LGDC Hors Série - Le Voyage de Ténèbre

Prologue

La pluie battait aux tempes de Lion Noir. Le matou noir comme la nuit courait à travers la forêt pour retrouver sa compagne, une chatte domestique nommée Douce. Enfin, il arriva devant un arbre creux, abritant une jolie chatte blanche aux yeux bleus perçants. Elle était en train de mettre bas de leurs chatons. Lion Noir savait que c'était un amour interdit, que jamais il ne pourrait remmener ses chatons au camp. Il savait aussi pourquoi sa compagne avait choisi de mettre au monde ses petits dans les bois: elle voulait qu'ils respirent cet air pur dès leur première respiration, qu'ils deviennent comme leur père: forts, robustes, et libres. Mais la mise bas ne se passait pas comme prévu. La reine avait du mal à faire sortir les chatons. Malheureusement, Lion Noir savait qu'il ne pourra jamais appeler a l'aide. Premièrement, ils étaient dans un coin reculé des bois, ils y étaient absolument seuls. Deuxièmement, si il appelait la guérisseuse du Clan, elle serait au courant de cet amour interdit. Même si il ne lui disait rien sur la véritable origine des chatons, Aile d'Argent était capable de deviner n'importe quoi, et elle en informera forcément Etoile de Braise. Et pour finir, Nuage Gelé, l'apprentie d'Aile d'Argent était encore à peine assez expérimenté pour soigner un rhume. Il devraient se débrouiller seuls. La respiration de Douce se fit haletante, et enfin, un premier paquet sortit. Lion Noir se jeta dessus, et tenta de le réchauffer à coups de langue vigoureux. Mais il était trop tard, le petit était déjà mort. Deux chatons suivirent le premier. Un des deux bougeait légèrement... Lion Noir ressentit l'espoir monter en lui et le lécha rapidement, tout en tentant de s'occuper du second. Mais ce dernier aussi était déjà mort. Tout ses espoirs se centrèrent sur le dernier petit restant. Il le lécha, affolé de le voir mourir lui aussi. Malheureusement, il avait beau tenter de le réchauffer comme il put, le petit mourut lui aussi. Lion Noir, ne pouvant accepter la dure vérité continuait de lui donner des coups de langues, en vain. Enfin, un dernier petit arriva. Il était tout noir. Noir comme sa propre fourrure à lui. Le guerrier se pencha dessus, peiné comme s'il était déjà mort. En effet, il ne bougeait pas d'un poil. Le matou se resserra sur lui même, fixant les yeux de sa compagne, seul réconfort lors de cette tempête. Un minuscule miaulement retenti, à peine audible avec la pluie battante. Lion Noir tourna la tête et vit le dernier petit ramper jusqu'à lui. Le guerrier s'approcha de lui, rempli d'amour et se mit à lui donner de vigoureux coups de langues, ce qui le réchauffa rapidement. C'était l'unique survivant. Fier, le matou se tourna vers Douce, mais la chatte blanche faiblissait à vue d'œil. Ce dernier petit lui a été fatal. Lion Noir se jeta sur la chatte domestique, laissant le chaton seul un instant.

"Non, Douce, reste avec moi, tu ne peux pas me quitter ainsi, pense à notre unique petit! Comment vais-je l'élever seul?

-Lion Noir... articula péniblement la chatte blanche. Emmène le à mes maisonniers, ils sauront prendre soin de lui...

-Et... et toi...?, miaula le guerrier, une boule dans la gorge.

-Je suis désolé... je... je ne peux plus... c'est finit Lion Noir, je rejoint les Étoiles...

-Comment... comment peux tu songer à rejoindre le Clan des Étoiles? Tu est une chatte domestique tu... tu ne peux pas mourir!

-Lion Noir, rien n'est éternel. Adieu, je t'aimerais toujours, quoi qu'il advienne..."

Sur ces paroles, elle laissa sa tête tomber doucement, et ses yeux se voilèrent. Le mâle noir ramena les trois chatons morts vers son ventre avec toute la douceur du monde. Puis il pris le petit survivant qu'il déposa entre ses pattes avant. Il le regarda, fier et malheureux tout à la fois.

"Je te nomme Ténèbre, articula le matou. En raison de ta fourrure noire comme les ténèbres, et du fait que tu as tué ta mère, et ma compagne."

Puis il se blottit tout contre son fils, et versa silencieusement des larmes pendant la nuit entière. Cette nuit ténébreuse que jamais il ne pourrais oublier.