D'abord, ça a commencé dans mon cerveau. C'était comme du feu, ça s'est élevé progressivement pour brûler toute ma raison. La petite voix qui murmurait, s'est mise à hurler, à crier de toutes ses forces "t'as plus rien à perdre, alors si tu peux ressentir quelque chose de fort, ce serait formidable".
Et maintenant je le sens dans mon estomac, c'est vide, c'est un néant intergalactique. Paradoxalement ça s'est mis à me soulager, tu sais, je me suis sentie enfin vivante à nouveau, je me répète "ça prouve que ton cœur bat encore suffisamment fort dans ta poitrine pour te faire vivre, et te faire ressentir ça".
Mais c'est pas un bon sentiment, parce que ça me détruit, parce que c'est sans fin, c'est une longue lignée de pensées positives qui continueront encore et encore à hurler "on y est presque!" sans qu'on n'y soit jamais, car il faudra toujours un dernier petit effort qui fera tout. Mais c'est faux, il ne fera jamais tout. Il ne sera jamais suffisant.
Néanmoins je ressens des sentiments malgré moi, j'ai l'impression d'être faite de deux parties qui s'opposent et qui se battent pour contrôler toute ma vie. Le problème c'est qu'à nouveau, c'est pas la partie raisonnable qui prend le dessus. Je suis dégoûtée de me sentir digérer, parce que ça me prouve que j'ai quelque chose dans mon ventre, et ce quelque chose va me faire prendre plusieurs kilos si je ne m'arrête pas très rapidement.
Or, il faut que je m'arrête, cette fois-ci c'est moi qui me le répète, "il faut que tu t'arrête, c'est plus possible, tu fais n'importe quoi, t'as plus aucun juste milieu, je sais pas ce que t'attend mais tu vas finir par te faire mourir seule".
Mais j'ai envie tu sais, j'ai envie de tout arrêter pourtant ça me prend aux tripes, j'ai besoin de le faire, j'ai besoin de ressentir quelque chose de fort, quelque chose qui me fasse sentir vivante parce que ça me manque, ça me manque tellement si tu savais comment j'attend plus que ça de ressentir des choses je me sens vide vide vide de tout de toutes émotions j'ai l'impression de vivre par pic émotionnel qui n'arrive que très rarement, et je perd pied dans tout ça je suis entrain de me noyer et j'ai besoin qu'on me rattrape, j'ai besoin qu'on me prenne dans ses bras et qu'on me dise que tout va bien se passer parce que plus rien ne se passe bien pour moi, je suis entrain de mourir et j'ai besoin d'une part minime d'espoir, j'ai besoin qu'on me tire contre soi fort et qu'après on me serre fort pour ne jamais, jamais me lâcher, parce que j'en ai besoin, parce que ça devient vital pour moi car je suis pas câline parce que j'aime bien les câlins mais parce que j'en ai besoin pour plus tard parce que je pourrais vous en faire autant que je le souhaiterais qu'ils ne seront jamais jamais suffisants pour tout ce que je m'apprête à ne plus faire, sans vous, à ne plus ressentir, sans vous, à ne plus tout vivre : sans vous. J'ai besoin qu'on réussisse à calmer tous mes battements de cœur trop forts avec des mots rassurants simplement prononcés de voix que je pourrais écouter des milliards de millénaires, parce que autrement c'est moi qui vais finir par les faire taire seule avec mes petites mains ridicules et quelque chose qui aura la capacité de me faire mourir, d'arrêter ce rythme cardiaque parce qu'il ne bat pour ne plus rien ressentir à part une gigantesque et indescriptible faim forcée.
J'ai besoin de ressentir des choses. J'ai besoin d'un tourbillon de sentiments. J'ai besoin qu'on m'étreigne et qu'on ne me lâche plus jamais.
VOUS LISEZ
Les sentiments abstraits d'une fille abstraite
Non-FictionBienvenue à ma ville aux étoiles, Précédemment se trouvaient ici des résumés qui décrivaient ce "livre". C'est bien le principe d'un résumé tu me diras, mais cette fois, je vais seulement dire que ce n'est pas... une histoire, mais plus un recueil d...