Semaine 1
Samedi :Je me réveille : c'était ma première nuit ici. Je suis dans la chambre rouge avec 4 personnes dont je connais à peine les prénoms... et encore ! Je n'en suis même pas sûr. Inutile de dire qu'ici l'ambiance n'est pas au top, en même temps, la situation n'arrange rien... Ca ne me dérange pas. Je vais donc en direction du salon. Je prends dans les armoires (bien fournies) de quoi manger ce matin. J'emporte tout ce dont j'ai besoin à table. Une table digne des plus grands designer. J'ai du mal à me rendre compte de certaines choses : d'un côté ce séjour est une sorte de rêve après avoir purgé ces années en centres pénitenciers. Je dois reprendre des habitudes de vie "libre". Je suis seul à table, les autres doivent encore tous dormir. Je n'ai aucune idée de quelle heure il est car nous n'avons aucune façon de le savoir, mais le jour s'est levé dehors. Car nous avons le droit à notre espace extérieur délimité par de grands murs. Tout à coup j'entends des pas, quelqu'un arrive. Il s'agit d'une fille avec des cheveux lisses et châtains qui lui arrivent au niveau de sa poitrine. Son visage fait d'elle une de ses filles que l'on croirait volontier être mannequin. Mais le plus déconcertant reste ses yeux. Verts, si intrigant. Elle se pose en face de moi.
"Bien dormi ?"
Je la fixe. Ça me fait bizarre de briser la solitude qui s'est installé depuis hier. Je choisis d'ignorer sa question, décidé à la décourager. Mais elle revient à la charge.
"Moi c'est Victoire, et toi ?"
Elle doit sentir que je suis sur le point de l'ignorer une seconde fois puisque qu'elle me donne un coup de pied sous la table et, en même temps, fait un mouvement de la tête vers une caméra qui semble faire la mise au point sur nous. J'ai compris, elle joue la carte de la sociale. Autant la suivre.
"-Moi c'est Noah, enchanté.
-La même, je suis contente de voir que je ne suis pas la seule réveillée. Et je suis d'autant plus heureuse de savoir que c'est un beau gosse comme toi qui est réveillé."Elle me drague là ? Je suis assez perturbé. La prison m'a éloigné de toutes relations amoureuses. De toutes présences féminines. Je ne sais pas comment réagir. Elle ne m'en laisse pas le temps.
"On reparlera plus tard, je vais retourner un peu dans ma chambre. Salut Noah."
Voilà, première discussion de la journée. Je finis de manger tranquillement alors que tout le monde arrive un par un dans la salle à manger. Alors que je debarasse ma table, je vois Antoine de loin. Je décide d'aller le rejoindre.
"-Bien dormi ? je demande.
-Oh bonjour, pas trop bien et toi ? me répond Antoine timidement.
-Ca peut encore aller, je dis sincère."On continue de se parler. J'aime beaucoup ce jeune homme aux airs angéliques. Ces yeux bleus océans me donnent confiance en lui. Je pense qu'il a besoin d'un tuteur, d'un grand frère : je peux être celui-ci. Ça ne me pose aucun problème.
Ils me parlent de ce qu'il a vécu, de sa détention. Il a été enfermé par erreur d'après lui, et je n'ai pas de mal à le croire. Je ne le vois pas me mentir, ses yeux debordent de vérité et d'innocence."-J'ai 18 ans, je ne devrais pas être ici... j'ai l'impression de passer à côté de ma vie à cause de l'erreur d'un autre. Ma mère ne prend même plus de mes nouvelles, elle se fiche éperdument de moi. Je suis devenu une honte. Je voulais devenir un grand professeur, et ce n'est plus possible."
Il a du mal à continuer son discours, je crois entendre des sanglots dans sa gorge. Il se livre à moi et me touche par son histoire. Bordel c'est quoi le problème de cette Justice ? Comment est-ce possible de laisser passer de telles erreurs ? Je passe un bras autour de son cou : je veux qu'il comprenne que je suis un allié, une épaule sur laquelle se reposer. Mais il me repousse brutalement, comme pour montrer qu'il n'a pas besoin d'aide. Je comprends cet état d'esprit, il est très proche du mien à vrai dire. En plus, il ne me connaît pas. Moi non plus.
On se sépare en repartant dans nos chambres respectives.
Lundi :
Je commence à m'adapter à mon nouveau domicile. Nous avons des activités ensemble, des soirées incroyables... sans doute pour nous faire oublier pourquoi nous sommes là. Ce soir, l'alcool est de sortie, la musique est à fond et tout le monde a l'air de s'amuser. Il faut dire qu'en trois jours ici, nous avons eu le temps de développer des liens les uns par rapport aux autres. J'ai parlé avec Rebecca, Guillaume, Leïla, mais surtout avec Victoire. J'aime beaucoup cette fille, elle est tellement distante tout en se montrant extrêmement proche de moi par moment. Elle me fascine complètement. Je n'ai plus parlé à Antoine depuis samedi, il a l'air de bien se débrouiller seul. Tant mieux pour lui j'imagine.
Demain nous allons devoir nominer deux prisonniers chacun. C'est une nomination garçon, seules les filles pourront aller voter. Je ne sais pas du tout quelles sont leurs intentions. Suis-je en danger ou pas du tout ? Je vais devoir attendre les résultats qui seront révélés demain soir. Pour l'instant je profite de l'ambiance de cette soirée. Je me lève de ma chaise et m'avance vers Victoire. Elle est en compagnie de Simon. Je n'aime pas ce mec, ça a l'air d'être un con. Un gros con. Mais quand elle me voit arriver, je la vois le laisser en plan pour me rejoindre. Bingo! On commence à danser sur différents titres actuels qui ne cessent de nous rapprocher. J'aime ce jeu de séduction et je sais qu'elle aussi. Elle apprécie mon physique et il faut dire que c'est une bombe, pourquoi se priver de compagnie après autant d'année d'abstinence à cause de la prison ? Autant saisir la chance que l'on me donne : c'est ce que je fais actuellement.
Les musiques s'enchainent et les danses deviennent de plus en plus langoureuses. Je sens son bassin contre le mien et je frissonne. C'est alors que je pose mes mains sur celui-ci et me laisse guider par les secousses qu'elle exerce. Ce soir, la nuit est à nous. Le monde s'arrête autour de nos corps l'un contre l'autre. Je ne vois plus que son visage, ses cheveux dans le vent, son sourire malicieux et ses yeux doux. Nos lèvres se rapprochent de plus en plus, jusqu'à ce que la distance devienne insupportable. On s'embrasse. Cette nuit, la nuit est à nous.
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Golden Jail
Genel KurguTous les ans, 20 prisonniers choisis au hasard sont placés de force dans la Golden Jail, une télé-réalité dans laquelle les gagnants obtiendront la liberté en plus d'une grosse somme d'argent. Chaque semaine, un candidat se retrouve éliminé et doit...