ℳajordome | n.jin

Chap. 47: Rancune persistante

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HoSeok ouvrit la valise et découvrit avec déception qu'elle n'était pas en ordre. Les vêtements avaient été jetés en boule dans le bagage, mélangés entre eux. Le noiraud savait qu'il aurait dû insister pour aider TaeHyung à préparer ses affaires. Il aurait vraiment dû.

Mais lorsqu'il se tourna vers son jeune maître pour lui demander des explications au sujet de tout ça, il vit ce dernier sur le sofa deux places de la chambre, plié sur lui-même en boule, à fixer la télévision éteinte.

HoSeok se demanda s'il allait bien. À première vue, la réponse ne pouvait qu'être négative.

« Jeune maître, interpella poliment le noiraud. Ça ne va pas ? »

TaeHyung grommela vaguement et enfonça son visage dans ses genoux. La réponse était non.

HoSeok laissa tomber ce qu'il faisait et, quelque peu hésitant, s'approcha du sofa. Il s'assit sur l'accoudoir, une main dans le vide au-dessus du corps recroquevillé. Il ne savait pas s'il avait le droit de le toucher, ne serait-ce que pour tenter de le consoler. Il préféra s'en abstenir pour le moment, même s'il en avait envie.

« Si quelque chose ne va pas, vous pouvez toujours me le dire, vous savez, suggéra HoSeok. »

TaeHyung dégagea soudain sa tête de ses genoux. Son visage bouffi montrait qu'il était tourmenté mais aussi plutôt épuisé par le voyage. Il fronça ses sourcils, sans paraître pour autant agressif. Et puis, il était toujours roulé en boule dans le canapé, alors il ressemblait à un hamster contrarié.

« Si je te le dis, marmonna-il. Tu me promets de ne rien dire à personne ?

– Promis, jura HoSeok. »

TaeHyung grimaça, garda le silence quelques longues secondes puis se lança, incertain.

« Je sais que SeokJin m'en veut. Je me suis excusé, mais il continue à m'ignorer, à cause de ce que j'ai fait à son stupide majordome, grommela le garçon, de mauvaise foi. »

HoSeok hocha vaguement la tête, signe qu'il comprenait. Il ne fit pas de commentaire sur l'insulte à l'égard de NamJoon, ni sur son ton négligeant.

Le noiraud se sentait concerné, puisqu'il avait été mêlé à cette histoire. L'autre majordome devait d'ailleurs encore avoir de la rancune à son égard, même s'il n'en manifestait par une once. En tout cas, HoSeok se sentait toujours coupable de sa faute. Il n'avait pas osé s'affirmer et s'opposer au garçon qui lui faisait face. Et dire que tout était de sa faute, à cet être empli de remord. Tout ça à cause de ses caprices d'enfant en mal d'amour. Le noiraud ne put pas s'empêcher d'être d'une dure franchise. Une franchise qu'il n'avait pas souvent.

« Vous n'avez qu'à aller lui parler et régler ça définitivement.

– Lui parler ? Non, jamais, se braqua immédiatement TaeHyung.

– C'est le seul moyen. »

Le garçon grimaça, crispant ses traits comme si on le forçait à boire du jus de citron. En boule dans son sofa, les genoux repliés contre son torse, il parut être pensif malgré son aigreur. HoSeok regretta d'avoir été aussi dur. Il tenta de réajuster le tire.

« Ce que je veux dire, commença-t-il dans sa tentative de remettre les choses en place. C'est qu'il ne va peut-être pas changer d'avis de sitôt, alors... Je ne sais pas moi, invites-le quelque part, à la piscine ou– »

TaeHyung se redressa soudainement sur son séant, ce qui fit légèrement sursauter le noiraud, qui manqua de perdre l'équilibre, assis sur son accoudoir.

« Je vois, marmonna le garçon sur un ton curieusement compréhensif. »

HoSeok ne savait pas ce qu'il avait eu comme idée et de toute manière, il oublia presque ses interrogations, puisque TaeHyung tendit subitement les bras vers lui. Le noiraud regarda ses mains sans comprendre et les vit l'entourer, suivit du léger choc d'un autre corps contre le sien. Surpris, il en resta figé, se demandant s'il s'agissait vraiment d'une étreinte. Lorsqu'il en conclut que oui, il posa vaguement ses paumes sur le dos de l'autre, mais ce dernier s'éloignait déjà.

TaeHyung l'écarta brusquement, comme s'il le reniait. Il croisa les bras, regardant vaguement ailleurs, troublé, s'efforçant d'être distant. HoSeok ne comprit pas réellement, et il n'essaya pas d'interpréter quoi que ce soit. Toutefois, il ne contrôla pas le petit sourire tendre qui fendit ses propres lèvres.

Le garçon, sur son canapé, fit une mine ennuyée à la limite du consterné. Il se laissa mollement retomber au fond du sofa, en lançant un regard faussement hardi au majordome.

« Vas ranger ma valise, au lieu de rester là comme un idiot. »

•oOo•

C'est. Si. Court.