APPARTENIR AU SEIGNEUR DES TÉNÈBRES [TOM JÉDUSOR]

Chapitre 8

"Essayer de berner avec du Polynectar un professeur de Potions était extrêmement stupide"

⚜️.⚜️.⚜

- Je suis ravi de te revoir, Skylar, dit-il d'une voix rauque.

Je sentis quelques rougeurs me monter aux joues. Il était bien là, devant moi, en chair et en os. Exactement le même que la dernière fois que je l'avais vu.

- Salut, articulai-je, hypnotisée par son regard.

Il avait encore ses légères tâches rouges dans ses yeux.

- Tu es ravissante.

Je baissai rapidement les yeux sur ma tenue. Je ne portais qu'un simple jean et mon sweat à capuche vert. Je n'étais clairement pas dans ma meilleure tenue.

- On y va ? demandai-je pour combler ma gêne.

Thomas hocha la tête et me tendit son bras. La proximité avec lui était écrasante. J'avais l'impression que mes poumons avaient tous deux cessé de fonctionner.

Il ouvrit la porte et me laissa passer en première, puis passa ensuite. Un petit tintement de clochettes se fit entendre à notre entrée. J'analysai rapidement la salle. Il y avait des tas de tables rondes, où il y avait beaucoup de couples. Fort heureusement, il n'y avait aucun de mes amis. Mais en balayant une deuxième fois du regard la salle, je reconnus McGonagall, assise en face d'un vieil homme. Quand Fred et George sauront que McGo avait un rendez-vous... Sérieusement, j'aurais pu parier sur n'importe quel professeur de Poudlard, mais jamais sur elle. Je baissai la tête pour éviter qu'elle ne me reconnaisse tandis que Thomas me dirigeait vers le comptoir. La décoration du salon était rose bonbon, exactement comme le bureau d'Ombrage. Je suis sûre que si elle viendrait ici, elle s'y plairait fortement. Il y avait également, comme dans son bureau, des assiettes accrochées au mur, comportant des animaux.

- Monsieur Abraxas ! s'exclama une femme assez forte, un chignon noir parfaitement dressé sur sa tête.

- Madame Pieddodu, la salua-t-il d'un bref signe de tête, accompagné d'un sourire.

- Et ce doit être la charmante jeune fille qui vous accompagne, dit-elle d'un grand sourire sur ses lèvres.

Alors qu'elle m'analysait de haut en bas, Thomas se mit devant moi. Madame Pieddodu secoua la tête, comme sortie d'une rêverie et fit le tour du comptoir pour nous emmener à notre table.

- Votre table est évidemment prête, suivez-moi.

La présence de Thomas l'intimidait, je pouvais le voir rien qu'à ses réactions. Elle faisait en sorte de ne pas croiser son regard, et faisait soigneusement attention de ne pas être en travers de son chemin. La propriétaire du salon de thé nous emmena, à ma surprise, dans une autre pièce complètement close et à l'abri des regards, ne comportant qu'une seule table avec une nappe violette, ainsi que des tasses, des cuillères, trois théières et du sucre. Tout le nécessaire pour prendre le thé était ici.

- Monsieur Abraxas, Mademoiselle, nous salua Madame Pieddodu en s'inclinant légèrement.

Elle sortit de la pièce et referma derrière elle un rideau rouge, il était certain que nous serions sans interruption et en toute tranquillité. Je retirai ma capuche, Thomas fit de même.

- Y avait vraiment pas besoin de faire tout ça, dis-je en regardant la table.

Thomas me fit signe de m'asseoir sur la chaise qu'il venait de tirer alors que je déposais mon sac sur le sol.

- J'aurais voulu faire plus, mais ici, c'est compliqué.

Il s'assit à son tour sur la chaise en face de moi et prit une des théières et commença à verser le thé.