La Quête d'Arya [Tome. 1 : Une Vie Bouleversée ] TERMINÉE

22 : Détention

Je n'étais pourtant pas emprisonnée, dans ce palais. C'est seulement dans cette cellule moisie que je m'en rends compte. Quelle idiote j'ai été en même temps ! Quelle idée de vouloir faire sa maligne en parlant à des loups ! Mère m'avait prévenue : ne jamais foncer tête baissée dans le danger sans réfléchir.

Trop tard. C'est exactement ce que j'ai fait. J'ai essayé maintes fois de faire fondre les barreaux mais sans grand succès. Il sont protégés par de puissants sortilèges anti-magie. Les communications par la pensée sont donc bloquées. Ainsi, impossible d'entrer en contact avec Skye.
Un geôlier arrive :
    - Un peu de silence, là d'dans !
    - J'ai même pas parlé !
    - La ferme, gamine ! Tais-toi si tu veux pas que le bûcher se rapproche plus tôt que prévu !
    C'est donc cela que m'a fait la déesse ? Toutes ces offrandes, toutes ces prières ? Tout ça
pour mener une vie simple ? Aelia avait bien raison. Nous ne sommes que les pantins des dieux.
J'implore :
    - S'il vous plait, faîtes-moi sortir d'ici... ( ce n'est pas dans mes habitudes de supplier mais je reconnais que je n'ai pas le choix )
    - Ouais après tout, si tu y tiens...

Une immense vague de soulagement s'empare de moi. Il va me faire sortir ! Je vais (peut-être) échapper au bûcher ! Ensuite, je m'enfuirai et puis...

    - J'abbaise ce levier, gamine. Tu vas partir de ta cellule...
    - Merci !
    - ... pour une mort certaine. Après, c'est toi qui voit...

Un grincement se fait entendre. Un pan de mur pivote pour laisser place à... un mur. Sauf qu'il y a un petit tunnel qui ne laisse paraitre que son entrée. Le garde s'en va. Je me retrouve face à mon évasion. Je déglutis. Pour moi, ce n'est rien qu'un trou béant dont j'ignore s'il débouche quelque part. Mais cela représente aussi ma seule chance de partir de cet endroit, dont l'odeur me  remonte dangereusement à la  gorge. Je m'y engage à quatre pattes.
Je progresse lentement dans le noir. Des torches s'allument toutes seules. Le sortilège a ses limites mais il reste suffisamment puissant pour filtrer la magie. Elle peut passer pour accomplir une tâche simple comme mettre le feu à des bâtons. Il en faut beaucoup plus pour réussir à appeller son loup.

Soudain, mes sourcils se froncent. J'ai comme... De moins en moins la place d'avancer. Je repousse cette pensée négative. Mon objectif : m'évader. Pas plus simple que cela. Sauf que l'angoisse continue de s'insinuer en moi telle un serpent perfide et froid. Ma respiration s'accélère. Cette fois je ne peux plus avancer. J'essaye de reculer. Je suis bel et bien coincée. Il y a juste l'espace nécessaire pour tâter ses poches. Pas un quignon de pain sur moi, rien. Un courant d'air. Les torches s'éteignent. Je suis plongée dans le noir. Des larmes coulent sur mes joues. Je vais mourir. Mes bras tremblent. Dans un accès de terreur, je perds connaissance.

Ce dont je me souviens ? Un bruit d'eau. Du moins, ça y ressemble.