La Quête d'Arya [Tome. 1 : Une Vie Bouleversée ] TERMINÉE

14 : Disparus !

-plof !- Ça aurait pu être pire : je me trouvais seulement à un mètre du sol. 

Je prends la corde, je grimpe à un arbre dont une branche dépasse.   
C'est ici que je vais installer une cabane. Je cours chercher des branches pour préparer un feu de camp. Dès que j'ai trouvé ce qui m'intéresse, je remonte et j'allume un feu avec mes mains. Du moins, j'essaye car...
Je tends les paumes au dessus du tas mais pas la moindre flammèche n'en sort. Refusant de céder à la panique, je réessaye, encore et encore. Je fronçe les sourcils. Il y a un problème. Un vrai problème. Sans ma magie je me sens... nue. D'accord, le terme est peut-être exagéré mais vous ne savez pas de quoi je parle.
Je réessaye en crispant tellement les doigts que j'en ai mal aux tendons. Qu'a-t-il bien pu se passer ?
Je jette un coup d'oeil au palais. Mais oui, bien sûr ! Tant d'années à cacher mes pouvoirs : j'ai perdu l'habitude de m'en servir. Donc ils ont disparu. Une rage folle s'empare de moi.
Pourquoi, pourquoi a-t-il fallu que j'accepte si facilement la décision de ma mère ? J'étais encore une petite fille docile, à l'époque...

Je noue une lourde pierre à ma corde. Puis je la lance. Elle atterrit pile sur mon balcon. Ensuite, j'attache la poulie. Je l'agrippe à deux mains puis je me lance dans le vide. Le vent fouette mon visage et m'oblige à plisser les yeux. Quelle sensation ! J'ai l'impression de voler ! Le précepteur n'en reviendrait pas ! D'ailleurs, en parlant de précepteur... Je n'avais pas cours aujourd'hui ?
Bah, j'arriverai avec tout au plus, soyons francs... vingt minutes de retard ?

Mon balcon se rapproche dangereusement de mon champ de vision. Seuls mes pieds m'empêchent de repartir en arrière. Je tiens bon. Je m'empresse d'arranger mes vêtements. Je ne peux pas me permettre d'arriver en retard et mal présentée.

Arrivée dans sa salle de classe, il me lance de sa voix toujours aussi traînante :
    - Tiens donc, une retardataire ? Arya, tu es en...
    - ... retard d'un quart d'heure. Oui. Je sais. En attendant, j'aimerais savoir...
    - Oui ?
    - JE VEUX SAVOIR POURQUOI MES POUVOIRS ONT DISPARU !  ET RAPIDEMENT AVANT QUE JE... que je... heu...
    Je m'arrête. Les murs de la classe sont recouverts de branchages, de lianes et de vigne vierge. Je lève mon pied. Le parquet est percé à cet endroit. Du trou sortent de grandes racines noueuses. Une odeur de terre mouillée plane dans la salle de classe.
Le maître me dit sévèrement :
    - Tes pouvoirs ? Disparus ? Non seulement je m'en contrefiche mais tu oses me mentir !
    - Je... je... ce matin...
    - Tes dons ont été décuplés pour je ne sais quelle raison ! Maintenant reprenons le cours !
C'est ça. Faire comme s'il ne s'était rien passé.
    - Quoi ? Décuplés ?
    - Ne me dis pas que tu n'es jamais contente !
Je m'exlame, sûre de moi :
    - Bon ben je ne vous le dirait pas, alors !
    - Arya tu... ÇA SUFFIT ARYA ! TU ENCHAÎNES LES CATASTROPHES LES UNES APRÈS LES AUTRES SUR TON CHEMIN ! TU SORS !
    - Parfait, de toute façon, j'ai d'autres choses à faire que moisir dans une salle de classe.
    - TU...
    - Sors. Oui, j'y vais de ce pas.
    - Tâche de ne plus jamais revenir !
    - Oui, oui j'y compte bien !

Je savoure ma victoire. Jusque là, personne n'a jamais parlé sur ce ton au précepteur. C'est alors que résonne une voix dans ma tête :
    - Le moment est venu pour toi de me rencontrer, Arya.