Chapitre 4

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Je me suis réveillée à cause des coups contre ma porte. Ce n'étaient pas les trois coups de Sophie, aussi j'en ai déduit que ce devait être simplement Marc, le valet, qui venait pour me réveiller.

– Votre Altesse ! Il est onze heures !

J'ai émis un grognement sourd avant de me redresser dans mon lit. J'ai d'abord été étonnée de ne pas voir les rideaux, avant de me souvenir que je m'en étais servie pour sortir la veille. Mais comment allais-je pouvoir justifier le fait qu'ils n'étaient plus là ?

La poignée de la porte a tourné dans le vide. J'avais fermé à clef, personne ne pouvait entrer.

– Votre Altesse, s'il vous plaît !

Je me suis levée et je suis allée ouvrir la porte. Derrière, sans surprise, c'était Marc, dans ses éternels habits de page. Il a passé la tête par la porte, bien vite suivie du reste de son corps.

– Votre Altesse, s'est-il exclamé en voyant les dégâts de ma chambre.

J'ai haussé les épaules avec désinvolture.

– Les rideaux me dérangeaient, je les ai enlevés.

Il a hoché la tête sans rien dire. Jusqu'à ce que ses yeux se posent sur les débris du diadème de ma mère.

– Votre Altesse, le... le diadème... le diadème de votre...

– Le diadème de ma mère, je sais, l'ai-je interrompu froidement. Avez-vous quelque chose à déclarer ?

Il a secoué la tête, mais je voyais bien qu'il se retenait de m'étrangler. On ne trouvait aucun occupant de ce château qui n'ait un respect ou une passion sans bornes pour ma défunte mère.

Marc a claqué des doigts et une femme de ménage est apparue, un balais à la main. Elle a ramassé les débris du diadème avant de repartir aussi vite qu'elle était venue.

Je m'en voulais un peu d'avoir détruit le diadème de ma mère, parce que tout de même, j'y tenais. Mais ce qui était fait était fait, je ne pouvais pas remonter le temps.

Le valet a ouvert la fenêtre de ma chambre en grand avant de sortir à reculons, s'inclinant au passage.

– Votre dame de chambre devrait être là dans deux minutes, elle vous aidera à vous habiller.

– Comme d'habitude, ai-je soupiré.

Il n'a pas répondu et est parti dans le couloir.

Quelques minutes après, comme chaque jour depuis le début de ma vie ici, Sophie est arrivée. Elle m'a saluée puis est partie directement vers ma penderie, d'où elle a sorti une robe bleue et les accessoires assortis : chaussures, gants, sac... Elle est alors allée dans la salle de bain, où je l'ai rejointe.

Elle a commencé par enlever ma chemise de nuit, puis a fait passer mes jupons par-dessus ma tête. Elle m'a aidé à enfiler ma robe, avant de repasser dans la chambre où elle m'a demandé de m'assoir face au miroir de la coiffeuse.

Se saisissant de ma brosse à cheveux, elle a commencé à démêler les nœuds dans mes cheveux tout en soupirant quand ils ne partaient pas bien.

– Sophie, je peux te poser une question ?

Elle était la seule personne dans ce château que je tutoyais.

– Bien sûr.

– Pourquoi est-ce que tu travailles ici ? Je veux dire... La ville a l'air d'être remplie de postes de prestiges, pour une personne comme toi. Comment t'es-tu retrouvée ici, à t'occuper de moi ?

∞ Princesse 👑 ∞Où les histoires vivent. Découvrez maintenant