LE REPOS APRÈS LA FINALE ! (OTAYURI) [TERMINÉ]

Rayon de soleil

Je resterai autant de temps qu'Ota dormira. Je ne quitterai pas cette chambre d'hôpital sans lui. Viktor était passé, il devait chercher Yuri. Mais en partant il avait fait tomber un petit mot, que je m'empressai d'attraper, presque en vol. Je connaissais le côté étourdi de Viktor, aussi je ne m'étonnai pas de la négligence avec laquelle il avait froissé ce papier.

"Je suis très heureuse de savoir que Yuri patinera avec son adversaire, il lui faut de la concurrence à ce petit. Je serai honorée de reprendre les cours avec lui, et curieuse de regarde le Japonais progresser."

La lettre n'était pas signée mais le mot était en russe, dans une écriture soignée et féminine, mais restant stricte et scolaire. C'était elle, je le savais : Lilia.
Et d'après ce mot, non seulement j'allais reprendre les cours avec, mais en plus j'allais me farcir l'autre binoclard. Je devais parler à Viktor au plus vite, comment avait-il pu me faire cela, sans m'en parler qui plus est ?

Mais une grimace de douleur s'encra sur le visage durci d'Ota, ce qui me ramena à mes priorités, ou plutôt ma priorité : Otabek Altin. Il devait sans doute faire un cauchemar. Je lui pris la main, et aussitôt son visage se fit plus doux, plus apaisé. Il était comme un rayon de soleil dans ma vie gelée sur laquelle je glissais, faisant fondre la neige qui entoure mon cœur.
Je regardais ses mains, carrées et fortes, contrastant avec les miennes, bien plus féminines. Je me laissai tenter alors, à l'observer un peu plus. Endormi, il n'avait plus son air préoccupé. Comment avais-je pu lui faire ça ? Son bras musclé amena mon regard sur ses son visage paisible. Ses yeux clos, sa bouche entrouverte : une beauté froide et parfaite. Je me surpris à détailler les commissures de ses lèvres fines, écoutant le bruit saccadé de sa respiration. Je ne pensais plus. Il était si près, je pourrai l'embrasser qu'il ne s'en rendrait pas compte.

Alors que ma bouche touchait presque la sienne, que nos souffles se mélangeaient en une merveilleuse harmonie, il ouvrit les yeux.