« BAMBOLÀ »

22. «Même après la mort»

J'ouvre mes yeux, pas besoin de faire un charabia pour comprendre que je suis à l'hôpital. Je me sens légère mais à la fois totalement lourde, mes yeux clignent d'eux-même plusieurs fois et je sens Yamine crier à mon oreille.

Yamine, hurlant : Elle s'est réveillée...ELLE S'EST RÉVEILLÉE!

Comme s'il parlait d'un chanteur disparu qui a refait son apparition. Je souris faiblement d'un sourire crispé et je commence à sentir la honte m'envahir d'avoir fait une chose pareille. On est souvent pas conscient du mal qu'on fait à notre entourage en nous faisant du mal à nous-mêmes. Je pense soudainement à ma mère qui donc, fait son apparition avec les larmes aux yeux, un mouchoir à la main et les cernes ornant son visage entier.

Mes frères me regardent extrêmement énervés, je sais qu'ils se retiennent et qu'ils veulent seulement me tuer sur place. Ma mère me saute au cou tandis que mes frères restent à l'écart les bras croisés et/ou les mains dans les poches.

Yassine lâche un soupire nerveux qui me fait énormément mal au cœur et sort à la suite de la chambre d'hôpital.

Les révélations vont être extrêmement durs...

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Ça fait quelques heures que je suis sorti de l'hôpital. Ils ne m'ont posés aucune question, AUCUNE. J'avoue que ça me fait énormément peur. Ils me laissent me reposer dans ma chambre, même si de temps en temps ma mère passe pour voir si je vais bien ou non.

Je me sens tellement mal de leur avoir fait vivre cette peur puis, c'est tellement lâche de ma part d'avoir abandonner si facilement...

Ma fenêtre s'ouvre, silhouette d'homme.

Encore une fois, sans être étonnée, tard dans la nuit, Azîm rentre par je ne sais quel moyen. Je n'essaie plus de l'en empêcher, il fait toujours ce que bon lui semble. J'abandonne seulement. Il peut gagner, je m'en contrefiche de perdre.

Il se pose à côté de moi et me regarde longuement. Il tente de poser sa main contre mes cheveux mais je me repousse immédiatement. Je mets mes mains contre ma tête et l'a tient fortement, je crois vraiment qu'il va me rendre complètement folle. Il remarque que je suis vraiment dépitée, sans force à supporter ses psychopatheries, puis se pousse. Il met ses mains contre son visage et a soupire fortement avant de prendre la parole.

Azîm, se raclant la gorge : Je...

Je l'écoute seulement, attendant encore une fois une phrase tranchante de sa part, comme à son habitude.

Azîm, se grattant la nuque : Pourquoi t'as fais ça?

Je me suis retournée vers lui immédiatement. C'était INEXPLICABLE! J'avais une folle sensation au ventre puis des palpitations au cœur. Première fois de ma vie que je voyais autant d'ignorance en une personne. Est-il réellement aveugle? Ne voit-il pas qu'il me met complètement en rogne? Ne voit-il pas qu'il me consume petit à petit comme il l'avait promis de le faire? Ne voit-il pas que j'ai carrément abandonné ma propre vie pour me sauver de lui?

–, fronçant les sourcils : C'est une blague?
Azîm, fixant le mur en face : Rien n'explique ce que tu as fais Hayât. T'essaie de te sauver comme ça de moi, en oubliant que même après la mort je te suivrai.

Mon cœur s'est emballé de dégoût et haine. Je ne savais même pas comment réagir. Moi qui pensait qu'il m'aurait dit que tout ça était terminé, tout ça était derrière nous...j'étais complètement mal barrée. L'homme le plus sincère et sur parole que j'ai connu sur cette terre était réellement Azîm, sans hésiter. J'allais pas devenir folle, je l'étais. J'étais folle, je l'étais devenue à cause de lui.