Mister Fleur Bleu

Chapitre 28

On ne se trouve le courage que de bien faire les choses qu'une seule fois dans sa vie. Ce petit élan soudain, qui vous pousse, qui vous motive et qui, dans de rares occasions, vous donne des ailes. Ce petit coup de pouce du destin qui nous met un grand coup de pied au derrière.

Je l'ai trouvé aujourd'hui.

Je l'ai trouvé avec elle.

Grâce à elle.

Je l'ai trouvé pour elle.

« - J'aimerais savoir ce qui te retient.

- Rien.

- Ton nez s'allonge Pinocchio.

- Rien qui ne puisse te regarder. Je t'adore Milo, mais ne joue pas à ça. Ne rentre pas dans ça.

- À parce que toi tu as le droit d'entrer dans ma vie, mais moi non ? Je ne trouve ça injuste.

- La vie n'est pas toujours juste. On ne vit pas un conte de fées.

- Certes, mais on ne vit qu'une fois et c'est à nous que revient de faire les choix appropriés pour vivre ou non, un conte de fées.

- Je ne serais pas ta princesse.

- Je le sais. Mais comme je ne suis pas le Prince Charmant, tu vois ça m'arrange.

- As-tu réponse à tout en ce moment ou c'est nouveau ?

- Disons que je m'essaye à autre chose.

- A quoi ?

- Au courage. Au courage de te faire face. Au courage de te dire que je t'aime et à celui de pouvoir te regarder droit dans les yeux avec ce faux air déterminé.

- Alors, tu joues un rôle là ?

- J'aimerais bien. Mais la vérité, c'est que je suis mort de peur. Tu sais, ce n'est pas évident pour moi non plus. Je veux dire, quand je l'ai réalisé, il était déjà trop tard pour faire demi-tour. J'ai dû faire avec. Je n'ai pas demandé à t'aimer. Je n'ai pas souhaité ressentir tout ça à ton égard et pourtant, c'est là. Je ne sais même pas pourquoi et je ne sais pas quoi en faire non plus. Je sais juste, et j'en ai même l'intime conviction, que si je venais à ignorer tout ça, je passerais forcément à côté de quelque chose.

- Donc ? Comment on règle ça maintenant ?

- Tu pourrais te laisser faire.

- Ou ?

- Ou je pourrais te passer sur le corps. »

Milo ! Contrôle un peu tes pensées !

Néanmoins, c'est là que je l'ai vu sourire. La demoiselle ne semble pas être contre l'idée.

Tu vois Margaux, c'est ça ton plus gros problème : C'est que tu te mens à toi-même. Tu n'arrives déjà pas à me convaincre, alors comment peux-tu réussir à te croire ?

Je ne prétends pas tout savoir, ni même vouloir te juger. Je ne connais pas ton histoire, mais tu sais, si tu le voulais, si tu le souhaitais, je pourrais m'asseoir, là, à côté de toi et on passera des heures et des heures à discuter.

Toi et moi.

Tu me raconterais. Je comprendrais.

Et on vivrait heureux, parce que tu sais, même si tu ne m'aimes pas, je peux toujours t'enlever cette épine du pied. Je peux essayer du moins.

« - C'est mignon.

- Je peux te poser une question.

- Tu peux, je ne promets pas d'y répondre, c'est tout. »