Chapitre 14

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Je me retourne lentement et tombe sur deux iris vertes qui me dévisage

- Je...

- Tu comptais me le dire quand que t'étais rentrée ? Hein Eléa. Quand ?

La colère perce dans sa voix alors qu'il se rapproche de moi.

- Qu'est-ce que tu fais là ?

Je me frappe mentalement pour lui avoir posé cette question, ce serait plus à lui de me demander ce que je fou là.

- C'est plutôt moi qui devrait posé cette question.

Est-ce qu'il lit dans mes pensées ?

- Tu sais, j'ai cru que ma mère me faisait une blague quand elle m'a dit que la fille qui avait perdue son frère il y a trois ans était passé chez elle. Puis elle t'a décrit et j'ai compris que c'était bien toi et que t'étais rentrée. Donc je répète ma question, tu comptais me le dire quand ?

- Je ne reste qu'un mois ici, je ne voulais pas que tu sois au courant, juste pour un mois. Je trouvais ça stupide.

Je me surprend moi-même face à la débilité de mon argument.

- Tu sais ce qui est stupide ?

Il est désormais face à moi et je peux voir la colère dans ses yeux, et à moins qu'il soit énervé contre les tombes qui nous entourent, sa colère est dirigé vers moi, ce que je comprends aisément, enfin je crois.

- Louis..

- Ce qui est stupide, c'est que tu sois partie du jour au lendemain sans prévenir personne, que tu ne pense qu'à toi et que tu oublie les gens qui t'entoure. Ça, c'était stupide.

- C'est pas du tout ça, c'est....

Il me coupe, sa voix augmentant au fur et à mesure.

- Est-ce que t'as pensé à tes parents  ? Ils venaient de perdre un enfant, et toi, tu t'es cassé, comme ça, sans rien dire.

- Je..

Je n'ai même pas le temps d'en placer une, ce qui commence réellement à m'agacer, qu'il me coupe aussitôt :

- Est ce que t'as pensé à Aria ? Est-ce que tu sais comme elle était mal de savoir que t'étais partie, sans même lui en avoir touché un mot. C'était ta meilleure amie.

Je baisse la tête, blessée et vexée, mais il se rapproche encore plus de moi et me la relève avant d'attraper mes poignets et de les serré dans ses mains.

- Est-ce que t'a pensé à moi, Éléa ? Est-ce que tu sais que je n'arrêtait pas de passer chez toi, espérant vainement que tu étais rentrée depuis la veille ?

Je repense à ce que ma mère m'a dit quand je suis partie, tout à l'heure. Elle m'a expliqué que Louis était passé tous les jours pendant un an.

- Bien-sûr que tu sais. Et pourtant, tu ne m'a rien dit, tu ne m'a pas dit que t'étais rentrée.

- C'était juste pour un mois. Et puis je l'ai su il n'y a même pas deux heures que tu passais tout les jours chez moi.

- Tu es partie trois putains d'années ! Aria n'a pas arrêter de t'appeler, tu le sais aussi ça, hein ? T'es parents n'ont pas voulu croire que leur fille s'était cassée on ne sait où et avait abandonné. JE n'ai pas arrêter de t'appeler de te laisser des messages, mais rien, jamais aucune réponse. Pour personne.

- Arrête de t'énerver.

- J'espère que tu te fou de moi !

- Non. Je ne vois pas pourquoi ça t'énerve autant ?

- Pourquoi ça m'énerve autant ? Mais parce que j'étais complètement dingue de toi putain !!

Je le dévisage sans émettre le moindre son. Louis 1, Eléa 0.

- Ouais, j'étais amoureux de toi Éléa. Et tu t'es cassée.

Je crois qu'on peut dire que j'ai grave merdé.

- Louis, je suis désolé. Si j'avais su..

- Ça n'aurait rien changé, tu t'es barrée sans penser à personne, qu'est ce que ça aurait bien pu changer ?

- Je ne voulais faire de mal à personne.

- C'est pourtant ce que tu as fait.

Son ton est devenu glacial et il me dévisage en soupirant.

- T'étais partie où, d'ailleurs ?

- Baltimore.

Je chuchote, espérant qu'il ne me redemande pas, je sais très bien ce que cette ville représente pour lui. On en avait beaucoup parler avant mon départ. C'est peut-être à cause de ça que j'ai choisi cette ville, à l'époque.

- Pardon ? Où ça ?

- À Baltimore. T'es sourd ?

Je répète plus fort et il sert les poings.

Je ferme les yeux devant ma propre connerie, me demandant pourquoi j'en rajoute une couche.

- À Baltimore.

Il le prononce bizarrement, comme pour se persuader lui-même que c'est bien là-bas que j'étais.

- Je pouvais plus rester là, je pouvais pas vivre dans la maison où..ou mon frère est mort..ou j'ai tuer mon frère.

Son visage se radoucit et il s'approche de moi. Il m'attrape doucement le visage de ses deux mains, m'immobilisant par la même occasion.

- Tu n'as pas tué ton frère. Tu n'y es pour rien dans tout ça.

- Tu parles, ouais..

Il se recule et je vois de la tristesse dans ses yeux alors qu'il s'éloigne de quelque pas.

Je sais qu'il essaie d'être gentil malgré sa colère, et moi, comme la débile que je suis, je ne trouve rien de mieux à faire que de l'envoyer balader. Applaudissement pour toi, abrutie.

- Retourne à Baltimore Éléa. Retourne-y et ne revient plus.

Je relève la tête que j'avais baisser sans m'en rendre compte, gelée sur place.

- Est-ce qu'on pourra se revoir avant que je parte.

- Non.

- J'ai le droit de savoir pourquoi ?

- J'ai jamais vraiment su la raison de ton départ, pourquoi je te répondrai ?

Je grogne en haussant les épaules.

- C'est pour ça que je ne voulais pas te dire que j'étais rentrée.

Il me regarde longuement avant de lâcher dune voix lasse :

- Rentre à Baltimore Éléa. Le plus tôt sera le mieux. Pour toi, pour tes parents, pour Aria, et...

Il s'arrête en plein milieu de sa phrase avant de reprendre :

- Retourne-y juste, puisque c'est là bas que tu te sent bien, apparemment.

Il se retourne et je me décide à ouvrir la bouche :

- Désolé Louis. Désolé pour tout ce que j'ai fait de mal en pensant que c'était une bonne chose de partir. Désolé de ne pas avoir compris que tu m'aimais avant de partir.

Il se tourne, m'offrant un pauvre sourire triste.

- Au revoir, Éléa.

Il se retourne et par pour de bon, me laissant aussi seule qu'avant son arrivée ici.

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