Pdv Eléa :
- Eléa !
Je tourne la tête à l'entente de mon nom et reconnais aussitôt Aria. Je soupire longuement avant de me diriger vers elle, le plus lentement possible. Je n'ai le temps de faire aucun mouvement que je me retrouve compresser entre ses bras. Elle se recule ensuite, m'attrape par les épaules et me dévisage.
- T'as vraiment une sale gueule. T'as maigris ?
Je grogne en me dégageant de son étreinte et croise les bras.
- Si c'est pour ça que je suis venue, je peux tout aussi bien me casser maintenant.
Je fais mine de repartir dans l'autre sens et elle m'attrape le poignet.
- C'est bon, je vais arrêter.
Je me retourne, me retrouvant à nouveau face à elle, et alors que je lui emboîte le pas pour sortir de cet aéroport bondé, je l'entends murmurer :
- Toujours aussi bougonne qu'avant...
Je m'arrête, l'observant en plissant les yeux.
- Tu dis ?
Elle soupire avant de me contourner puis de continuer à marcher.
- Rien, t'entends des voix ma chérie.
Je lève les yeux au ciel avant de la rejoindre en soupirant de plus bel.
Au bout d'un certain temps à chercher sa voiture, oui, parce que cette imbécile ne se rappelait plus où elle s'était garée, on se met enfin en route.
- Alors ?
Ça ne fait même pas deux minutes qu'elle roule qu'elle commence déjà. Je lâche le paysage des yeux puis tourne mon regard vers la conductrice, qui me regarde avec une tête d'aliénée .
- Alors tu ferais mieux de regarder la route si tu ne veux pas qu'on crèvent avant d'être arrivé à destination.
Je reporte mon attention sur la vitre, observant le paysage qui défile à vive allure.
- Sérieusement, t'étais passé où pendant trois ans ?
Je soupire pour la énième fois depuis que je suis arrivée à l'aéroport.
- J'étais à Baltimore, je vis avec Stan, mon meilleur ami depuis quasiment aussi longtemps que je suis partie. C'est aussi mon collègue, je bosse dans une agence d'architecture. Satisfaite ?
Je tourne la tête et la dévisage pendant quelque instant avant de fixer mon regard droit devant moi.
- Tu n'as pas parlé de petit-ami.
Je lève les yeux au ciel, blasé. Evidemment, j'aurais dû m'attendre à cette question.
- Peut-être parce que je n'en ai pas.
J'ouvre grand les yeux en lui répondant, comme si c'était extraordinaire, avant de reprendre une expression neutre.
- Ce serait trop te demander de faire semblant d'être contente de me voir ?
- Je le suis.
Elle me regarde du coin de l'œil avant de se re-concentrer sur la route.
- Ça ne saute pas aux yeux.
- J'ai déjà fait l'effort surhumain de venir, ne me demande pas en plus de montrer ma joie, qui est, pour le moment, quasi-inexistante.
C'est à son tour de lever les yeux au ciel.
- Regarde la route, imbécile. Je suis pas revenue pour crever.
Elle me lance un regard noir, se taisant pendant quelques instants, me faisant bêtement espérer que l'interrogatoire est terminé.
- Tu comptes rester combien de temps ?
- Mon patron m'a donné un mois.
Elle hoche la tête, n'ajoutant rien de plus.
Je me cale dans mon siège, écoutant distraitement la musique avant de fermer les yeux.
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Je lâche un grognement quand je sens qu'on me secoue légèrement.
- Laisse-moi dormir, Stan.
- J'aimerais bien El, mais premièrement, je ne suis pas Stan. Et deuxièmement, j'ai quelqu'un à te présenter.
J'ouvre grand les yeux, le regrettant immédiatement quand la lumière du soleil m'aveugle momentanément.
J'avais presque oublié où je me trouvais. Une fois que mes yeux se sont habitué à la clarté, je dirige mon regard sur Aria, la dévisageant.
- Que tu me présente quelqu'un ?
- Mon fiancé. Il arrive ce soir.
- Ah ouais, c'est vrai, ton fiancé.
- Cache ta joie, surtout.
- Parle pour toi.
Elle me lance un regard interrogateur. Je hausse les épaules, lui expliquant :
- Tu ressemblais plus à quelqu'un ayant avalé de travers plutôt qu'à quelqu'un étant heureuse de se marier.
Je ne lui laisse pas le temps de répondre que j'ouvre la portière et saute de mon siège, me dégourdissant longuement les jambes avant de la rejoindre devant la porte d'entrée.
J'observe la façade de la maison et la petite allée.
- Vous êtes ensemble depuis combien de temps ?
- Deux ans. Où sont tes affaires ?
Je lui montre du doigt ma valise et elle écarquille les yeux.
- Tu plaisante ? Tu reste un mois !
- Et ?
- T'as vu la taille de ta valise ?
- Bah ouais, c'est moi qui l'ai faite. Et puis je te ferait dire que j'ai la même que quand tu m'as vu à l'aéroport..
Elle soupire avant d'ouvrir la porte, me laissant passer.
J'analyse les lieux alors que j'entends la porte se fermer. Il y a une petite entrée, qui mène à un salon décoré avec plus où moins de goût qui débouche sur une cuisine ouverte. Si on oublie l'horrible fauteuil fleuri dans le coin du salon, oui la déco est passable.
- C'est.. sympa.
Aria éclate de rire.
- C'est ça oui. Tu veux quelque chose ?
- Ouais, un truc fort.
Elle hausse les sourcils avant d'ouvrir un meuble, d'en sorti deux verres et une bouteille qui ressemble de loin à du whisky. La grande brune passe ensuite devant moi et pose le tout sur la table basse avant de s'affaler sur le grand canapé.
J'abandonne ma valise près de la console et la rejoint, m'asseyant à côté d'elle. Elle commence à ouvrir la bouche mais je la coupe.
- Je ne m'excuserais pas.
-Je ne t'ai pas demandé de le faire.
- Mais tu m'en veux.
Elle me dévisage longuement avant d'attraper la bouteille et de verser le liquide ambré dans les deux verres. Elle les prend ensuite, m'en tend un et s'installe plus confortablement dans son canapé, enlevant ses chaussures au passage. J'en fait de même et cale ma tête sur mes genoux.
- Je t'en ai voulu pendant pas mal de temps, mais j'ai compris que ça servait à rien et que de te toute façon, ça ne changerait pas ce qui s'était passé. Alors j'ai juste accepté le fait que tu étais partie et que tu avais voulu refaire ta vie sans les personnes de ton passé, qui te rappelait certainement ce qui c'était produit ici.
Elle hausse les épaules à la fin de son monologue et je ne répond rien, me contentant simplement de boire une gorgé de whisky.
Après m'être répéter mentalement ce qu'elle m'a dit, j'ouvre finalement la bouche.
- Bien, alors maintenant que tout ça a été tiré au clair.. qui est l'heureux élu ?

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Garde-à-vue
De Todo"J'étais juste censée m'éclater ce soir là..et puis ça à déraper après ça.." Le jeune homme assis à côté d'elle regarde leurs mains enlacées, avant d'ajouter, sur un ton sarcastique : "Sacrément dérapé." Qui aurait cru qu'une garde-à-vue allait tout...