How to Fly in a White Sky (vers.1)

-VIII- She walked on feathers with bare foot

Septembre m'a semblé arriver un peu trop tôt. Désormais, tous les jours étaient plus ou moins pluvieux, selon la bonne convenance de celui perché sur ses nuages s'amusant à nous pisser dessus. Les hirondelles étaient déjà parties dans des pays bien plus chauds,mais les pigeons et les corbeaux se plaisaient bien dans ce décor de mort. Ce mois était généralement considéré comme une période de renouveau pour beaucoup : les élèves débutaient une nouvelle année scolaire, les fonctionnaires revenaient de leur semaine de vacances au soleil pour retrouver leur visage terne sous les gouttes,partant au boulot avec leur costume le plus sombre et la plupart des petits commerçants tels que moi se réjouissaient du fait que Noël arrivait à grand pas et que les rentrées d'argents dans nos boutiques allaient se faire à la vitesse de la lumière, encore plus vite qu'un type à son sixième verre qui avalerait son premier shooter.

En début de journée, tout était terriblement calme.J'avais eu la bonne idée d'installer mon ordinateur derrière le comptoir pour regarder une série tout en surveillant la boutique.Comme d'habitude, il pleuvait un peu, ça faisait du bien à certaines plantes. La journée allait sûrement être coupée avec des éclaircies, voir des mini-canicules, de toute façon, la couche d'ozone était tellement pourrie à cause de toute cette pollution qu'il était impossible de savoir si nous étions passés en automne ou non. Je mis mon épisode sur pause, accueillant mon premier client, comme d'habitude, Cooper.

« Bonjour, Aiden ! Alors, ça roule ?
- Oh, oui, Cooper. Qu'est-ce que ce sera pour aujourd'hui ?
- J'aimerais acheter un bouquet, encore pour ma mère, s'il te plaît, eh oui. Un jour peut-être pourrais-je en offrir un à une jolie fille ? Ahah ! Oh, et si ça te dérange pas, je pourrais rester un petit peu ? T'as pas beaucoup de monde dans ta boutique durant le mois de Septembre, tu te sens pas un peu seule ?
- C'est pas faux. Bon, je te laisse voir les bouquets, t'as envie de boire un truc ?
- Si tu as du thé, ce serait la perfection !
- Ok, je t'apporte ça. »

Tout était effectivement devenu terriblement calme depuis cette nuit au cimetière. Un peu trop, même : j'étais encrée dans une routine un peu chiante depuis plusieurs jours, je dormais assez mal en me demandant pendant la nuit si ça continuerait comme ça, le sortilège faisait encore un peu effet, et surtout...

« Bonjour, demoiselle. »

Jude s'était installé ici et était toujours un vampire émo gothique et psychopathe. En fait, pour résumer la situation, j'étais exactement au même point que le mois précédent.

« Ne pensez donc pas de cette façon. Voyez le bon côté des choses : vous savez que le bonheur vous attends après la mort. Vous préparez ce thé pour moi ?
- Non, pour Cooper. Toi, tu peux te démerder. »

La tasse prête, je sorti de la petite cuisine pour aller l'apporter en boutique. Après tout, j'avais toutes les raisons de ne pas être son petit « toutou »vu qu'il ne daignait vraisemblablement pas bouger le petit doigt pour m'aider dans cette situation. Je tendis la tasse à Cooper tout en m'occupant de son achat, un nouveau bouquet qui allait pouvoir m'en mettre plein les poches.

« Tu ne t'entends toujours pas avec ton cousin ?
- Cousin éloigné. Très, très, trèèèèèès éloigné. »

Il regarda par-dessus mon épaule pour saluer Jude avant que celui-ci ne monte les escaliers.Ces deux-là s'entendaient bien trop depuis le premier jour, le lendemain de la petite virée au cimetière, et cela ne me plaisait pas du tout. Cooper l'avait vite remarqué, sachant que ce piaf de malheur n'était pas capable de rester en place à l'étage et qu'il ne dormait absolument pas le jour comme les histoires de vampires essayaient de nous le faire croire. J'ai dû faire croire que Jude était quelqu'un de ma famille devant rester chez moi pendant un moment à cause de problèmes familiaux. C'était passé crème.