Français à part entière, sauf si on excelle au niveau international dans un domaine. On a beau être né(e) ici, à partir du moment où on a des parents étranger, c'est comme si on devait s'incérer alors qu'on a grandit ici.

Pourtant la France est considéré comme une terre d'accueil, et son histoire c'est forgé sur cela. Mais j'avais l'impression que quand on me regardait moi, le dédain, et le mépris que je voyais dans les regards, était le même que celui des racistes dans les documentaires.

C'était totalement absurde parce que je n'avais pas à avoir honte de l'éducation de mes parents, et de l'héritage culturel de mes ancêtres. Parce que chez moi, on aime les gens spontanée, parce que bien souvent cela cache une personne droite, et qui malgré les apparences est digne de confiance. Alors j'étais fière de me dire que j'étais ce genre de personne, et je faisais les efforts nécessaires.

Ça n'était jamais facile, mais j'essayais.

Tu savais que quand tes plus proches amis ont avoués m'avoir trouvés bien trop spontanée, et qu'en plus toi tu l'avais confirmé, un sourire moqueur aux lèvres j'ai eut l'impression que c'était de moi dont vous vous moquiez, de moi et de ma culture.

Ravalant ma fierté et mon orgueil j'avais préféré faire comme si de rien était. Ce n'était peut-être que mon imagination, mais c'était bien ce que j'avais​ ressenti.

Ça m'avait tellement étonnée, parce que j'avais réalisé que les Anglais ressemblait au Français bien plus qu'on ne le pensait. Ça avait brisé l'image idéalisé que j'avais des Anglais.

Mais en voyant tes parents j'avais compris une chose, notre perception du monde dépend énormément de notre point de vue.

Tes parents par exemple n'avait vu que les qualités du système français, mais moi je n'en avais vu que ses défauts. Je n'avais relèvai que les qualités du système anglais, mais vous vous n'en voyiez que les défauts. Il y avait pourtant du bon et du mauvais dans les deux, mais ce qui était mauvais était plus flagrant. On pense toujours à ce qu'on a pas, au détriment de ce qu'on a la chance d'avoir.

Alors comme j'avais appris à voir le bon côté du système français, j'essaierai de voir nos bon côtés.

Ça n'empêchera certainement pas notre rupture, mais peut-être que cela sauvera notre amitié.

Rêve utopique, je sais, mais j'aimerais espérer autant que possible. Tant que je ne serais pas face au fait inéluctable, j'espèrerais.

Tu avais eut une telle place dans ma vie.

Alors j'aimerais tellement ne pas te voir disparaître d'un coup, même si j'en rêverais.

Je ferais les choses comme il se doit, et cela doit commencer par te parler clairement, communiquer avec toi. Parce qu'il y a pas trop longtemps que la ligne entre nous a été coupé.

Juste pour une dernière fois je profiterai de la chaleur de tes bras.

Je t'aime.

Mais malheureusement tu ne m'aimes pas autant.

Et je ne veux pas passer ma vie à te courrir après.

Je ne le peux pas.

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Jamais j'aurais cru que c'était aussi dur de faire ses devoirs régulièrement.... Enfin plus qu'une semaine et c'est les vacances !

À la semaine prochaine !

Dernière Chance [Brooklyn Beckham]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant