Chapitre 22

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Nous attendons une dizaine de minutes le temps de passer notre carte de cantine au scanner et de pouvoir trouver une place. Je commence un peu à stresser car je ne tiens vraiment pas à me prendre un râteau. Non seulement cela aurai des conséquences sur notre relation amicale mais ça me ferai beaucoup de mal même si je sais que ce n'est pas voulu. Je sais bien qu'il n'est pas gay mais j'ai un réel espoir qu'il m'aime vraiment au point de vouloir être avec moi.

«Aïden : Tu as eu combien au test de maths ?

Moi : Pas autant que toi. J'ai eu 4...

Aïden : Chaud!! J'ai eu 16. Tu avais révisé ?

Moi : Heu... Réviser est un bien grand mot ! On va dire que j'ai brièvement lus mon cours.

Aïden : Bon bah tout s'explique ! Me dit-il en rigolant.»

Nous finissons de manger notre petit bol de salade puis, nous attaquons le plat principal. Un blanc inattendu s'installe entre nous. Je n'ose pas lui demander ce qu'il a à me dire de peur de me faire des films. Mais je décide de prendre mon courage à deux mains et de coupé ce blanc trop présent à mon goût.

«Moi : Tu voulais me dire quelque chose en particulier ?

Aïden : Ha oui excuse moi ! Heureusement que tu m'y fais penser j'avais complètement oublié !

Moi : T'inquiète pas !

Aïden : Bon, tu sais que Mélissa aime bien les animaux.»

Heu.... Comment dire... À part que je ne vois pas le rapport entre moi, Mélissa et les animaux, tout va bien. Mon espoir vient littéralement de s'effondrer mais j'ai toujours cette petite voix qui me dis que non, je dois y croire ! Après tout, peut-être qu'il me déclarera ça flamme après ça !

«Moi : Oui et ?

Aïden : Pendant les vacances de la Toussaint, donc celles qui arrivent, je pars avec ma famille. Le problème, c'est que j'ai deux lapins et que d'habitude ce sont mes cousines qui les gardent mais elles partent aussi. Du coup, je pensais demander à Mélissa mais elle est un peu maladroite et du coup je voulais savoir si ça ne te dérangerait pas que tu les garde une semaine. J'ai peur que Mélissa est un peu de mal à s'occuper d'eux... C'est pour ça que je voulais manger qu'avec toi.

Moi : Tu n'as rien d'autre à me dire ?

Aïden : Oui pourquoi ?»

Ces deux mots sont de trop. Une larme roule sur ma joue gauche pour finir ça course dans mon plateau. Je pars en courant en direction des toilettes du self puis je m'enferme dans une cabine. Heureusement il n'y a personne pour m'entendre pleurer.
Je croyais quoi ?! Qu'il était fou amoureux de moi ?! Non vraiment je suis trop naïf et c'est cette naïveté qui me fait souffrir. Pourquoi je n'ai pas le droit d'être heureux ?! Je suis maintenant moi même avec ma famille mais au collège... A part Mélissa, tout le monde me fait souffrir! J'en ai marre de cette vie qui n'est pas la mienne ! Est-ce qu'un jour j'aurais le droit de trouver quelqu'un qui veuille être avec moi ?! Maintenant j'en doute... Je sais que je dramatise mais c'est vraiment ce que je ressens à cet instant. J'ai juste envie de disparaître et d'être loin. Très loin d'ici. Mes larmes ne cessent de couler et ma respiration devient très saccadée. Je reste comme cela un petit moment qui me paraît être une éternité.
On toque à la porte de ma cabine.

«Aïden : Hugo... Ouvre s'il te plaît...»

J'arrête de pleurer et je sèche mes larmes avec hargne. Je n'ai pas envie de lui parler.

«Aïden : Hugo... »

Je lui remet un vent de sorte à ce qu'il me laisse enfin tranquille. Mais il redouble d'effort ce qui m'énerve fortement.

«Aïden : Tant pis. Tu ne me laisse pas le choix... Je vais appeler un surveillant . Tu sais très bien que j'ai horreur de balancer mais si je dois le faire pour aider quelqu'un je le ferais.

Ah ce qu'il me saoul ! Je déverrouille la porte et dès que le petit cliquetis d'ouverture s'échappe il ouvre la porte. Étant assis par terre, il m'aide à me relever. Chose que je décline mais ces années de sport ont raison de moi et je me retrouve debout en quelques secondes. Il me serre dans ces bras et pose ma tête dans le creux entre son épaule et son cou. J'inspire l'odeur de son parfum et quelques larmes coulent encore. Je suis bien dans ces bras qui m'offrent un sentiment de sécurité. Je relève ma tête pour le regarder droit dans les yeux. Nous nous fixons du regard l'un et l'autre pendant un instant. Ces lèvres se déposent délicatement sur les miennes que je ne repousse pas comme la première fois. A bout de souffle, je quitte doucement ces lèvres.

«Aïden : Je t'aime...»

Mon bonheur est enfin complet et vraiment, je n'attendais que ça !

Je n'attendais que ça ! [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant