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L'immeuble du pas chez Deen nous fit majestueusement face. Si ce n'était pas chez lui, où étions-nous au juste ?

Putain je ne le sentais pas...J'étais accompagnée d'un mec que je ne connaissais que depuis deux heures et je le suivais comme bon lui semblait ? Mon dieu, mes doigts titillèrent la bombe au poivre, que mon papa gendarme m'avait un jour refilé incognito, dans mon sac.

-Lilo, serieux c'est pas un mauvais bail, viens.

J'y allais ou pas ? Je pouvais m'enfuir...Bon au vu de sa grande carrure et des muscles qui se dessinaient sous son pull je me ferrais vite rattraper et emmener dans cet immeuble.

-Si ça peut te rassurer, je ne suis pas schizophrène. 

Malgré moi je pouffai d'amusement et me détendis inopinément.

-Aller, on monte Lilo.

Deen tapa le code et la grande porte métallique s'ouvrit.

Pour une fois Lilo, vis sans penser à ce qu'il pouvait t'arriver de mal.

Oue mais on parlait quand même de viol et de meurtre....

Il me laissa passer devant lui sans omettre de me sourire tendrement et laissa la porte se refermer sur elle.
Lorsque la porte de l'ascenseur se referma devant nous, il y eut un long moment de malaise. Je tanguai d'un pied à l'autre en sentant le regard lourd et quelque peu pesant de Deen sur moi.

-S'ils sont là, ne fait pas attention à eux.

Je neus guère le temps de rétorquer que la porte de l'ascenseur s'ouvrit devant nous.

Lui et moi, marchions éloignés de plusieurs mètres. J'espérais du fin fond de mon coeur qu'il ne regrettait pas d'avoir ramené avec lui quelqu'un...comme moi.

Nous arrivâmes rapidement devant un paillasson quelque peu délabré. Deen s'abaissa et ramassa une clé cachée sous un pot de fleurs-qui bizarement ne comportait aucune plante à son actif- mais il se rendit compte qu'elle était déjà ouverte.

-Ouai, vraiment....ne fait pas gaffe à ces sauvageons.

Il remit la clé à sa place et me laissa encore passer devant lui pour rentrer dans un appartement moderne, spacieux et emménagé.

Je ne pus réprimander un sourire à la vue de toutes ces feuilles étalées partout ainsi que face aux joggings balancés sur les rebords des canapés du salon. Je balayais la pièce du regard et aperçus des boîtes de pizzas et de la bière dans un recoin du salon. De nombreuses chaussures étaient enfilées les unes sur les autres, ainsi que des sacs de voyage.

-Désolé pour...ça.

Je me tournai vers Deen qui se grattait la nuque, mal à l'aise. Il me désigna le beau bordel du menton.

-T'inquiète, chez moi c'est pire.

Un poids sembla s'enlever de ses épaules. Il sortit un paquet de cigarettes de sa poche.

Le désordre de la pièce était en parfaite contradiction avec les couleurs joviales et raffinées de l'appartement.

-Je vais fumer, tu viens ?
Il coupa court à mon analyse détaillé de l'appartement.

Deen ouvrit la grande baie vitrée du salon qui s'offrait sur une petite terrasse couverte. Putain la classe, pour avoir ce genre d'aménagement sur Paris il fallait avoir du fric.

FULGURATION [TOME 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant