La Quête d'Arya [Tome. 1 : Une Vie Bouleversée ] TERMINÉE

18 : Une autre branche ?

Je marche dans la forêt, une galette à la main. Il faut que j'annonce la mort de ma mère au village.
J'éprouve le plaisir de toucher la douce mousse et de respirer le parfum de l'humus. Mais j'ai la gorge serrée en pensant à mon village natal. Vais-je le reconnaître ? A-t-il subi les douleurs de cette guerre ? Je reconnais les arbres aux troncs noueux. "Les arbres sages", on les appelait. Je suis sur la bonne voie ! Je prends un chemin maculé de feuilles mortes, puis un autre. Les battements de mon cœur s'accélèrent. Je suis bientôt arrivée !
Sauf... que je me retrouve face aux mêmes arbres. J'emprunte un autre chemin. Le résultat n'est pas plus brillant. Argh ! Moi, Arya, je me suis perdue en forêt ! C'est un comble ! Je grimpe en vitesse à un grand arbre. Tout en haut, je peux voir le toit des huttes. Il faut donc aller tout droit. Consciente du risque que je prends, je saute en me propulsant sur mes jambes. J'atterris dans un autre arbre. Il tangue, ses branches grincent mais il tient bon. Puis, comme un oiseau, je refais la même chose.

Enfin arrivée, je me laisse glisser le long du tronc. Un homme que je n'ai jamais vu m'interpelle :
    - Êtes-vous dans le besoin ?
    - Oui, j'aimerais accéder au centre du village.
    - Suivez-moi.
Je me mords la lèvre. Je n'ai pas eu le courage de lui apprendre le décès de leur héroïne. Quel manque de courage ! Sur cette pensée, je me ressaisis et me lance, même si j'ai du mal à trouver mes mots :
    - Hum... en fait, je voudrais vous parler de quelque chose d'important... votre héroïne est... décédée il y a peu et... je cherche le moyen d'en informer tout le village...
    Il s'arrête et me regarde. À peine semble-t-il étonné.
    - Oui, effectivement. C'est une grande perte pour le royaume. Et même pour tout le continent. Vous savez, la réputation de Tisyana a dépassé les limites de notre territoire.
    - Vous ne semblez pas trop ébranlés, à ce que je vois...
    - Si si, bien sûr. Nous sommes tous très tristes. Nous l'avons appris hier.
    - Pardon ?
    - Oui, votre sœur nous l'a annoncé.
    - Vraiment, dis-je sur un ton de défi. Laissez-moi rire. Gloria n'est sûrement pas venue salir ses bottes ici. Je ne suis pas en train de critiquer la propreté, hein. Nous sommes dans une forêt... non ? Ce que je veux dire, c'est que cela est tout bonnement impossible car elle ne connaît même pas l'identité de ma mère.
    - Je pense qu'il s'agit d'un malentendu. Vous me parlez de la Princesse Gloria mais moi je vous parle de votre sœur. Vous savez...
    Il a peut-être raison après tout. Il y a tant de choses qui ne m'ont pas été révélées... tant d'années pour seulement connaître les membres de ma famille...
L'homme reprend :
    - Ne me faîtes pas marcher, je sais très bien que vous avez une sœur. D'ailleurs, vous vous ressemblez beaucoup...