Le saut

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Alors que Robin et Griffin tentaient de convaincre Jérémy que la saga Harry Potter était géniale, la jeune fille trébucha sur une petite pierre et disparut soudainement, entraînant ses deux amis à sa suite.
Ils se sentirent sombrer dans l'inconscience avec une rapidité déconcertante.

-...savons même pas qui ils sont, entendit Griffin en ouvrant doucement les yeux.

-Je m'en rends compte, concéda un homme, Pom-Pom. Mais nous ne pouvons pas abandonner trois adolescents de quinze ans dans un état pareil !

-Votre bonté vous perdra, Albus, répliqua une voix sévère. Ils sont peut-être des partisans de Vous-Savez-Qui.

-Allons, Minerva, inutile de voir le mal chez ces enfants. Ils n'avaient même pas de baguettes.

-Pourquoi est-ce qu'on aurait des baguettes ? laissa échapper Griffin.

-Ah, vous êtes réveillée, Miss, constata une femme aux allures semblables à celles de Mrs Pomfresh présentées dans les livres de J.K Rowling. Vous m'avez l'air en parfaite santé, alors je vous demanderais de sortir.

Après un léger coup d'œil vers les lits blancs voisins, elle répondit :

-Pas tant qu'ils sont dans cet état. Je ne sais pas qui vous êtes, et je ne vais certainement pas laisser mes meilleurs amis inconscients avec vous.

-Tout va bien, Pom-Pom, déclara calmement l'homme que la vieillesse extrême ne semblait pas déranger. J'interrogerai cette demoiselle ici-même. Après tout, il est inutile de lui faire traverser tout Poudlard alors que certains élèves ont des heures libres.

À ces mots, Griffin tiqua. Poudlard n'existait pas. Ce n'était qu'une histoire, à sa plus grande peine. Ce devait être une caméra cachée. Oui, c'était cela.

-C'est bon, c'était marrant, et très réaliste. Maintenant, je peux y aller ?

Perdu, le viel homme la regarda comme si elle venait de lui annoncer qu'elle mangeait des bébés chats tous les soirs.

-Je sais très bien que Poudlard n'existe pas ! Albus Dumbledore non plus, Minerva McGonagall non plus, Harry Potter non...

-Il n'y a qu'un seul Potter, et il se prénomme James. Quant à vos connaissances troublantes sur nos noms, elles m'étonnent beaucoup pour quelqu'un qui prétend que Poudlard n'existe pas. Je vous prierai donc de cesser de mentir !

-N'approchez pas ma meilleure amie, s'écria Jérémy en se précipitant devant la concernée.

-Retournez vous asseoir, jeune homme, s'époumona "Pom-Pom". Vous n'êtes pas en état de courir partout !

-Maintenant que votre ami est... réveillé, pouvons-nous pourquivre cette conversation ailleurs ?

Impatiente d'en savoir plus, la jeune fille se leva rapidement et suivit l'homme à la longue barbe blanche.
Dans le couloir, ils rencontrèrent une rousse aux yeux d'émeraude brûlants de rage.

-Professeur ! Je vous cherchais. Potter et Black ont encore fait n'importe quoi dans la salle commune !

Potter, Black, rousse aux yeux d'émeraude. Définitivement, ils avaient pensé à tout.

-Miss Evans, pour le moment, je ne peux rien faire, mais je leur parlerai dès que j'aurai réglé un certain problème, annonça-t-il en coulant un regard sur Griffin.

-Oh... Bon, très bien. Au revoir, Professeur.

-Lily Evans, hein ? questionna Griffin lorsque la rousse fut partie.

-Vous êtes un véritable mystère, Miss...

-Loisel. Je m'appelle Griffin Loisel.

-Eh bien, Miss Loisel, il serait temps de m'expliquer ce que vous et vos amis fabriquez à Poudlard.

Une fois qu'il lui eut bel et bien prouvé qu'elle se trouvait à Poudlard, la jeune fille lui raconta son histoire. Elle était à Paris, avec ses meilleurs amis, et pouf ! l'instant d'après, elle se retrouvait dans une infirmerie.

-Comment nous connaissiez-vous ?

-Euh... Ben... C'est-à-dire que... J'ai lu les livres de J.K. Rowling.

-Joanne Rowling ?

-Oui, c'est elle.

-Tout le monde croyait qu'elle ne mettrait pas ses menaces à exécution !

-Quoi ?

-Elle a été renvoyée du Ministère après avoir vendu des informations confidentielles aux journaux moldus français. Elle a alors juré qu'elle raconterait l'histoire d'un sorcier dans des livres.

-Oh...

Griffin était confuse. Elle avait toujours vu en l'auteur une femme généreuse et aimable, mais le portrait que lui en peignait Dumbledore ne correspondait pas.

-Dites-moi, Professeur... En quelle année sommes-nous ?

-En 1975, bien sûr.

Voilà qui expliquait la présence de Lily Evans. Et de Dumbledore lui-même.
Ce dernier la raccompagna, à sa demande, à l'infirmerie, et lui promit de les faire définitivement entrer le soir-même à Poudlard.

-Griff', s'exclama Robin lorsqu'elle arriva devant lui. J'ai eu tellement peur !

-Tout va bien. Enfin, presque. On est à Poudlard, les gars. Mieux, à l'époque des Maraudeurs !

Après maintes explications, les deux adolescents acceptèrent la nouvelle. En réalité, les explications de la jeune fille n'y étaient pour rien. Mais lorsqu'ils transplanèrent, accompagnés du directeur, et arrivèrent devant la boutique d'Ollivander, ils furent forcés d'y croire.

Robin fut choisi par une baguette de 30,2 centimètres, bois d'ébène et ventricule de dragon.
Celle de Jérémy, elle, était en bois de cyprès et contenait une plume d'oiseau-tonnerre.
Et celle de Griffin mesurait 29,5 centimètres, bois de cerisier et corne de basilic.

Trois baguettes puissantes, en somme.
Robin nota que ce fait ne semblait pas enchanter Dumbledore, mais, au contraire, l'inquiéter.

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