-Ferme ta gueule, un peu.
Seul son rire fut la seule chose audible à des kilomètres. La nuit nous englobait tous les deux et pourtant j'étais si bien à ses côtes. C'était la première fois que je ne me sentais ni de trop, ni de moins. J'étais physiquement et mentalement présente.
-Et toi ? Tu aimes ce que tu fais, Lilo ?
Je resserai mon manteau autour de moi et respirai un bon coup.
-Au fond j'ai toujours aimé l'école et comme la fac est la continuité de celle-ci bah...je ne me voyais pas autre part.
Il hocha le menton, m'encourageant de ce fait à continuer sur ma lançée. Merde Deen voulait en apprendre plus sur moi.
-Je me suis décidée à aller en fac de psychologie à la fin de ma première année d'ES. Tous mes profs ainsi que ma mère me déconseillaient d'y aller, fin tu vois le genre...pas de débouché, trop de monde paumé en psycho. Bref les clichés persistaient quoi.
Je ne pus m'empêcher d'esquisser un sourire en repensant à ma force de conviction face à ma mère en furie ainsi qu'à mon je m'en foutisme total vis-à-vis des paroles incongrues et impertinentes de mes professeurs de l'époque.
-J'ai finalement choisi la psycho et si tu me demandes pourquoi je...Je n'ai aucune réponse à te donner.
-Je pense qu'au fond c'est ce qui te représentait le plus.
-Peut être, peut être pas. Je n'en sais rien. Eulalie, une fille avec qui je trainais parfois me disait que la psycho serait mon évasion à moi.
Ses doigts titillaient toujours les miens avec douceur
-Et ça l'est ?
Je me mordis la lèvre lorsque mes doigts aggripaient avec vivacité les siens en retour.
-Non.
-Tu te vois faire quoi plus tard ?
Mon regarde dévia de son visage au ciel, rempli de nuages sombres et ce dû à la pluie torrentielle qui s'était abattue sur Paris.
-Psychologue dans l'armée ou accompagnatrice socioprofessionnelle.
-Waw.
Il siffla dramatiquement.
-Les gens ont souvent ce genre de réaction.
Il ria mélodieusement puis passa ses doigts sur sa barbe.
-Tu es donc celle qui...aide et qui accompagne.
-C'est à peu près ça.
-Mais qui t'aide, toi ?
-Toi.
J'eus un temps d'arrêt lorsque je me rendis compte de la connerie magistrale que je venais de déblatérer face à Deen Burbigo.
-Je suis le psychologue de la future psychologue, en faite.
Non; tu étais bien plus que ça idiot.
-Si tu le dis.
Je soufflai bruyamment laissant une épaisse fumée sortir de ma bouche.
-Un rappeur et une psychologue en pleine conversation.
-Deen Burnigo et Lilo Tereck en pleine conversation.
Son absence de réponse me fit tournoyer la tête lui.
Deen se pinça les lèvres face à mon regard. Je lui souris sincèrement et le laissa m'attirer vers lui, posant ainsi délicatement ma tête sur son épaule.-Sur une échelle de un à dix tu es célèbre jusqu'à combien ?
-Ça dépend de qui tu places en un et en dix, Lilo.
-En un je dirai Pierre le mec qui fait de la guitare en bas de chez moi et en dix Elton John.
-Euh...je dirais trois, du coup.
-Menteur.
Je relevai la tête vers lui, seul un lampadaire éclairait ses traits parfaitement bien déssinés
-À vu d'oeil tu me parait être un cinq...voir même un six.
-Nek serait un sept.
-Sneaz ?
-Avec son ep qui a cartonné, je dirai un cinq.
-Donc tu es un cinq.
-Peut être, peut être pas.
-On te demande des photos parfois ?
Il ria de sa voix grave
-Oui, c'est toujours assez gênant. Certes, je suis sacrément beau gosse mais je ne suis pas photogénique puis....j'ai l'impression d'avoir en face de moi une horde de paparazzi quand ils dégainent leurs téléphones...
-Menteur !
Je lui tapai le torse et il ria encore une fois contre moi. Je m'arrêtai subitement de bouger et laissai mon coeur ainsi que mon cerveau mémoriser ce son si mélodieux qui sortait de sa bouche.

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FULGURATION [TOME 1]
FanfictionDeen Burbigo n'est plus Deen Burbigo dans ce café nommé "Smile", dans le XIVe arrondissement de Paris. Lilo Tereck n'est plus Lilo Tereck dans ce café nommé "Smile", dans le XIV arrondissement de Paris. L'hypersensibilité a quelque chose à faire d...