FEARLESS (Tome 2)

Chapitre 14

NATE

Ivy est rentrée hier soir de son séjour à Västeras, mais elle n'a rien voulu me dire là-dessus. Je n'aime pas cela  ; la voir se renfermer me rappelle l'année dernière, lorsqu'elle refusait de me parler. Je suis presque sûr à cent pour cent qu'elle a revu ses parents. Cependant, je n'ose plus lui poser de questions. La seule fois où je l'ai fait, elle m'a ignoré et est sortie de la pièce. Ça rend le message assez clair.

Mon anniversaire est demain, et mon cadeau est prêt, emballé et caché sous mon lit. J'ai l'air d'un fou, j'imagine, à offrir un cadeau à un bébé qui n'est jamais né. Mais je m'en moque. C'est mon secret, personne ne le sait, pas même Ivy.

-Tu es prêt  ?

La rousse est appuyée contre le chambranle de la porte de ma chambre, les bras croisés. Un petit sourire malicieux est installé sur son visage, et ses yeux pétillent. Au moins, elle semble heureuse, pas comme la veille. Ses cernes descendaient bas sous ses yeux, creusant ses traits. A présent, elle a retrouvé des couleurs.

-Ouais, pourquoi  ?

-Ça fait simplement dix minutes que tu fixes le miroir sans rien faire, alors je me demande juste, se moque Ivy. C'est assez narcissique, tu sais  ?

Je lui adresse mon majeur en guise de réponse, avant de me retourner complètement vers elle. Je suis sensé voir Hanaé, ce soir, et évidemment, Ivy prend un malin plaisir à me taquiner avec ça. Comme toujours. C'est agaçant, mais si les rôles étaient inversés, je sais que je ferais la même chose, alors je me tais et accuse le coup.

-Désolé de te laisser encore toute seule, grimacé-je tout en enfilant mon manteau.

Mon amie hausse une épaule, nonchalante.

-C'est plutôt cool, que tu sortes, commente-t-elle, rejetant mes excuses d'un geste de la main. En plus, je vais pouvoir finaliser ton anniversaire surprise, comme ça.

Elle se crispe dès qu'elle se rend compte de ses mots. Elle mordille sa lèvre inférieure, alors que je la fixe sans rien dire.

-OK, je n'aurais peut-être pas dû parler de ça, souffle-t-elle.

-De quoi  ? Du fait que c'était sensé être une surprise  ? Je n'aime pas ça, de toute façon, ironisé-je.

Mais je vois bien ce qu'elle veut dire, en réalité. Mon anniversaire est un sujet assez sensible. Pourtant, je passe devant elle et lui presse l'épaule afin de la rassurer. Je ne pense même pas au fait qu'elle ait voulu me faire une surprise – en toute honnêteté, cela me passe au-dessus.

-Ça va aller, lui dis-je. Par contre, tu as parfaitement le droit de m'acheter un super gros cadeau. J'ai laissé une liste d'idées sur mon bureau.

Elle se détend lorsqu'elle comprend que je plaisante, et lève les yeux au ciel, conformément à son habitude.

Rapidement, j'arrive jusque chez Hanaé, le repas à la main. Elle a insisté pour que je rapporte quelque chose, sous prétexte qu'elle ne me ferait pas à manger. L'air du couloir de son immeuble est froid, et bien sûr, la brune ne se presse pas pour venir me voir.

-Tu es une très mauvaise hôte, déclaré-je au moment où elle m'ouvre, l'air sérieux.

Elle me claque la porte au nez, et j'éclate de rire, avant de sonner à nouveau.

-J'aurais pu partir, tu sais, dis-je en entrant.

-Et louper une soirée avec moi  ? Tu t'en serais mordu les doigts, Nate.