16. «Piégée»

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Yamine en multimédia.

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J'étais entrain de rêver, c'était pas possible. Comment m'imposer un contrat pareil? Si j'acceptais c'était ma destruction à coup sûr et si je refusais c'était également ma destruction puisque j'allais voir les miens mourir. Je les avais retrouvé très tard pour pouvoir les perdre aussi tôt.

J'ai pris la feuille d'entre ses mains et je l'ai déchirée en milles morceaux sous ses yeux faussement ébahis. Il m'a longuement regardé avant qu'un micro sourire s'installe dans le coin de sa bouche puis de parler, vers son téléphone toujours sur la vidéo conférence.

Azîm, me fixant à nouveau, remonté : Premier coup, à gauche.

Un coup de feu s'est fait entendre, s'en est suivi les cris de ma mère ainsi que les miens. J'ai désespérément regardée l'écran et j'ai commencée à taper Azîm de toutes mes forces, il ne disait rien au départ mais quand il a vu que je commençais à lui mettre d'énorme coups de pieds, il m'a net stoppé dans mon élan.

Mes yeux étaient remplis de larmes ainsi que mes joues, je m'en remettais pas, non seulement il voulait que je me tue à petit feu mais il voulait également s'amuser de ça. Je respirais fortement en tentant de me débarrasser de ses mains qui me retenaient.

–, me dégageant de lui : T'es qu'un grand salaud! Le meilleur que j'ai jamais connu!! POURQUOI TU ME FAIS ÇA, POURQUOI? ESPÈCE DE BATARD JE T'AI RIEN DEMANDÉ POURQUOI?!
Azîm, calmement : Bon, vu que t'as déchirée le contrat j'ai changé d'avis. Demain à la même heure je viens te chercher et tu viens avec moi, simple et net.
–, l'approchant désespérément : Azîm pourquoi tu fais ça? Je t'ai fais quoi moi s'il te plaît arrête, tu veux vraiment tuer ma famille?! Je...je t'ai rien fait...par pitié arrête!

J'étais limite entrain de suffoquer tant la respiration me manquait, nous étions pourtant au seuil de la porte, là où l'air frais nous tapait au visage. Il m'a approché et a mis ses mains sur mes joues mouillées par mes larmes. Il les a essuyé bizarrement très tendrement et tout de suite après il m'a encerclé la mâchoire afin de me faire assez mal pour que je le prenne au sérieux. Un sanglot d'étonnement s'est échappé malgré moi d'entre mes lèvres qu'il a fixé pendant quelques secondes.

Azîm : Demain, à la même heure.
–, reniflant : Est-ce que ma mère va bien?
Azîm : Il a touché le mur, c'était juste un petit avertissement. – me dit-il, faisant un clin d'œil.

Je me dégage de son étreinte et commence à marcher en direction de je ne sais où. Nous avions mis dix minutes à venir ici en voiture donc ça doit faire environs vingt ou vingt-cinq minutes à pieds pour retrouver la ville. Ce n'est pas totalement un endroit perdu, juste un petit village sûrement très peu habité. Il me retient par le bras m'arrêtant dans mon élan et me force à marcher jusqu'à sa voiture.

–, m'énervant : Je vais rentrer à pieds! Laisse moi au moins respirer le temps d'aller jusqu'à chez moi!
Azîm, neutrement : C'est moi qui t'as amené ici donc c'est moi qui te dépose, fais pas la folle et grimpe.

On monte dans la voiture et il monte à son tour après avoir bien fermé la porte de sa cabane bizarre à clé. Il vérifie plusieurs fois puis nous prenons la route dans le silence, je pose ma tête contre l'en-tête du siège et je croise mes bras contre ma poitrine en appréhendant ce qu'il peut bien me faire. Je suis complètement anxieuse à l'idée de me retrouver à nouveau avec lui mais il le faut non? Mon cœur bat à mille mais je ne le laisserai jamais toucher à un membre de ma famille...ça sera beaucoup plus douloureux pour moi.

–, regardant le paysage : Ça va durer combien de temps?
Azîm, nettement : Jusqu'à ce que l'un d'entre nous deux meurt.
–, tournant ma tête vers lui après un long silence : T'abandonnera donc jamais?

« BAMBOLÀ » Où les histoires vivent. Découvrez maintenant