ℳajordome | n.jin

Chap. 19: Ignorance

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NamJoon se gratta la nuque, l'air contrarié. Il ouvrit la porte menant aux cuisines et entra dans la pièce.

À peine eut-il mis un pied à l'intérieur qu'instantanément l'ambiance lui sembla glaciale, comme refroidie par son arrivée inattendue. Ici, ses amis occupaient l'endroit, comme d'habitude. Pourtant aucune discussion ne comblait l'atmosphère des cuisines.

Le majordome ignora cet étrange sentiment et alla s'asseoir à la petite table, en face de Jimin, qui tout à coup, paraissait plus tendu.

Le jeune domestique avait les yeux rivés sur son travail, occupé à peler des patates d'une main experte. NamJoon l'observa faire un moment, avant de se décider à engager la conversation, car même s'il ne voulait pas l'admettre, il avait besoin de parler à quelqu'un.

« Ce TaeHyung va me rendre fou, soupira-t-il. »

Les épaules de Jimin se crispèrent, alors qu'il répondit presque machinalement.

« A-Ah, vraiment ?

– Ouais, marmonna le rose, en fronçant doucement les sourcils. À peine arrivé qu'il n'en fait déjà qu'à sa tête. Un vrai gamin ! C'est à se demander s'il a réellement réussi son école hôtelière. »

Le silence suivit, s'installant sans gêne. Jimin ne lui avait même pas répondu, rien. Pas une seule affirmation, pas un seul son qui lui prouverait qu'il comprenait son point de vue. Absolument rien.

Il resta juste atrocement muet, comme voué à un éternel silence. Et NamJoon, de son côté, trouva cela très louche.

« Hey, dit-il pour attirer l'attention de son cadet. Ça va pas ? »

Jimin leva des yeux fuyants vers le grand rose, soudain paniqué. C'était comme si la présence de NamJoon le rendait terriblement inconfortable.

« Tout va bien, t-très bien, s'empressa d'affirmer le cuisinier. Son ton n'était pas naturel, loin de là. »

NamJoon ne trouva ça que plus bizarre encore. Il n'était pas dans son état normal.

« T'es sûr ? On dirait que je te fais peur. »

Jimin pâlit, et ce fut YoonGi qui débarqua pour arranger les choses, à sa manière.

« Laisse-le tranquille, ordonna le mentholé, sévère. Il se dressait soudain comme une barrière protectrice entre Jimin et son collègue.

– Quoi ? Mais je ne faisais rien de m–

– Va t'occuper ailleurs, NamJoon, coupa YoonGi, toujours aussi dur, sans équivoque. Tu ne devrais pas rester là. »

Le rose bonbon se tut. Quelque chose n'allait pas ici. Et ça ne semblait pas être qu'avec Jimin.

Au même moment, HoSeok fit irruption dans la pièce, et à l'instant où il remarqua NamJoon, le noiraud, habituellement tout sourire, devint blême. Il s'empressa de déposer le plat qu'il avait dans les mains sur le plan de travail avant de déguerpir, sans même adresser un regard au majordome.

Ce dernier se leva de sa chaise, la mine grave. Il voyait bien qu'il n'était pas la bienvenue. Il ne savait pas ce qu'il se tramait, mais visiblement, personne n'avait envie de voir sa tête aujourd'hui.

« Je ne sais pas ce qui ne va pas avec vous les gars, commença-t-il. Mais vous feriez mieux de me dire ce qu'il y a, qu'on règle ça. »

À nouveau, aucune réponse. Jimin avait les yeux baissés, comme un enfant que l'on avait grondé, alors que seul YoonGi osait soutenir son regard. Cependant, son expression ne montrait rien. Il n'avait jamais été aussi inexpressif qu'à présent.

NamJoon s'énerva, agacé d'être ainsi repoussé, ignoré par ses propres amis et collègues.

« Bon sang, vous me faites la gueule ou quoi ? »

YoonGi sourcilla. Ses lèvres s'entrouvrirent, prêt à répliquer, mais Jimin parla avant.

« C'est pas ça NamJoon, c'est juste qu'on peut rien te dire sinon il va–

– Jimin ! gronda YoonGi, furax. Il avait tant élevé la voix que l'appelé se raidit, pinçant ses lèvres avec rudesse et culpabilité. »

Le plus jeune d'entre tous lança un regard désolé à NamJoon avant que le mentholé ne continue, toujours d'une voix forte.

« Pars d'ici maintenant, et ne nous adresse plus jamais la parole, par pitié. »

NamJoon en resta sans voix, trop surpris pour parler ou pour riposter.

Puis, sentant qu'il dérangeait plus que tout au monde, le majordome quitta les cuisines, jetant un dernier regard confus aux deux autres.

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