32. «Ses yeux»

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Hayât en multimédia.
(Cette femme me fait littéralement fondre)

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– HAYÂT –

Je croyais halluciner, comment pouvait-il être si audacieux que ça? Croyait-il réellement que j'allais tirer un trait sur mes sentiments détruits, mes larmes qui ont coulées sans arrêt ces trois derniers jours, ma dépression et toutes mes préventions que j'ai pris ayant autant honte du regard de ma famille, que de ce que reflète mon miroir quand je me mets en face pour qu'au final il me demande en mariage dans un aéroport, pendant que je suis au point de lui tourner mon dos, à lui, et tout mon passé pour toujours?

Je n'en reviens pas! N'a-t-il donc pas de honte, pas regrets, pas de remords? Ose-t'il donc imaginer ne serait-ce qu'une seconde que je le pardonnerai sans rien dire pour la simple et unique raison que je l'aime...ou l'aimais?
C'est mal me connaître. Le jour où il m'a détruit dans cette maison, au pallier de cette porte, les larmes coulant le long de mes joues, mes bras ainsi que mes genoux contre le sol, à plat, il a perdu toutes ses chances. C'est à ce moment exact qu'il a, de ses propres mains, terminé notre histoire.

Alors non, il ne peut pas revenir et remettre son nez dans ma vie pour au final me détruire encore une fois. Je m'approche de lui, doucement, sous les regards ébahis des quatre hommes qui nous entourent. Azîm m'avait fait son regard dont je ne reconnais pas, un regard rempli de tristesse et dans lequel j'aperçois de la pitié. Lui faisais-je donc pitié? Ou faisait-il tout simplement pitié, lui?

–, doucement : J'ai cru en toi moi, tu sais. J'ai vraiment cru qu'un homme comme toi aurait pu changer. Je croyais qu'il pouvait y avoir un cœur, là, au fond, quelque part. Moi, je me suis laissée tomber entre tes bras, les yeux clos et la bouche cousu parce que j'ai cru en notre putain d'histoire. Tu crois tout régler en venant me demander de t'épouser? Tu crois faire quoi, là? Que je revienne en courant pour te dire oui? – rire nerveux – je t'ai cru être un mur en béton, mais tu t'es écroulé au premier vent, laissant après toi une putain d'épave. C'est ça, tu m'as écrasé sous cette épave...voilà ce que je suis, une épave, rien d'autre qu'une épave. À cause de toi...

 À cause de toi

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Nous étions déjà dans l'avion, Yassine à côté de moi, moi collée à l'hublot. La dernière vision que j'ai d'Azîm était quand je m'étais mis bien en face de lui puis, de mon regard le plus sombre, de ma voix la plus calme et dangereuse, je lui avais fait mon dernier speech.

J'avais fais quelques pas en arrière, sans tourner les talons. Je voulais voir sa tombée, je voulais voir sa destruction, je voulais qu'il ait autant mal que moi. Même si je ne crois pas une seconde au fait qu'il m'aime, je voulais qu'il souffre autant que j'ai souffert.

« BAMBOLÀ » Où les histoires vivent. Découvrez maintenant