Le souffle de la vérité

Chapitre 16: une bétise

Pdv Mathias

Je sors de la salle, sur les nerfs. Je frappe le premier casier que je trouve. J'avais envie de me défouler. Elle m'a dis que Jason avait arrangé Pruk après moi. Je suis fier de l'avoir fait en premier. Je pensais que je pourrais m'asseoir à côté d'elle et ne faire comme si rien n'était jamais arrivé. Mais je ne peux pas c'est impossible. En la regardant s'énerver contre moi, j'ai pensé à ma mère et le fait qu'elle est au courant de tout. Je ne sais pas pourquoi mais son visage n'avait rien d'inhabituel. Elle avait les yeux un peu tirés mais j'étais toujours absorbé par leurs couleurs, ce gris- bleu dans le quel on peut se perdre des heures ou encore la façon dont elles s'énerve qui est absolument craquante. 

  Elle s'est forcément quelque chose, je n'arrive toujours pas à croire qu'elle est amérindienne. Mon père m'a avoué que j'étais assez grand pour comprendre. Il m'a expliqué que ma mère n'est pas morte d'une tumeur au cerveau. Il m'a dit qu'elle a été assignée chez nous. Il m'a expliqué aussi que la seule personne capable de faire ça était le dernier chef amérindien du pays. Ils devraient se rencontrer le jour où ma mère est morte, seulement il n'est pas venu au rendez-vous et mon père a trouvé ma mère morte sur le canapé. Il s'est donc occupé de venger ma mère. Par contre, il s'est bien passé de me dire en quoi consistait son rendez-vous. Quand il m'a révélé son nom, Le Grand Sun, mon cerveau a directement fait le lien avec Naya. Comment a-t-elle survécu à la vengeance de mon père et est-elle au courant de l'histoire ? Dix mille questions se sont bousculées dans ma tête. Et ses sœurs dans l'histoire, même si à mon avis la dernière doit être trop petite pour savoir quoique ce soit.

   Je n'arrive toujours pas à comprendre ce qu'il s'est passé et j'ai besoin de réponse.
Je suis un pauvre imbéciles, je viens de me rappeler les dernières paroles que je lui ai envoyé à la figure. Merde, triple merde. Je suis un imbéciles et un pauvre con. «De toute façon, tu n'est qu'une menteuse et une traînée » Mais qu'est-ce qui m'a pris de lui dire ça !?  Ah oui, c'est vrai, je suis parti au quart de tour en entendant parler de Jason. Non, mais quel fils de pute, je suis. Elle ne voudra plus jamais entendre parler de moi maintenant.

Cela fait dix bonne minutes que je m'insulte quand je vois Julian me rentrer dedans en me disant que je suis un gros con. Mon meilleur ami de précipite vers les escaliers. D'ailleurs c'est bizarre, tout les monde est regroupé là- bas. Je me dirige donc vers l'attroupement, je pousse au passage quelques petits.
Là, s'étend devant moi un spectacle effroyable. Naya est allongée en bas des escaliers sans connaissance. L'infirmière vient d'arriver et Victoria et Jason virent les élèves curieux. Je n'ose pas m'approcher. Jason me voit et se dirige vers moi.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé, je demande d'une voix tremblante.
- Bonne question, personne ne sait. J'espère que l'ambulance ne va pas tarder.  Mais Mathias pourquoi lui avoir dit ça? Toute la classe à entendu. J'ai réussi à éviter que Victoria ne te tue. J'espère que tu as une raison valable.

   Je regarde en bas Naya et prise en charge par l'infirmière. Victoria me jette un regard noir, si ses yeux pouvait lancer des balles, je serai mort depuis longtemps.  Je sais qu'elle va rester près d'elle, je n'ai aucune chance de pouvoir m'approcher de Naya.
   Je n'ai donc pas le choix de suivre mon meilleur ami. On rentre dans une salle de classe vide et je me mets à tout expliquer à Julian.
Il m'écoute en silence. Une fois mon récit finit, il s'excuse mais me dit que je n'aurais jamais dû lui parler ainsi sachant qu'elle ne sait peut être rien de cette histoire. Je m'en veux, j'ai parlé sans réfléchir.

- Maintenant, tu vas à l'hôpital et tu vas voir comment elle va, on dirait que j'ai un mort vivant devant moi, se moque mon pote.
- Et essaye d'expliquer ce qu'il se passe à Vic car je ne pense pas qu'elle te laisse l'approcher sinon, ajoute-t-il.
- Merci frère.
- Allez ouste!

   Je prends ma moto direction l'hôpital. Arrivé là-bas, je demande où je peux trouver Liberty. On me dit qu'elle est en soins. Je dois donc attendre. Cependant, arrivé en salle d'attente, je tombe sur la métisse. Elle me fusille du regard et je lui demande de m'écouter. Elle se dis rien et m'écoute.

- Tu as intérêt, à te faire pardonner et à ne plus jamais recommencer. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé quand elle a quitté la classe pour aller au toilette mais c'est de ta faute tout ça, s'emporte Victoria.
- Je te le promet je ne lui ferai plus jamais de mal.
- Tu as intérêt, je dois aller chercher ses papiers et des affaires à elle, tu reste ici et si jamais elle se réveille tu m'appelles tout de suite, m'ordonne la brune.

   Elle se lève et quelque minutes après son départ, le médecin arrive.

- Vous êtes de la famille de mademoiselle Sun? demande-t-il.
- Non, il ne lui reste que ses sœurs qui sont à l'école et elles ne sont pas encore au courant. Je suis un ami très proche, s'il vous plaît.
- Que les membres de sa famille peuvent aller la voir, réplique le médecin.
- Je suis son petit copain, s'il vous plaît, je veux la voir, je mens.
-  Rien ne me le prouve, monsieur.
- Mon père est le premier ministre, si vous ne me laissé pas la voir je lui ferai part de votre incompétence.

Il ne m'a pas laissé le choix. Je dois absolument voir si elle va bien, Victoria m'en voudrais de ne pas lui envoyèrent message rassurant.

- Très bien, chambre 600. Je passerai dans dix minutes, pour voir si tout va bien.

Je ne prends pas la peine de le remercier et fonce trouvé la chambre. J'ouvre doucement la porte. Elle a l'air en train de dormir. Des files sont branchés à son bras et son peu de maquillage à couler. Elle semble sereine comme si je ne lui avais rien dit.
Mais au bout de cinq minutes, à la regarder dormir et à voir sa poitrine se soulevait en fonction de sa respiration, Naya commence à s'agiter, puis à parler dans son sommeil. Elle murmure d'abord des mots que je ne comprends pas sûrement de l'amérindien. Puis, elle se met à crier:

- Non!!! papa, réveille toi, s'il te plaît, dit moi de quel acte ils parlaient, non!! Ate!!!

  Je panique et appui sur le bouton qui appelle une infirmière. Elle entre pour repartir chercher le médecin en chef. Il arrive en courant puis se met à observer Naya de plus près. Ça ne me plaît pas mais je le laisse faire. Liberty continue de crier et de bouger.

- Bon sang, docteur faite quelque chose vous voyez qu'elle ne va pas bien, je vocifère.
- Calmez-vous jeune homme, je ne peux rien faire pour les cauchemars.
- Mais elle hurle docteur, elle ne va pas bien, ça se voit.
- Rester ici, je vais chercher des clamants, fait l'abruti de médecin.

  Je m'approche d'elle et m'assois près d'elle. Le lit est si petit que je suis collé à elle. Je la regarde et me met à lui caresser son visage visage qui transpire. Elle commence à arrêter de se débattre et à marmonner des choses, j'ai même l'impression qu'elle dit mon nom à un moment. Je lui murmure donc à l'oreille :

- Je suis tellement désolé, Liberty, j'espère que tu me pardonnera, je m'en veux tellement, mais quand mon père m'a dit qui a tuer ma mère, ça m'a mis hors de moi. Réveille toi, s'il te plaît. Je t'en prie. Je n'arrive même pas à te détester et à rester loin de toi. J'ai une envie immense de te protéger. Je ne te ferai plus jamais souffrir. Liberty, je dois t'avouer quelque chose. Je crois que je suis en train de tomber amoureux de toi.

   Je me sens comme soulagé de lui avoir dit tout ça, libre de lui avoir exprimé mes sentiments. Seulement, quand j'ai commencé à lui murmurer ces choses à l'oreille, elle s'est calmée et rendormie.
   Le médecin n'étant toujours pas revenu. Je m'endors contre elle, serein.