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Plusieurs secondes passèrent sous un silence de plomb, il posa enfin ses yeux marrons sur moi et fronça les sourcils.

-J'aime ton rire.
Chochotais-je à son encontre.

Deen passa ses doigts dans mes cheveux détachés sans pour autant me quitter des yeux.



On disait que les yeux étaient les fenêtres de l'âme; c'était foutrement vrai pour Deen Burbigo.

-J'ai envie de t'embrasser, Lilo. Ici et maintenant.

Je me levai d'un coup et m'éloignai de lui en mettant mes mains devant moi essayant de le protéger lui et moi par la même occasion.

-Ne...dis pas ça, Deen !

-Pourquoi ?

Il se leva et s'avança d'une démarche affirmée vers moi. J'agitai nerveusement mes mains face à lui

-Je...non...arrête...Deen, s'il te plaît. Ne fais pas ça.

Il continua d'un pas vers moi puis d'un autre, que j'en reculai déjà de quatre.
Mon coeur se mit à battre douleureusement dans ma poitrine sachant pertinemment comment tout ceci allait se terminer.

-Je...c'est à moi de courir après un garçon comme toi et non l'inverse ok...je...

-Lilo juste ferme la.







Je ne pouvais pas.







Prise d'une aliénation sans précédent je me mis à courir le plus loin possible du banc sur lequel nous étions lui et moi.


Laissant les talons de mes chaussures claquer contre le bitume encore mouillé, je me fis violence pour ne pas m'arrêter sous les cris de Deen.

-Lilo putain !



Je te prie de bien vouloir me pardonner Deen.





Essayant de me répérer et ce malgré le peu d'éclairage public qu'il y avait, je sus rapidment où nous nous trouvions dans Paris. Du moins l'endroit que je fuyais.

-Lilo !

Deen hurlait derrière-moi. J'accélerai la cadence et pris un raccourcis qui devrait m'emmener plus vite jusqu'à mon chez-moi.

****

Je me laissai difficilement tomber contre la porte d'entrée, le coeur tambourinant contre ma cage thoracique.

J'enlevai rapidement mon manteau ainsi que mes chaussures que je balançai hargneusement loin devant moi.

-Ouvre-moi, Lilo.

Je repliai mes jambes contre moi et éclatai en sanglots.






Il fallait toujours que ça foire quelque part. Même avec Deen...




-Je...suis...désolée...
Chuchotais-je faiblement en hoquetant de douleur.

Je sentis un corps se laisser glisser contre ma porte, tout comme je l'avais fais il y a quelque minutes.

-Je t'entends pleurer, Lilo.

J'aggripai férocement mes genoux et laissai les larmes dévaler leur périple sur mes joues meurtries par celles-ci.

-Je suis là, ça va aller.



Pourquoi est-ce qu'il ne partait pas ?






FULGURATION [TOME 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant