Ce matin, quand mon réveil sonna, je rêvais. De qui, de quoi... je me rappelle jamais de mes rêves, j'espère juste que cet idiot de Katsuki n'était pas dedans. Neuf heure. J'allais sans doute être en avance. J'avais promis à Ota de l'emmener manger, mais je vais juste l'inviter dans un foodtruck tout à fait banal... rien d'aussi chic que Victor et Yuri. Tsss, tant pis. Je pris une douche tiède, pour me mettre d'aplomb, et enfilai rapidement un blouson. Je m'apprêtai à partir lorsque mon téléphone sonna : c'était Victor. J'éprouvai une immense admiration pour mon professeur, mais depuis qu'il trainait avec le faux Yuri, je ne lui parlais que peu.
« -ouais ?
-Yurio !!!
-Moi c'est Yuri.
- Ecoute Yurio, Yuri et moi on part visiter un peu la ville, pour trois jours. Du coup je répondrai sûrement pas aha ! Salut. »
Il avait raccroché. Connaissant Victor, c'était limite un honneur qu'il m'ait prévenu. Mais comme d'habitude, dès que le nom du binoclard était prononcé, je devenais passablement irritable. Mais l'heure tournait et je devais me concentrer sur ceux qui en avait encore quelque chose à faire de moi. Je savais bien que Victor m'appréciait au moins en tant qu'élève, mais je ne serai jamais plus que cela pour lui. Le seul que je pouvais considérer comme ami était Ota. Alors je me précipitai, peut être un peu trop même car j'arrivai une heure en avance à notre point de rendez-vous.
Je pris mon téléphone, et composa son numéro. Pour une raison que j'ignore je le connaissais par cœur. Enfin non, je n'ignorais pas vraiment la raison : Otabek était sans doute mon meilleur ami. On ne s'était que peu côtoyé, mais honnêtement c'était le seul avec qui je me voyais devenir proche. Les sonneries passèrent et il ne répondait toujours pas. Chaque fois que j'entendais sa messagerie, l'inquiétude montait en moi : et s'il lui était arrivé quelque chose ? J'avais les mains moites, envie de vomir et j'imaginais déjà les pires scénarios. Mais il m'appela enfin, et je fis mine de rien, comme à chaque fois que je le voyais.
Nous prîmes notre burger, puis sa moto. Si Ota était vraiment comme moi, il n'aimait pas les conversations futiles, mais je ne sais pourquoi je ne pouvais m'empêcher de lui dire quelque chose, même une bêtise. Chaque phrase qui sortait de ma bouche me paraissait être la pire chose à dire possible : « MAIS POURQUOI J'AI DIS ÇA MOI ». Sur son véhicule lancé à tout allure je n'avais qu'une envie : m'accrocher à lui, qui avait pensé à mettre le blouson du jour où notre amitié avait débutée. J'avais peur que ce geste lui fasse penser que j'étais attiré par lui. J'avais peur que le fait qu'il pense cela ne me dérange pas. Mais j'arrêtai vite de penser lorsque sa moto fit un petit vol plané. Instinctivement, je m'accrochai à son torse, ma tête posée sur son dos : « je savais pas qu'il était aussi muscl... Yuri stop »
Enfin nous arrivâmes, enfin je pu m'énerver à la Plitsetski, la spécialité de la maison. Je l'engueulais pour la forme, mais j'avais l'impression que ça nous avait rapprochés. Timidement je lui fis remarquer pour son blouson et je me dis qu'il n'arrêtait pas de rougir ces derniers temps. Malgré mon irrépressible envie de faire durer les moments passés avec lui, ma nature prit le dessus, et je sombrai dans un profond sommeil. Lorsque je me réveillai enfin, j'étais dans mon lit, Ota sur le point de partir. Sans réfléchir je lui attrapai la manche pour le remercier. Puis une idée saugrenue émergea : s'il m'embrassait là, maintenant, le repousserai-je ? J'avais peur de connaître la réponse, et je fis mine de dormir. Mon ami paraissait troublé. Délicatement, il me caressa la main avant de partir. Il n'était pas aussi froid qu'il le laissait penser, tout comme moi d'ailleurs. La dernière chose à laquelle je pensa fut le goût amer de regret que j'avais dans la gorge. Puis je m'endormis. Le lendemain, ma première pensée fut pour Otabek : je devais le revoir. Alors je l'appelai, et au bout de la troisième sonnerie, il répondit.
« -Ota je viens de penser à un truc hyper important : rejoins moi sous le clocher dans 10 minutes.
-10 minutes ?! »
Je raccrochai : il allait venir. Pourquoi vouloir si rapidement le voir ? Je voulais détailler une fois encore chaque ligne de son visage dur. Mais bien sûr j'allais prétexter le fait que je voulais une photo de profil à lui mettre. J'étais à l'heure au rendez-vous. Mais pas lui. J'espérais secrètement qu'il serait juste assez en retard pour que je puisse le lui reprocher, mais pas assez pour que je pense qu'il ne tenait pas à moi. Il arriva, avec 15 minutes de retard : mort d'inquiétude, je lui passai un savon royal. Mais malheureusement, je ne pouvais ni lui dire que j'étais inquiet, ni lui dire que j'avais deviné : je n'étais qu'un simple ami de passage dans sa vie. Mais il ne dit rien, se contenta de se faire engueuler, le visage inexpressif. Au bout de quelques secondes de latence, de silence lourd, il fit un pas en avant et me prit dans ses bras. Je restai figé. Il se retira, s'excusa, me disant que c'était parce qu'il avait mal dormi, et parce que je l'avais inquiété avec mon histoire de 10 minutes. Je me sentais bête. Bête d'avoir pensé que je ne comptais pas, bête de l'avoir inquiété avec mon égoïsme. Mais j'étais aussi heureux : heureux de voir à quel point il semblait m'apprécier, heureux de sentir qu'il avait mit du parfum, qu'il s'était habillé avec élégance, mais assez dans l'empressement pour avoir mit son T shirt à l'envers.
« -P...pardon Ota et, t'as mit ton T shirt à l'envers »
MAIS QUEL CON. Il a fallu que je lui dise. J'agis souvent comme ça : pour ne pas montrer mes émotions je dis la chose la plus bête qui me passe par la tête. Il n'y avait que deux possibilité dans mon panel de sentiment : colère et concentration. Je ne laissais rien paraître d'autre. Mais au fond de moi un tourbillon d'émotions contradictoires se formait, surtout lorsque j'étais avec lui. Sans que je puisse y réfléchir plus longtemps, il me saisit par le bras et avança avant de me dire :
« -Ce serait domm... inutile de se voir juste pour un selfie idiot. Viens je veux m'acheter un nouveau T shirt, à l'envers comme à l'endroit je l'aime pas.
-euh, ouais bonne idée, je vais m'en acheter un aussi, j'en ai que 3. Un avec un tigre ce serait cool.
-T'en as déjà un comme ça.
-Mouais pas faux.
-Laisse moi choisir pour toi.
-QUOI ?
-...
-D'accord, t'as pas intérêt à te louper. »
Nous entrâmes dans la boutique pour homme la plus proche. Otabek prit un T shirt gris col V simple, mais je n'approuvais pas vraiment : on voyait la naissance de ses pectoraux, et si moi je le voyais, alors tout le monde pourrait le voir. Surtout, je me demandais pourquoi voir la naissance de ses pectoraux causait autant de perturbations en moi. Il alla en cabine pour se changer, et je fus tenté d'y jeter un œil. Yuri, ouvre les yeux, à ce stade ce n'est plus de l'amitié. Je l'imaginai alors poser ses lèvres sur les miennes mais chassai vite cette idée de mon esprit : ne pas briser ce que j'avais mis du temps à mettre en place : une amitié solide.
En sortant de la cabine, il me demanda de fermer les yeux le temps qu'il me choisisse un habit adéquat. Je l'entendais fouiller, et, 5 minutes plus tard, il me poussa vers cette même cabine d'essayage qui avait éveillé tant de désirs en moi. Je sentais ses mains sur mon ventre, j'entendis le rideau se fermer : qu'est ce qu'il fouttait ?
« -OTA ?!
-N'ouvre pas les yeux, je veux pas que tu vois ce que je t'ai choisis.
-M...mais...
-Yuratchka, j'ai eu ton âge il n'y a vraiment pas longtemps, et je sais à quoi ressemble le torse d'un homme. Je te rappelle que j'en suis un aussi. Et puis les filles le font souvent entre elles. »
Je déglutis. Non Otabek, ne te justifie pas, pas besoin. Je savourais ce moment. Puis nous sortîmes. Devant la glace je pu rouvrir les yeux : c'était un T shirt simple sur lequel on avait floqué quelques lettres noires : « I'm the Ice King »
Dans d'autres circonstances, ce T shirt m'aurait semblé ridicule, mais là, je ris et remercia Ota, qui rougit une fois de plus. Nous passâmes en caisse. Sur le chemin du retour, alors que tout semblait se passer à merveille, mon ami eut une mine sombre, s'arrêta et me dit :
« Yuratchka, je dois te dire quelque chose. »N.A : vu le nombre de fautes sur le chap 1, il y aura sans doute une réécriture. Je ne passe pas assez de temps sur chaque chapitre je l'avoue, mais j'y travaille.
Bonne lecture, et... je reprend de l'activité ;)
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LE REPOS APRÈS LA FINALE ! (OTAYURI) [TERMINÉ]
FanficYuri Plitseski et Otabek Altin sont deux amis qui se ressemblent fortement. Malgré leur envie de lutter contre, ils se rapprochent. Que choisiront-ils ? Ne pas briser un lien d'amitié aussi fort, ou entamer une relation malgré leur rivalité sur la...