Je crois que cette nuit-là a changé quelque chose.
Je crois que cette nuit-là ne me fait plus rien ressentir d'autre que l'indifférence.
Je crois que cette nuit-là j'ai enfin accepté ce poids sur mon coeur,
Mais maintenant il est tout le temps dans ma tête, ce poids.
Je crois que j'ai accepté que je mourrai, tout doucement,
Je crois que j'ai accepté que je serai égoïste en le faisant,
Je crois que j'ai accepté que je serai pas courageuse, à tout abandonner,
Je crois que j'ai accepté le fait d'être lâche, si je le faisais.Je crois que cette nuit-là ne me fera à l'avenir plus rien ressentir jusqu'à que je sorte de ce cercle vicieux.
Plus de compassion, plus de sentiment profond, mais si on continuait quand même à jouer un rôle?Tu sais comment ça marche, tu dis rien, tu commence à écrire tout en effaçant juste après. Tu te sens soulagée après ça, t'as l'impression de leur avoir dit quelque chose qui leur montrerait que t'es encore plus mal de jour en jour. Alors que non, tu te ments à toi même.
Tu veux plus les inquiéter, parce que c'est trop dur à accepter ça, qu'ils puissent t'aimer. Tu dis plus rien, tu essaie de t'intéresser à eux alors que t'es remplie de petite phrase qui demandent qu'à être sorties.
Autrement, tu sais aussi comment ça marche, tu montres ton sourire faux, tu cherches des sujets de discussion...Le tour est joué.
Mais tu pleure même plus. Parce que t'as accepté tout ça, t'as accepté d'être aussi horrible, t'as accepté que t'allais mourir en faisant mourir d'autres. La vie t'es devenue trop insupportable, alors t'as fini par te résoudre complètement à cette idée, que mourir était la dernière solution. T'es plus qu'à ça à obéir à tes pulsions, mais tu fais croire que non. Tu peux pas les inquiéter plus qu'ils ne le sont déjà. Tu peux pas les rendre plus triste que ça. Tu dois être forte, même si t'es au fond, tout le contraire de "forte".
Tu te vois mourir comme si tu étais un point de vue extérieur d'ailleurs, tu t'inquiètes même seule, mais c'est pas grave. Dans tous les cas, ça finira par réellement arriver, mais dis plus rien, il faut pas qu'ils le voie venir, sinon tu sais qu'ils iront mal parce qu'ils se sentiront incapable de faire quoi que ce soit pour t'aider. En vérité, c'est juste toi qui pourra jamais être aidée, sauvée. C'est juste toi qui a des problèmes, selon toi, trop énorme pour être réglé. Mais si tu essayais un instant d'y croire, tu réussirai à écouter et à les régler. Tu t'en fou de ça, tu t'en fou parce que tu crois plus en quoi que ce soit et tu écoutes plus personne.
C'est pas ce qu'il faut faire, tu le sais. Bien sûr que tu le sais, bien sûr que tu sais que c'est pas ce qu'il faut faire quand on est dépressif, faut au contraire chercher de l'aide. Mais tu t'en fou aussi de ce qu'il faut faire. Tu décide donc de dépasser toute les normes et de te regarder périr sans rien dire, avec presque un sourire qui te dit "je te l'avais bien dit, que t'y arriverai pas".
Mais c'est pas grave. T'accepte ça. Puis tu fais semblant. Et tu dis plus rien.
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Les sentiments abstraits d'une fille abstraite
Non-FictionBienvenue à ma ville aux étoiles, Précédemment se trouvaient ici des résumés qui décrivaient ce "livre". C'est bien le principe d'un résumé tu me diras, mais cette fois, je vais seulement dire que ce n'est pas... une histoire, mais plus un recueil d...