-IV- Stars are bright tonight, can you see them ?

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A part la pluie, nous aimions particulièrement les nuits d'étoiles filantes et les jours de neige. Un jour de décembre, la boutique était déserte pour cause de blizzard et Milo ne pouvait pas se rendre au travail. Personne n'était dans les rues, tous étaient calfeutrés à l'intérieur avec des bougies et des chandelles,l'électricité ayant été coupée dans toute la ville. Depuis notre réveil, on ne marchait qu'à la faible lueur du jour et au briquet.J'étais bien contente d'avoir quelqu'un pour partager sa chaleur corporelle avec moi. Pour tout avouer, j'aurais pu passer la journée à crever de froid sous la couette s'il n'était pas là.
Car lui, il avait une méthode bien spéciale pour passer ce genre de journées terriblement ennuyeuses.

« Si y'a plus rien à foutre à l'intérieur, il n'y a qu'un seul moyen de s'occuper l'esprit.
- Le sexe ? Je préfère la nuit, j'ai plus d'énergie tu sais.
- Le sexe ne vient qu'en deuxième position,ma petite puterelle. »

Alors que j'étais en train d'arroser les lys, il me porta comme une princesse, se dirigeant vers la porte.

« Eh, eh, eh, les fleurs !
- Les fleurs m'ont dit quoi faire, j'te jure ! »

Ni une ni deux, il ouvrit la porte à l'aide de son pied et me balança dans une épaisse couche de neige. A peine avais-je eu le temps de pousser un cri qu'il se jeta sur moi, me serrant contre lui, roulant avec moi dans la masse blanchâtre, dévalant la moitié de la rue.Heureusement que nous n'étions plus à poil.

N'importe quelle fille aurait pété une crise et insulté son petit copain pour faire une absurdité pareille. C'est vrai, partir en laissant la porte grande ouverte, risquer d'attraper le pire rhume du monde, se faire balancer dans la neige comme un sac à patates... Mais moi, ça m'avait fait rire, tellement rire qu'un flocon était rentré dans ma gorge et commençait à m'étouffer. Milo s'arrêta, me secouant d'abord un petit peu, puis tapotant mon dos.

« Ça va mieux ? Va pas crever aujourd'hui hein, il fait si beau !
-Une faille ! »

Pile le moment pour l'enfoncer à mon tour dans la neige et lui en mettre le plus possible dans son haut. Il poussait des petits cris tellement sexy qu'il pouvait presque me ressembler lors de nos nuits d'amour. Au final, nous étions tellement recouverts de flocons que j'avais exactement la même teinte de cheveux que lui et que la couleur de nos vêtements n'était même plus qualifiable. Riant ensemble, nous nous allongions l'un à côté de l'autre. Il s'amusait à faire un ange dans la neige et fut tellement fier de son œuvre qu'il signa à côté de son index.

« Attends, c'est pas un bon autoportrait, faut rajouter des trucs. »

Je fis comme si je dé-bouchonnais mon doigt, ajoutant des petites cornes, une fourche et une queue de démon à cette beauté. Je le regardai, largement plus satisfaite de mon travail, mais il ne l'était visiblement pas.Mince... L'avais-je énervé ?

« J'suis déçu. Il manque un truc.
- Bah...Quoi ?
- Réfléchis, Aiden, réfléchis ! »

Après avoir fait le même geste que moi, il ajouta un assez gros pénis entre les jambes du démon.

« Par-fait !
- ... Mouais, il est pas si grand que ça, dis-je en faisant la moue.
- On se rappelle que tu rentres à peine dans un bonnet A ?
- T'en pleins pas, tu me dis toujours qu'ils ont le meilleur goût du monde quand tu les suces !
- J'te taquine, tu l'sais bien. Et tu tiens le même discours avec ma bite.
- Ok, ok, j'l'aime ta bite.
- J'espère bien oui !
- Mais y'a autre chose que j'aime. »

Je m'assis sur ses cuisses, passant lentement mes doigts sous ses vêtements, frôlant son torse glacé. Il frémit, me fixant sans dire un mot. Je posai ma paume sur son cœur, tapotant le bout de mes doigts contre sa poitrine.

« Y'a toi aussi, à l'intérieur de ce corps, dans ta tête, dans ton âme. J'aime quand t'es là, quand tu me regardes, quand tu me serres contre toi. Toute cette chaleur que tu me donnes, c'est pas avec le sexe, c'est pas avec ton corps, c'est juste... Juste toi. Ton sourire, tes yeux, tes mots, toute l'attention que tu me donnes fait battre mon cœur, comme ça. - je fis passer sa main, tout comme la mienne, sous mes vêtements, contre mon organe vital battant jusque dans mes oreilles.- Regardes, en plus tu me laisses faire, t'as confiance en moi, c'est un truc de dingue. J'aurais jamais cru que quelqu'un me laisserait le toucher un jour, sérieusement. J'aurais jamais cru...Que je trouve quelqu'un qui me fasse vivre. Tu me fais vivre, Milo !On se marre tellement tous les deux, tu me fous toute la galaxie dans les yeux, j'ai... J'ai l'impression qu'il y a des petites danseuses qui valdinguent en pointe dans ma boite crânienne ! Désolée,j'dis certainement tout un tas de trucs à la con sur le coup, mais les mots suffisent pas à dire tout ce que je peux ressentir pourtoi. J'ai des grandes ailes dans le dos grâce à toi, super classes,et tu sais pas à quel point j'ai envie de t'aider à aller bien,j'veux te faire sourire, te faire marrer aussi, je... Je t'aime,Milo. Et j'ai tellement peur que tu partes un jour. La vie serait chiante. »

Plus un mot ne brise le silence. Il n'a pas cessé de me fixer alors que je fuyais son regard, bien trop timide pour assumer un seul des mots que je venais de prononcer, bien qu'évidemment je les pensais tous de la première à la dernière lettre. Il glissa lentement sa main, prenant la mienne.

« Aiden,t'es juste horrible. Y'a une pluie d'étoiles filantes prévue ce soir, j'avais envie d'te dire exactement la même chose, avec un p'tit côté féerique pour voir toutes les lumières de tes pupilles scintiller. J'sais parfaitement que t'aimes tout ce qui t'sors de la vie réelle, cette routine chiante et morne, ces obligations...J'suis pareil. Tu m'as fais la même chose, tu sais à quel point j'étais une merde avant de te rencontrer. Grâce à toi, j'ail'impression d'être un putain de prince, comme dans les contes, tu sais, mais avec la meilleure des princesses en prime. J'aurais jamais cru qu'on puisse m'offrir son cœur vu la sale gueule et le caractère de merde que je trimballe.. Je me paume, de toute façon j'suis pas aussi bon que toi pour exprimer ce genre de choses. Comme t'as dit,les mots ça suffit pas, alors j'voulais qu'on se fasse une promesse. »

Ce fut à ce moment qu'il sortit une petite boite noire de sa poche pour sortir cette fameuse bague. Cet objet que je voulais m'acheter depuis gamine. Certaines rêvaient de véritables bagues de luxe avec plein de petits diamants ou un énorme joyau pour leurs fiançailles, moi je souhaitais juste en avoir une qui me ressemble, sans véritable raison. L'homme que j'aimais le plus au monde la passait à mon doigt, sans me faire la moindre remarque en voyant les larmes couler sur mes joues. Il posa juste ses mains sur celles-ci, essuyant les petites gouttes de ses pouces.

« Ma tendre amie, si tu veux bien, j'aimerais te prendre par la main et t'entraîner vers les étoiles, les yeux dans les yeux, brillants de milles feux, car la lumière d'un amour éternel est vraiment la plus belle...
- Ok. En citant mon  film préféré, t'as gagné mon cœur pour l'éternité.
- A la vie, à la mort ?
- On meurt ensemble, en même temps. Dans la baignoire, avec toutes les fleurs autour, on se tiendra par la main et on quittera pas nos regards. Promis ?
- Promis. »

How to Fly in a White Sky (vers.1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant