Onzième virage.
Le lendemain, Monster paya la chambre à la réception et ils durent reprendre la route.
— Est-ce que j'ai besoin de te menotter cette fois ou est-ce que je dois avoir peur que tu t'enfuies au beau milieu de nulle part ? se moqua le biker en enjambant sa moto.
Encore un peu embarrassé d'avoir dormi sur le motard, Noah se contenta de grimacer avant de monter derrière Monster et de s'accrocher à sa taille le plus solidement possible au vu de la conduite plutôt dangereuse de l'homme.
Au bout d'une heure ou deux, ils étaient rendus si loin qu'ils ne croisaient plus que de rares automobilistes sur la route. Noah tenta d'hurler à contrevent pour savoir où Monster l'amenait, mais l'homme se bornait à ne pas lui répondre.
Au bout d'un moment, Monster arrêta la moto et se tourna vers l'enseignant.
— Ça peut te sembler un peu effrayant aux premiers abords, mais je te jure que tu n'as rien à craindre.
Il sortit un bandeau noir de sa poche.
— Je suis désolé, mais je dois vraiment te bander les yeux. Tu ne dois pas connaître le chemin pour aller là où nous allons.
Monster noua le bandeau sur les yeux de Noah qui, réticent, le laissa néanmoins faire. Quand le motard se réinstalla en selle, le professeur resserra sa prise sur sa taille. Voyagé à grande vitesse sur une moto tout en n'y voyant rien était une chose complètement horrible !
— Oh, mon Dieu ! Oh, mon Dieu ! répéta-t-il à plusieurs reprises en serrant les poings.
Il sentait le vent fouetter son visage à vive allure. Il lui sembla que la route dura des heures.
Ils finirent par tourner sur une petite rue déserte qui s'enfonçait dans la forêt. Ils s'engagèrent sur un chemin privé et Monster accéléra, alors qu'ils fonçaient directement sur un large portail de fer forgé. Noah ferma les yeux sous le bandeau, son cœur bondissant dans sa poitrine. Il allait mourir écrasé !
Par chance, à la dernière seconde, le portail s'ouvrit et se referma derrière eux. Ils roulèrent encore une dizaine de minutes. Les pierres d'un impressionnant manoir commencèrent à apparaître entre la verdure. Monster stationna sa propre motocyclette quelques mètres plus loin, près des autres et mit un pied à terre. Le motard lui ôta le bandeau des yeux, Puis, il vit des motos, beaucoup de motos. Il y en avait au moins une dizaine. Toutes superbes avec des peintures étincelantes aux couleurs et logos du gang.
— Où sommes-nous ? demanda Noah pour la énième fois, espérant que le motard pourrait enfin lui répondre.
— C'est le manoir servant de refuge et de lieu de réunion à mon gang, répondit le biker en l'enjoignant à le suivre vers la gigantesque porte d'entrée. Viens.
Il tourna la poignée et ils firent irruption dans le grand hall. Le manoir était richement décoré. Un chandelier d'or flottait au-dessus de leur tête, les murs étaient couverts de boiseries et d'enluminures. Des voix graves et moqueuses semblaient provenir – un peu étouffées – de la pièce d'à côté.
— Je vais te présenter à mon gang. Du moins, les membres les plus importants.
Monster posa une main dans le creux du dos de Noah et le poussa en avant. Ils débouchèrent dans un large salon où quatre paires d'yeux se tournèrent instantanément vers eux.
— Boss ! s'exclama le premier homme. Vous nous ramenez une bonne prise ?
Il s'agissait d'un homme d'environ le début vingtaine avec les cheveux bruns et des yeux verts. Il avait un sourire goguenard collé aux lèvres qui rappelait celui de Monster. Ce qu'il dit fit bouillir Noah de colère : il n'était pas un objet, bon sang !
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Monster
ActionNoah est un jeune professeur qui a à cœur la réussite de ses élèves. Quand un de ceux-ci voit soudainement ses notes baisser drastiquement, il se propose pour lui donner des cours particuliers à domicile. Il est loin de se douter que le père du gam...