L'enquête de la reine

Partie 4 Espoir

Mercredi 18 octobre 2021 7h00

Largo travaillait déjà sur la scène de crime. Je le regardais songeur, je savais qu'un nouveau meurtre aurait lieu. Aurais-je pu m'empêcher?

-La victime est âgée de 32 ans. Lorie Sotrih, une commerciale dans une boîte de la ville voisine.

Elle a eu le malheur d'habiter ici...

-Célibataire. Elle ne sortait presque jamais. Ses collègues la décrivent comme une femme passionnée et professionnelle. Son casier judiciaire est vierge.
-Pas de tâche au milieu de cette description de la femme parfaite ?

Ma remarque coupa tout le monde dans son activité. Sûrement à cause de l'énervement avec lequel j'avais posé ma question.

-Eh bien... Elle était accusée d'avoir détourner des fonds réservés au développement d'un des pôles de l'entreprise avec plusieurs de ses collègues mais l'affaire a été classé.

Elle a donc bien quelque chose qui entache son existence...

-Les mutilations présentent sur le corps témoignent d'une grande cruauté. Sont elles post-mortem ?
-Affirmatif inspecteur Largo. L'objet utilisé serait un ciseau.

Un ciseau ?

-Et les causes de la mort ?

L'homme au calepin se figea et avala difficilement sa salive.

-Difficile à déterminer. On a des traces de poisons. La présence d'une balle dans la gorge. Et des marques de mort par strangulation...
-Quand saurons-nous les causes de la mort ?
-Demain matin au plus tard.

Ces points étant éclaircis. Tout le monde se remit sans tarder au travail.

Jeudi 19 octobre 2021 19h02

Après un peu plus de 36h de travail nous avions déjà quelques réponses à nos questions.
Le cause de la mort était la strangulation. Le coupable n'a laissé aucune empreinte sur le corps de la victime.
Chez cette dernière. Nous avons retrouvé, caché derrière une armoire, un coffre avec plusieurs factures et photos attestant de l'implication de Lorie Sotrih dans l'affaire du détournement de fond.
Largo et moi sommes restés plus tard au travail afin de réfléchir à des pistes à explorer. J'arrivais enfin devant la porte de mon appartement.

-C'est étrange...

La porte est fermée à un tour...Pourtant je ferme toujours à double tour...
Je posais la main sur mon arme de service et rentrais pistolet prêt à l'usage dans mon salon.

-Une bougie...

Les fenêtres et volets étaient fermés. Ce n'est pas normal...Rien ne semblait avoir disparu...
Je fis quelques pas vers la table basse où était posé la bougie et sursautais quand une lumière blanche illumina la pièce sombre.
Un petit téléphone vibrait devant moi. Un appel masqué. Je répondais et activais le haut parleur pour ne pas toucher le téléphone.

-Salut Alan. Merci d'avoir répondu.
-Encore toi ?

C'est la même voix que la dernière fois. J'en suis certains.

-Je veux simplement parler tu sais.
-Tu ne fais aucune erreur sur tes scènes de crimes mais en plus, tu oses provoquer les forces de l'ordre de l'empire.
-Tes grandes paroles ne m'éffraient pas inspecteur Alan.

Le calme était revenu dans la pièce. J'en profitais pour m'asseoir sur un fauteuil en face du téléphone tout en posant mon téléphone sur la table basse, juste à côté de la bougie.

-Tu es très douée. Qui que tu sois, je m'incline devant ta perfection dans la matière. Mais tu es une criminelle. Tes pratiques n'ont pas leurs places dans notre culture et nos vies !
-Oh? Donc tu juges que les pratiques des victimes avaient une place dans cette société ?

Elle marquait un léger point dans cette joute verbale.

-Ce que tu fais n'est pas plus glorieux ! Même si ces femmes avaient quitter le droit chemin elles ne tuaient personne !
-Donc si il n'y a pas de mort ? Un crime est passé sous silence ? Ta logique est vaseuse. Alan.

C'est une véritable partie d'échec. J'ai beau me débattre, je suis sans cesse encerclé.

-Quelles sont tes motivations ? Combien de fois encore ?

-Il y en aura encore. Et encore.
-Pourquoi m'avoir laissé un indice la dernière fois ?
-Tu poses beaucoup de questions...Enfin, c'est ton métier. Je pensais qu'il te servirait. Mais je vais être plus clémente cette fois-ci.
-Comment ça ?
-Je vais prouver au monde que les défenseurs de la sécurité de ce pays, police, armée, inspecteurs. Je vais prouver au monde que ces garants de l'harmonie des peuples ne sont pas honnêtes.

Ma gorge était sèche...je n'arrivais même plus à avaler ma salive.

-Qui? Quand? Comment? Où ?
-Haha. Je ne sais pas, mais tu n'as qu'à m'en empêcher !

Je me levais d'un coup de mon fauteuil et attrapais mon arme que je pointais fou de rage sur le téléphone.

-Oui...C'est exactement ça Alan...Sombre dans la haine!

Ma main tremblait. J'hésitais à tirer sur l'écran pour en finir avec cette torture.

-Chacun dans ce monde possède un terrible secret. Il en reste à payer parfois le lourd tribu.
-Non pas tout le monde...
-Haha. Peut-être. Mais tu es bien placé pour savoir. N'est-ce-pas ? Alan.

La balle éclata l'écran du téléphone qui s'éteignit avec le bruit de la détonation.
Mon arme tomba au sol et mon corps dans mon fauteuil. Le regard perdu, je songeais.

-Moi aussi.